Une simple prudence
Officiellement, la période de pointe des vacances estivales débutera dans les jours qui suivent. La fermeture des frontières a déjà eu un impact énorme sur le tourisme local. Je l’ai écrit à maintes reprises, malgré tous les chambardements imposés par la pandémie, nous serons nombreux à redécouvrir avec grand plaisir le patrimoine québécois.
Or, notre territoire est tout, sauf monotone. Que ce soit par les gens qui l’habitent ou par son climat, ses saisons si bien définies ou sa géographie, je connais peu d’endroits dans le monde qui me semble aussi diversifié. Il est vrai qu’à quelques exceptions près, les océans ont toujours représenté une barrière infranchissable pour qui, comme moi, voyage à bord d’un véhicule récréatif.
Contrairement aux provinces des prairies où règne un plat monotone, le Québec révèle un dénivelé où se succèdent harmonieusement plats, faux plats et collines. À l’occasion même, plusieurs côtes très prononcées nous attendent au détour du chemin. Même si elles excèdent rarement quelques kilomètres pour les plus longues, ces côtes peuvent souvent s’avérer très raides et représenter un danger. Souvenons-nous la tragédie de Tadoussac, l’an dernier.
Voilà pourquoi, je trouve pertinent de rappeler à tous les caravaniers qui prendront la route bientôt d’être très attentifs aux panneaux de signalisation qui imposent à tout véhicule ou équipage dont la masse totale excède 3 000 kilos, de faire un arrêt pour vérifier que leurs freins sont en bon état. Au total, le Québec comprend 13 de ces aires, toutes situées en des endroits stratégiques. Que ce soit en Abitibi-Témiscamingue, dans Charlevois, en Chaudière-Appalaches, sur la Côte-Nord ou en Outaouais, elles sont là pour votre sécurité. Si l’une de ces régions se trouve sur votre itinéraire de vacances, il pourrait être salutaire pour vous et vos proches de les localiser sur la carte avant de prendre le départ. Connaître cette information vous permettra de rouler l’esprit plus tranquille.
Curieusement, nombreux sont les usagers de la route qui pensent encore que ces aires de sécurité s’adressent aux seuls conducteurs de poids lourds ou de véhicules commerciaux. Rien n’est plus faux, trois tonnes, c’est moins que la masse en charge d’un petit véhicule récréatif de classe B ou que ma caravane Alto 2114 remorqué par mon GLK 250.
Malheureusement, il est un élément qui, bien malgré lui, contribue à semer la confusion dans l’esprit de la plupart des caravaniers. Lorsque les fascicules gouvernementaux imposent aux camionneurs une routine de vérification, ces derniers savent exactement ce qu’ils doivent faire. D’ailleurs, avant de prendre la route chaque matin, ils exécutent cette routine qui fait partie des conditions pour obtention le permis de conduire un véhicule lourd.
Or, les caravaniers disposant d’un simple permis de classe 5 n’ont aucune idée de la nature de la vérification à effectuer, cela même s’ils prennent le volant d’un VR aménagé dans une coquille d’autocar Prévost de 13 mètres. Cette semaine d’ailleurs, désireux de clarifier ce point nébuleux j’évoquais cette lacune avec des personnes de la SAAQ et des contrôleurs routiers et des personnes expertes en vérification mécanique de véhicules moteurs.
À défaut de trouver une procédure structurée et précise, j’ai pensé vous évoquer certains points qui, selon moi, devraient faire partie de la routine à effectuer, tant avant de prendre la route que lorsque l’on s’immobilise dans une aire de vérification des freins. Loin de prétendre que la liste que je vous propose liste soit exhaustive, elle constitue néanmoins un minimum. D’ailleurs, je vous invite à la commenter, mais surtout à l’enrichir en puisant dans votre expérience ou dans votre expertise de travail. Pourquoi attendre que la réponse vienne d’en haut quand la mise en commun de nos connaissances peut conduire à une solution utile.
