Mardi après-midi, nous avons, une fois de plus, reparti le moteur de notre Sprinter. Je dois avouer qu’il n’a pas arrêté souvent puisqu’en moins de deux mois, il affiche déjà plus de 9 500 km au compteur. Le week-end dernier, nous étions allés visiter des amis que nous avions connu en Floride et qui passent l’été dans un camping de la région d’Ottawa, à Cumberland, plus précisément.
Un petit camping tout propret d’une centaine d’emplacements, guère plus. De nombreux nomades y passent leur été. C’est le cas de Robert et Nicole, nos amis, qui habitent une magnifique Airstream de 34 pieds, une des plus belles qu’il m’ait été donné de voir.
Chaque fois que je me rends dans l’est de l’Ontario, je suis surpris de constater la quantité de francophones qui y vivent. Alors que la rive québécoise de la rivière Outaouais donne souvent l’impression que l’on est rendu chez les Anglais, l’autre rive, celle de l’Ontario, possède un beau visage francophone. D’ailleurs, au Recrationland de Cumberland, nous fûmes accueillis à l’office dans la langue de Molière, une belle surprise comme seul le voyage peut nous en réserver. Mais, je m’éloigne de mon propos.
Je disais donc que mardi, nous avons une fois de plus repris la route. Cette fois en direction de la Gaspésie. Après avoir couché près de l’usine de Safari Condo en Beauce pour, mercredi matin, faire réaliser quelques petits ajustements et modifications à notre maison sur roues, nous avons roulé jusqu’au Parc national du Bic. Notre intention était d’y arrêter une nuit ou deux. Malheureusement, une affichette collée dans la porte de l’office vint contrecarrer notre projet : camping complet.
Vers 18 h, nous arrivions à Rimouski. Comme nous étions venus dans le Bas-Saint-Laurent il y a moins de trois semaines, nous avons résolu de ne pas nous y attarder davantage et d’opter pour le Walmart pour la nuit.
À en juger par la popularité de ce stationnement, il est facile d’imaginer la frustration des propriétaires de campings de la région. Plus d’une trentaine de VR, des classes A et B surtout et quelques caravanes portées, traditionnelles ou à sellette. Dans l’ensemble, les caravaniers sur place faisaient preuve de discrétion et respectaient l’éthique du « boondocking ». Deux exceptions cependant, plutôt trois, pour être exact.
La première, sans gravité réelle, venait d’un caravanier tirant une roulotte. Sans toutefois séparer son tracteur du VR, il avait placé des béquilles pour stabiliser sa caravane et mis des blocs de bois sous les roues afin de la mettre au niveau. Difficile de lui en tenir rigueur, même si son installation avait un petit côté camping ne convenant guère à un arrêt dans un stationnement.
Dans l’autre cas, deux caravaniers, au volant de vieilles autocaravanes datant du début des années 70 étaient stationnées tête-bêche. Table à pique-nique dehors et chaises berçantes, ils prenaient un souper en plein air sans se soucier de ce qui se passait autour d’eux. Heureusement, leurs véhicules n’arboraient pas le collant indiquant qu’ils étaient membres de la FQCC.
Ce sont des individus comme eux, qui, ne distinguant pas ce qui différencie un terrain de camping d’un stationnement d’un soir, contribuent à empoisonner le débat entre le « boondocking » et le recours aux services d’un camping. Ces personnes au comportement rappelant celui des personnages de la série télévisée « Les Bougons » attisent la vindicte envers les caravaniers distingués au comportement irréprochable. Ce sont eux qui, pour économiser quelques dollars, vont camper au Walmart au lieu de s’y stationner comme le fait la majorité. Par inconscience ou imbécilité, je vous laisse le choix du terme, ils mettent en péril un privilège hautement considéré par la communauté des VRistes.
Je ne le répèterai jamais assez, les arrêts dans un Walmart ou dans un autre lieu accueillant répondent à un besoin et à des conditions précises qui diffèrent de ce que l’on trouve dans un terrain de camping. Il m’arrive, en voyage, de préférer l’un à l’autre selon mon humeur et mes besoins.
J’aime avoir le choix et décider par moi-même et, pour rien au monde, je n’accepterais que le lobby de certains propriétaires de terrain de camping m’oblige à n’arrêter mon moteur que sur leur propriété. Lorsque, il a treize ans, nous avons décidé de vivre dans une caravane au gré des routes, la liberté fut un des facteurs déterminants de notre choix. Conséquemment, je ne saurais tolérer qu’un quelconque proprio de camping s’arroge le droit de devenir mon geôlier.
D’accord avec la dernière phrase!
Pour ce qui est des caravaniers mal éduqués, je soupçonne qu’ils ne lisent pas beaucoup ni sur internet ni ailleurs, ce qui les met hors d’atteinte de nos commentaires sur eux.
