Viva la révolution
Qu’on le veuille ou non, la précarité économique qui affecte actuellement les États-Unis, et le reste du monde par ricochet, constitue un terreau fertile au changement. Plusieurs entreprises se doivent actuellement de remettre en question tant leurs façons de faire que les produits qu’elles mettent sur le marché.
Parce qu’il est associé de près au domaine du loisir, le secteur du véhicule récréatif figure parmi les plus vulnérables. Lorsque les temps sont durs, il est commun de couper dans les dépenses superflues, comme le sont les sorties et les activités. Or, à moins qu’elle ne s’ajuste très rapidement, l’industrie du VR se verra sous peu confrontée à une véritable révolution.
À la fin des années 60, début 70, lorsque les Japonais sont débarqués avec leurs petites voitures sur le continent nord-américain, l’industrie de l’automobile étatsunienne avait alors subi une secousse sismique aussi importante qu’imprévisible. En quelques années seulement, les géants Ford, GMC et Chrysler avaient été surpris et dépassés par une nouvelle génération d’automobiles venues du pays du soleil levant, dont la performance, la solidité et la frugalité tranchaient avec celles produites localement. L’empire américain de l’auto s’était alors retrouvé sur les genoux, un choc dont il commence à peine à se remettre. Prendre les choses pour acquises et immuables n’est jamais une bonne attitude.
Un choc similaire se prépare. Cette fois encore, la secousse viendra de l’est, pas du Japon, mais de l’Europe. Plusieurs conditions favorables supportent d’ailleurs cette hypothèse. Tout d’abord, les difficultés de l’économie forcent les grands de l’automobile à repenser leur production. Par des alliances avec leurs filiales européennes ou même par des ententes avec d’autres compagnies, chacun cherche à maximiser l’utilisation des véhicules fabriqués dans ses usines ailleurs dans le monde.
Une première vague de changement avait frappé nos côtes américaines au milieu de la dernière décennie. Chrysler, par la suite marié puis divorcé d’avec Daimler, avait alors amené sur nos routes la plateforme Sprinter. Rapidement, profitant de la réputation prestigieuse de Mercedes, la Sprinter s’était taillé une place de choix dans le monde du véhicule récréatif. Bien sûr, les fabricants avaient dû apprendre à faire petit et léger, un gros changement imposé au concept « Big is the best ». Aujourd’hui, presque tous les constructeurs de VR ont dans leur catalogue un ou plusieurs modèles dont les éléments structurels et mécaniques proviennent de Mercedez-Benz.
Or, d’ici deux ans, ce vent de changement risque de se transformer en un ouragan touchant toute l’industrie. Non, je ne donne pas dans la futurologie ou l’élucubration en affirmant cela. Pour peu que l’on s’y attarde, des signes avant-coureurs sont déjà perceptibles. En voici quelques exemples.
Ford a récemment décidé de cesser la fabrication de ses modèles de série E (Econoline) en faveur de sa fourgonnette Transit, déjà bien établie en Europe. Attention, la Transit est différente du modèle Transit Connect, beaucoup plus petit, qui roule sur nos routes depuis une couple d’années. Cette décision va poser un véritable défi aux constructeurs de VR qui utilisaient beaucoup la plateforme E de Ford.
De son côté, Chrysler finalise le processus d’homologation de la Ducato, fabriquée par Fiat. Il fut savoir qu’en Europe, près de 70 % des véhicules récréatifs de type camping-car sont construits sur un châssis Ducato. Si l’on ajoute à ce pourcentage, ceux construits sur sur Transit et Sprinter, on approche de la totalité de la production européenne.
L’introduction en Amérique de ces nouvelles plateformes représente donc une opportunité exceptionnelle pour les fabricants de véhicules récréatifs d’Europe. Jusqu’à maintenant, un des plus grands obstacles à leur venue sur notre continent résidait dans le fait que la composante automobile n’était pas homologuée chez-nous. Dorénavant, ils pourront compter sur les concessionnaires affiliés aux géants nord-américains pour assurer le service et l’entretien de ces véhicules.
Finalement, pour la première fois de son histoire, un des chefs de file européens du véhicule récréatif, Hymer, exposera quelques autocaravanes au salon des VR de Tampa qui se tiendra au début de janvier. L’objectif du constructeur vise à sonder la réaction des consommateurs à l’approche européenne en matière de véhicules récréatifs. De toute évidence, Hymer cherche à se positionner dans le peloton de tête en prévision de la révolution.
Malheureusement, je ne pourrai cette année assister à ce salon. Toutefois, je compte que les caravaniers québécois, séjournant actuellement dans cette région, s’y rendront et nous feront part de leurs réactions et commentaires.
Comme vous pouvez le constater, la prochaine année s’annonce bonne, très bonne même. C’est d’ailleurs ce que je vous souhaite à tous !
Une bonne décennie en perspective.
Bonne Année à vous, votre conjointe et votre famille.
Au plaisir d\’une rencontre
Bonjour et Bonne Année M.Paul.
depuis 2007 je voyage en Pleasure way Plateau sur Sprinter M-B.
Eh bien après avoir eu plusieurs classe A et un Push 39 pi,ce campeur est de loin le plus fiable jamais eu.
Small is beautiful.
J’essaie de m’approcher de Tampa à la mi-janvier pour aller faire un saut au supershow. S’il y a des places encore disponibles pas trop loin pour camper!
Je suis curieux se voir s’il y a un courant de changement qui s’y montrera.
En espérant qu’un jour le rêve deviendra réalité et que nous aurons enfin accès aux petites merveilles européennes (avec les mêmes motorisations qu’en Europe) et que l’on puisse avoir le choix d’autre chose que la camelotte »proudly built in USA »…
Du genre:
http://www.hobby-caravan.de/fr/camping-cars/
Comme vous le dites, il est toujours dangeureux de demeurer stationnaire dans nos approches; j’espère que les entreprises de l’Amérique du Nord vont sortir leur chapeau de créativité car nous avons besoin des emplois. Bonne Année à vous également.