Vancouver sous la pluie et le soleil
Désamorçons de nouveau sans attendre l’insoutenable suspense : nous n’avons pas aimé tout de suite Vancouver. Oui, je sais, c’est censé être la plus belle ville du Canada. C’est en tout cas ce que tout le monde dit, exception faite des gens de Québec, qui ne jurent que par la ville du maire Labeaume.
Il faut dire qu’on a d’abord subi six jours de pluie d’affilée. Mardi, il pleuvait tellement que nous sommes restés au camping de Barnaby, en banlieue. Ce mauvais temps n’est pas une surprise totale, car on savait qu’il y a quelque 170 jours de précipitations à Vancouver. Mais à cette période-ci de l’année, tant de pluie, c’est quand même inhabituel.
Il faut ajouter que nous avons quitté Montréal il y a presque un an maintenant, de sorte que nous avons perdu le rythme des métropoles. Les Vancouvérois ont beau être remarquablement «cool» pour des habitants d’une grande ville, leur cité reste la plus densément peuplée du Canada. Il y a beaucoup moins d’ours qu’au Yukon, il faut en convenir, mais bien plus de bipèdes.
Bref pendant six jours, on s’est demandé d’où venait pareil enthousiasme pour la métropole de la Colombie-Britannique. Mais mercredi après-midi, le soleil a resurgi. Depuis pas un nuage. Qu’un beau ciel bleu digne de l’Arizona ou de la Côte d’Azur. Et notre perception a complètement changé. À tel point qu’on a décidé de prolonger notre séjour au-delà de la semaine initiale.
On dit souvent que Vancouver est idéalement située entre l’eau et la montagne. Mais ce qui domine, c’est davantage la mer. Les montagnes ne sont pas si loin, c’est vrai. On peut, par exemple, prendre le bus pour aller marcher à Grouse Mountain, ce que nous ferons aujourd’hui. Et l’hiver, les pistes de ski ne sont pas bien loin.
Mais l’eau est omniprésente et la ville a été bien aménagée pour que ses résidants puissent en profiter. À partir de la place du Canada, au centre-ville, un long chemin, le Seawall, longe le bord de la mer. Il mène au grand parc Stanley, qu’il contourne de bout en bout, avant de poursuivre sa route le long de la baie des Anglais. Les Vancouvérois disposent donc de plusieurs dizaines de kilomètres pour marcher, courir, faire du vélo, du patin ou de la planche à roulettes.
Soit dit en passant, les cyclistes, les patineurs et les planchistes ont leur propre piste, de sorte que les marcheurs et les joggeurs ne les ont pas dans les pattes. Pour des Montréalais, c’est le rêve, car chez nous, il faut le dire, c’est plutôt le cauchemar. À Vancouver, dans les rares passages où cyclistes et marcheurs doivent partager la piste, les premiers descendent de leur vélo. Là encore, on se frotte les yeux, croyant rêver.
En tant que Montréalais, on se prend à rêver aussi d’un tel accès à l’eau, car Montréal a beau être une île, on y sent bien rarement le fleuve. Les Vancouvérois ont même accès, à deux pas de chez eux, à des plages où ils peuvent se baigner ou se faire dorer au soleil.
La ville elle-même est jolie, à condition d’aimer les gratte-ciel, très nombreux. Pour ma part, je les trouve plutôt beaux, même si je préfère les bâtiments anciens et bien rénovés de Yaletown ou de Gastown.
Nous avons aussi visité, cela va de soi, le Chinatown, qui serait le plus grand après celui de San Francisco. Ce que nous avons préféré, c’est son jardin chinois, qui est presque aussi splendide que celui de notre Jardin botanique (vous voyez, il n’y a pas que les gens de Québec qui soient chauvins). On y sent une grande paix. Tout le contraire du restaurant chinois, où nous avons mangé tout de suite après et où au contraire régnait une grande agitation. La Chine a sans doute bien changé depuis la dynastie des Ming.
Le carnet du caravanier
Nous séjournons au Barnaby Cariboo RV Park, que nous avaient conseillé Fernande et Yvon, rencontrés à Kelowna. Les emplacements ne sont pas bien grands, comme c’est habituellement le cas dans les campings urbains. Mais les aménagements paysagers, bien conçus, parviennent à créer une certaine intimité.
Le grand avantage de ce camping, c’est d’être situé à une dizaine de minutes de marche du Skytrain, qui nous mène au centre-ville en une demi-heure. Ce mode de transport est à la fois commode et agréable.
Cela dit, les correspondances ne sont pas bien conçues et les directions ne sont pas bien indiquées. Vancouver aurait intérêt à s’inspirer de la belle logique du métro de Montréal, qui lui-même avait pris pour modèle le métro de Paris.
On peut aussi se déplacer à Vancouver sur l’eau, grâce au Seabus Ferry ou au False Creek Ferry. On se croirait presque à Venise.
Lise vous fait ses amitiés. On se revoit la semaine prochaine, on ne sait pas encore où.
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