Vivement le retour
Depuis hier, nous sommes à San Francisco. Une ville tout aussi turbulente que Los Angeles, mais avec un cachet à nul autre pareil. Le camping où nous avons installé l’Alto est le Candlestick RV Park. Pas donné, à 69 $ la nuit (la quatrième est gratuite). Il offre l’avantage d’être situé en ville. Il est donc parfait pour rayonner et profiter des attributs de cette ville.
Cet après-midi, pour faire différent, nous avons délaissé l’animation urbaine pour aller faire une balade dans les collines de Sonoma et de Napa, à environ 100 km du Candlestick. Des vignobles, mes amis, partout des vignobles. À un point tel que l’on ne sait ou regarder, ni lequel visiter.
Nous en avons retenu deux : Robert Mondavi et Beringer, deux maisons très connues des amateurs de vins québécois. Pour chacune, nous avons choisi la visite guidée (15 $ et 20 $/personne). Comme nous ne voulions qu’avoir une vision globale et non détaillée de ces deux vignobles, nous avons opté pour la visite courte.
Chez Mondavi, nous avons rencontré une dame de la Gaspésie travaillant pour cette firme depuis environ huit ans. Elle nous a raconté qu’en venant dans la vallée de Napa, son objectif était d’acquérir une expertise suffisante pour partir son propre vignoble dans la Baie des Chaleurs. Depuis, elle ne cesse d’apprendre tout en se promettant encore de revenir chez nous.
L’impression que nous avons eue des deux vignobles visités en fut une de contraste. Le premier, logé dans des bâtiments récents (moins de dix ans) dégage une impression de modernité et d’une production quelque peu industrialisée, pour autant que l’on puisse parler de production industrielle dans le cas du vin.
Le second, Beringer, présentait une conception, disons, plus artisanale de la fabrication du vin. Certes, les locaux plus que centenaires où se fabrique le divin nectar et la grotte adjacente, creusée à même la colline derrière l’édifice contribuaient grandement à créer la magie. Chacun sait cependant que la magie est avant tout une illusion.
Malgré les apparences, très peu séparent les maisons Beringer et Mondavi. Dans les deux cas, la production du vin repose sur une approche très scientifique et très méthodique tout en gardant un savoir-faire qui tient de l’art. D’ailleurs, à quelques kilomètres de ces grands vignobles, une université dispense une formation doctorale sur la fabrication du vin. Rien n’est donc laissé au hasard et la chimie du raisin semble ici fort bien comprise et appliquée.
Je sais, vous commencez à vous demander le lien avec le vin et le titre de ce carnet. À priori, il n’apparaît pas d’évidence. Pourtant, il est justifié. D’une part, parce qu’après San Francisco, nous reprendrons tranquillement la route du Québec. Bien sûr, avant de revenir, nous aurons le temps de visiter plusieurs des grands parcs nationaux de la Californie et de l’Utah.
Un autre élément me dit aussi qu’il est temps de revenir au Québec et de me reconnecter avec la réalité. Mon esprit semble afficher une propension à la distorsion. À preuve, aujourd’hui, j’ai fait le plein à 3,299 le gallon. J’ai maugréé en voyant un prix aussi élevé, le plus cher que j’aie payé de tout l’hiver. Au Québec, j’aurais considéré ce prix comme une aubaine. Payer seulement 0,87 $ le litre avec un dollar presque au pair. Voilà pourquoi il me faut rentrer au bercail sans faute si je veux éviter de devenir complètement déphasé.
Bonjour Paul, quel mauvais caractère maugréer parce que le litre est à 0,87$ alors qu’aujourd’hui j’ai payé 1,01$ au Big Stop de St Liboire et qu’a Montréal il est 1,07$, le retour au Québec s’annonce difficile. Bon ceci étant, j’ose espérer que ce ne fut pas seulement une visite des vignobles, mais que malgré les sautes d’humeur il vous fut possible de déguster ce divin nectar après tout c’est Pâques. Au plaisir et bonne continuation