Question
Ma conjointe et moi adorons nous promener en p’tite caravane aux États-Unis. Nous avons une petite T@B, tractée par un VUS RAV4 6V qui fait notre bonheur. Je suis travailleuse autonome tandis que ma compagne est prof de cégep. Pourquoi ce détail ? C’est que, si je suis libre comme l’air pour choisir mes périodes de vacances, ce n’est pas le cas de ma conjointe : elle est en congé du 15 juin au 15 aout et du 15 décembre au 21 janvier. Nous aimerions voyager dans le Sud et le Sud-Ouest américain. Mais, à part le long de la chaine appalachienne, l’été dans le Sud, c’est trop chaud. Il reste la période du 15 décembre au 21 janvier. C’est une période idéale, mais nous hésitons beaucoup à traverser le nord des États-Unis vers le sud en plein hiver avec notre caravane T@B.
Devrions-nous avoir des pneus d’été, d’hiver ou les deux ? Votre avis sur le sujet (ou une bonne référence) serait grandement apprécié et nous permettrait d’y voir plus clair. Nous sommes deux femmes (55 ans et 65 ans) pas mal débrouillardes, mais pour qui la sécurité routière est un incontournable. Donc, si vous avez d’autres recommandations additionnelles sur la question de la sécurité routière en hiver, je suis tout ouïe (toute « vue », plutôt).
Dominique Le Borgne
Réponse
À ce moment de la saison, votre T@B est certainement préparée pour l’hiver, ce qui veut dire que votre tuyauterie contient de l’antigel spécialement conçu pour usage dans un VR. Je ne vois pas pourquoi vous ne pourriez pas prendre des vacances avec votre caravane, du 15 décembre au 21 janvier. La première fois que je suis descendu en Floride, c’était en 1991, à bord d’un Volkswagen Westfalia. Nous avions alors quitté le Québec le 29 décembre et y étions revenus 11 jours plus tard.
La seule précaution à prendre à ce moment de l’année est de surveiller attentivement la météo, dans un horizon de deux ou trois jours de la date de votre départ, principalement sur les routes qui constitueront votre parcours. Évidemment, à ce moment de l’année, vous devrez probablement coucher dans un motel le premier et peut-être même le deuxième soir. De toute façon, à cause de la température extérieure, vous y serez beaucoup plus à votre aise.
Même en tractant un véhicule, il est possible de parcourir plusieurs centaines de kilomètres par jour afin de gagner les zones plus tempérées. Souvent, à la hauteur de la Virginie ou des Carolines, il est possible d’utiliser son VR, car plusieurs campings de cette région sont ouverts à longueur d’année. Je connais plusieurs personnes dont le second arrêt se fait à la frontière des deux Carolines, à un endroit nommé South of the Border. Lors de cet arrêt, ils en profitent pour « déshivériser » leur VR, car les risques de gel prononcé sont rares à cette latitude.
Venons-en maintenant à la question touchant vos pneumatiques. Tout d’abord, je dois vous préciser que la règlementation québécoise n’impose pas de poser des pneus d’hiver sur un véhicule tracté. Seuls les véhicules à moteur sont assujettis à cette règle. Voilà pour le premier volet de votre questionnement.
Quant à votre véhicule tracteur, je vous suggère fortement d’aller sur le site de la SAAQ et de vous prévaloir de la dérogation au règlement concernant les pneus d’hiver. Ce formulaire que l’on remplit en ligne et dont on imprime une copie permet d’être exempté de la pose de pneus d’hiver pendant sept jours consécutifs. Comme il vous faudra très peu de temps pour quitter le Québec, cette dérogation fera amplement l’affaire. Attention, cependant, lors de votre retour, en janvier, vous devrez également demander une autre dérogation (il est possible d’en demander jusqu’à quatre par hiver) qui vous laissera tout le temps qu’il faut pour remettre vos pneus d’hiver. Je vous recommande d’éviter de partir sur des pneus d’hiver. D’une part, lorsque vous serez rendu à la chaleur, vous les trouverez bruyants, mais en plus, comme ils ne sont pas conçus pour rouler dans des conditions chaudes, ils s’useront beaucoup plus rapidement et leur efficacité en matière de tenue de route et de freinage en sera diminuée.
Quant à la destination, cinq semaines me semblent bien peu pour envisager de faire un voyage dans le sud-ouest des États-Unis. Bien sûr, cela demeure toujours possible, mais il y a tellement à voir que le temps risque de vous manquer. Après tout, un tel périple peut facilement représenter une quinzaine de milliers de kilomètres. À cet égard, pour une première expérience, pourquoi ne pas opter pour la Floride, où votre voyage total représentera moins de la moitié d’un voyage dans l’Ouest ? De plus, vous disposerez d’une plus grande latitude pour moduler votre retour en fonction des prévisions météorologiques. La Floride, particulièrement dans sa moitié sud-est, est très agréable pour échapper à la froidure québécoise.
Paul Laquerre