Et ceux qui lisent prétendent qu’ils peuvent agir ainsi tant qu’ils ne se font pas interpeller par les responsables du magasin en question. Ils considèrent plutôt ceux qui les critiquent comme étant les « bougons ».
Pas évident de savoir comment inculquer un peu de bonne éducation à ces gens. Heureusement qu’ils ne sont pas plus nombreux!
Je suis un anti wallmarteux, à mon humble avis un arrêt dodo doit se faire dans un truck stop, quoique je préfère et de beaucoup le privilège que me donne ma carte Passport America.
Pour ce qui est des arrêts dodo dans les WM, ceux qui lisent sur le sujet ont pas mal tout vu et dit. Je crois que c’est ceux qui ne lisent pas qui mettent en péril ce prévilège.
Je suis un adepte d’arrêt dodo dans les WM avec les avantages que cela comporte.
Entièrement d\’accort avec le commentaire de Denis Marcoux.
Meland
Bonjour,
Entièrement d’accord avec vous. Je me questionne toujours lorsque je vois de ces situations de non respect, comment transmettre une petite base respect d’autrui. Bye
J’aimerais bien qu’on cesse de faire l’équation disant que ceux qui couchent en dehors des campings le font pour sauver de l’argent. Personnellement, je hais les campings, la promiscuité, les chiens qui jappent, la musique du voisin et tous ces irritants qui me font déjà haïr la ville.
Le boondocking est un mode de vie qui n’a rien à voir avec mes finances. Je vis à l’année dans mon VR en autonome, je paie pour me vidanger, le reste du temps, je ne veux pas de voisins. Les campings pour moi sont une aberration et vous ne me verrez pas dénigrer le comportement de ceux qui l’ont choisi (quoi ? ils restent sur place ? Ils ne veulent pas payer de l’essence ? gnan-gnan).
Ceci dit, le comportement de certains colons dans les stationnements de WM ou dans les haltes routières reste, en effet, à déplorer.
Mon mari et moi sommes des voyageurs et nous utilisons les trucks stop, lors de nos déplacements pour leur accès près des autoroutes. Nous arrivons pour le souper et repartons tôt le matin.
Nous appréciation beaucoup l’opportunité d’avoir ce service, car ce n’est pas toujours facile de trouver un camping à proximité de l’autoroute.
Je déplore, cependant l’attitude de certains caravaniers qui s’installent tout croche, qui ouvrent leurs nombreuses rallonges empêchant d’autres caravaniers de s’installer pour la nuit.
Comme vous, M. Laquerre, il nous est déjà arrivé de se rendre à un camping et n’avoir pas trouver de place. Les autres campings étant beaucoup plus loin, ajouter la fatigue qui se fait sentir, nous étions content de trouver un Wallmart à proximité pour passer la nuit. Lorsque nous désirons visiter un endroit pour quelques jours nous réservons un camping. Non, comme j’ai déjà vu à Myrtle beach des caravanes laissées sans véhicules sur un stationnement , les propriétaires probablement partis visités les plages.
Nous ne considérons pas ces endroits comme des campings mais comme un service de dépannage pour la nuit seulement, que veulent bien nous rendre ces établissements.
Comme vous je ne désire pas perdre ces services. Le respect des lieux et des autres est une valeur que plusieurs auraient à cultiver.
Bien à vous,
Malheureusement nous avons des bougons parmi nos campeurs. Comme dans votre éditorial de ce mois-ci Wal-Mart), certains terrains de camping tolèrent ce genre de campeurs, fleurs et clôtures de plastiques, l’arrivée le vendredi à l’heure du souper avec deux caisses de 24 qu’on se sent obligé de boire avant le dimanche midi, un feu qu’on allume à l’arrivée et qu’on laisse boucaner toute la fin de semaine et finalement douze campeurs dans un équipement bon pour quatre. Nous avons voyagé durant neuf années à travers le Canada, les USA et quelques provinces mexicaines et nous avons rencontré des gens dans des équipements vieux de 25 ans et d’autres dans des Prévost de l’année et nous avons presque toujours retrouvé l’âme du caravanier, l’intérêt porté surtout sur les lieux visités que sur l’équipement possédé. Comme toute organisation ou activité, nous avons droit à nos voyous, nos détracteurs et nous devons vivre avec. Ceux qui comparent l’ensemble des campeurs et caravaniers avec ce petit groupe de marginaux, sont des ignares et souvent des jaloux. Alors sachons qui nous sommes, soyons fiers et laissons de côté ce que pensent les «bons chrétiens»…
J’oserais simplement dire que de tels comportements sont le fruit du manque d’éducation et de l’absence totale de culture canadienne. Si les Américains font des « tail-gate party » dans des endroits publics, ça doit être bon pour eux aussi. Tiens, pourquoi pas grimper son pick-up et installer son BBQ sur la grande place du stade olympique à la veille d’un match ou d’un concert?
C’est de la pure ignorance, ce sont des incultes.
Guy