Y a bien pire qu’une tempête de neige
Pour un très grand nombre de caravaniers, la mention du mot Floride évoque à leur esprit des villes comme Daytona, St Augustine, Fort Lauderdale, Miami, Key West ou, sur la côte ouest, Naples, Fort Myers ou Tampa. À l’exception d’Orlando et de Kissimmee pratiquement aucun village ou ville du centre de l’état ne figurera sur cette courte liste. À la limite, il s’en trouvera peut-être un ou deux caravaniers à oser parler du nord-ouest de la Floride dans cette énumération. Mis à part ces exceptions, les autres ne savent pas ce qu’ils manquent.
La partie nord-ouest de la Floride, familièrement appelé « The Panhandle » (que l’on traduirait en français par la queue du poêlon, en référence à la forme territoriale de l’état) est une région vraiment méconnue des Québécois. Plusieurs raisons expliquent cette situation. Tout d’abord, nos compatriotes tentant d’échapper à la froideur de nos hivers préfèrent opter pour le sud de l’état et jouer sûr en ce qui a trait à la température. Quant aux vacanciers d’été, ils pensent plus à Orlando-Kissimmee et les innombrables parcs d’attractions s’inscrivant dans la foulée de l’univers Disney.
Pourtant, si durant l’hiver le sud et le centre de la Floride jouissent généralement d’une température qui fait rêver, il en va autrement l’été où la chaleur intense et l’humidité prennent rapidement dessus, au point de rendre plusieurs journées inconfortables. Le nord de la Floride devient alors un choix intéressant puisque la moyenne des températures estivales y est plus basse d’environ trois degrés Celsius. Pendant cette même période, les précipitations du sud de sont près de 50 % plus élevées que celle du Panhandle.
Pour le caravanier qui habituellement se rend en Floride l’hiver, les mois d’octobre, novembre, mars et avril sont à privilégier pour visiter le nord de l’état. Certes, à l’automne, il faut toujours surveiller la possibilité d’ouragans, mais ce phénomène météorologique inquiétant et dévastateur peut toucher terre n’importe où en Floride ou dans les états voisins.
Puisque je parle ouragan, la semaine dernière, me rendant dans le Panhandle, après avoir roulé un certain temps sur la I-10 jusqu’à Tallahassee, j’ai choisi d’obliquer pour rejoindre la US-98, légèrement plus au sud et près de la mer. Mon objectif était alors de constater de visu les conséquences que Michael avait eues dans la région. Je tenais absolument à me rendre à Mexico Beach, un village où, Michelle et moi, sommes allés à maintes reprises. Quelle tristesse !
En touchant terre à cet endroit l’automne dernier, Michael, l’ouragan le plus dévastateur que la région ait connu, a littéralement fait éclater des dizaines de maisons. Du bistrot situé directement sur la plage où nous avions l’habitude de prendre un lunch après une longue balade à vélo, il ne restait absolument rien. Des deux côtés de la route, qui, elle-même, avait été salement amochée en plusieurs endroits, des dizaines de maisons étaient disparues, envolées. En fait, la majorité des constructions avaient été démolies par le vent ou rendues inutilisables. Seule la plage subsistait, comme si la catastrophe n’avait pas eu lieu. Ça et là, quelques résidents obstinés s’étaient procuré un véhicule récréatif leur servant de domicile temporaire et dans lequel ils devaient sans doute mener un combat ardu pour ne pas sombrer dans la dépression.
Pris de remords à l’idée de jouer les voyeurs venant contempler la misère, nous avons rapidement et par compassion rebroussé chemin sans nous aventurer dans les rues de cette petite ville si agréable antérieurement. D’ailleurs, la mer était devenue le seul repère pour s’orienter puisque tous les poteaux et affiches énumérant le nom des rues avaient été emportés. Du sable, des pieux et des dalles de béton fissurées, voilà à peu près tout ce qui reste du Mexico Beach que nous avons connu.
Roulant vers l’ouest, sur la US-98, ce spectacle attristant ne semblait pas vouloir cesser. Des milliers de pins de sable qui longeaient la route, la plupart s’étaient rompus en deux, coupés à la même hauteur. Le vent avait agi avec eux comme on le fait pour des asperges que l’on casse avant de les cuire. À l’occasion, on pouvait voir des maisons littéralement coupées en deux sous le poids d’un chêne s’étant effondré sur le toit. Ce spectacle dura jusqu’à Panama City où de nombreuses constructions éventrées sont encore placardées de feuilles de contreplaqué dans l’attente d’être démolies.
J’arrête ici le récit des malheurs subits par les habitants du nord de la Floride. Pour vous faire oublier le côté déprimant de ce billet, je consacrerai les prochaines semaines à vous présenter les personnalités très distinctes de trois autres sous-régions faisant partie du Panhandle, ce qui, je n’en doute pas, devrait vous donner le gout de vous y rendre et de les découvrir.
Vous me faites souvenir à ce que Biloxi a vécu à la fin de l’autre siècle, désolations pour ce paradis de Spring Brake.
Destin vers Pensicola sont aussi de belles destinations, mais aucune idée si elles ont été touchées par les derniers ouragans…
Nous sommes passé par la 10 Dimanche dernier et dans cette région le passage de l’ouragan est bien présent un rest aréa est fermé complètement détruit 1 an après donne une idée de la force de cet ouragan
Imaginez l’argent que l’on veut dépenser pour un mur, au lieu d’aider les gens qui vivent ses désastres….et que dire sur l’indifférence au changement climatique….
J’avais passe a Galveston apres le passage de l’ouragan IKE et la route cotiere n’existait plus par endroits. Le pave etait dechire comme du papier journal et il y avait des montagnes de detritus. Nous devions rouler sur la plage pendant plusieurs kilometres. Ils avaient retrouve des bateaux de plaisance a 6 kilometres a l’interieur des terres. Le commerce ou nous achetions du propane avait perdu 50% de sa clientele. Voir tout ca a change l’humeur de nos vacances.