En fait, trois choses me viennent spontanément à l’esprit. Tout d’abord, comme l’oblige la loi en présence d’une aire de vérification des freins, s’y engager et l’immobiliser complètement votre son équipage prouvera la capacité des freins de bien jouer leur rôle. Cette manœuvre vous mettra également à l’abri d’une contravention salée en cas de non-arrêt.
Deuxième point, engager le frein d’urgence du véhicule tracteur et tenter d’avancer. Normalement un frein en bon état opposera une résistance sensible qui vous rassurera.
Troisième point utiliser le contrôleur manuel des freins de la caravane remorquée tout en essayant d’avancer. Là aussi, la résistance devrait facilement se faire sentir.
Finalement, sortir de la voiture et poser la main sur les jantes des roues du tracteur et de la caravane pour détecter toute température élevée. Une jante très chaude peut être le signe d’un roulement à billes en fin de vie ou encore des freins en état de surchauffe. Dans les deux cas, il sera prudent d’arrêter au prochain atelier de mécanique automobile pour procéder à une identification plus poussée et corriger le problème s’il en est un.
Profitez aussi de votre arrêt pour vérifier que la pression d’air dans les pneus vous semble adéquate. En plus de faire quelques étirements qui contribueront à détendre vos muscles, profitez-en pour palper les pneus à la recherche d’une éventuelle surchauffe. N’oubliez pas qu’un pneu sous gonflé fait dangereusement augmenter sa température et représente la cause première le faisant éclater.
À votre tour maintenant de compléter cette liste et de m’amener à me demander pourquoi n’y ai-je pas pensé tout seul. Allez, sans retenue, faites-moi rougir de honte. Je peux en prendre ; de toute façon, c’est l’ensemble de la communauté qui profitera de ces consignes.
Concernant la vérification de pression des pneus, elle devrait être faite avant le départ et non pas en chemin car ces pneus deviennent trop chauds pour en faire la vérification.
Pourquoi ne pas faire de ces recommandations très pertinentes mais malheureusement plutôt éphémères sur ce blogue, une vidéo qui se perpétuera dans le temps sur le site de la FQCC dans la section bibliothèque-vidéos. Je trouve que cette section n’est pas utilisée à son plein potentiel.
Normand Berthelette,
Je suis tout à fait d’accord avec vous, mesurer la pression des pneus doit toujours se faire lorsque les pneus sont refroidis. Après qu’ils ont roulé plusieurs minutes ou heures, leur température a grimpé ce qui a pour effet d’introduire un biais de lecture. Cependant, contrairement à ce que vous affirmez, il est toujours possible de mesurer la pression, celle-ci sera cependant inexact.
Voilà pourquoi, j’ai préférer conseiller une observation visuelle des pneus pour s’assurer qu’ils ne présente pas affaissement trop prononcé de la partie en contact direct avec le sol, qui par un simple regard témoignerait d’un sous-gonflement évident.
Martin Leduc,
Je retiens l’idée d’une éventuelle vidéo sur le sujet. Comme je préférais obtenir l’aide de mes lecteurs pour compléter les éléments de la routine à effectuer et que l’occasion d’amorcer cette réflexion me semblait pertinente à cause du début des grandes vacances d’été, j’ai considéré que le sujet méritait d’être abordé dans mon billet de ce matin.
L’arrêt dans l’aire de sécurité nous permet de repartir à basse vitesse et d’utiliser le frein-moteur (compression) pour descendre la côte. Lors des arrêts de sécurité comme lors de la pose pipi, j’ai toujours jeté un coup d’oeil sous la caravane pour vérifier les ressorts et aussi les jumelles de ressorts Pour le youyou, on s’assure que l’attache est bien arrimée à la voiture. Lors de ma dernière tournée au Mexique, j’ai vu l’attache du youyou de mon voisin fléchir de façon appréciable alors qu’il freinait. Il a fallu détacher le youyou et dénicher un atelier de soudure.
Un petit truc que j’utilise pour vérifier mes pneus lors d’un arrêt est d’utiliser un thermomètre laser (cet appareil ne coûte pas cher). La température donnée peut varier bien sûr en fonction de plusieurs facteurs mais si j’obtiens une lecture sur un des pneus de beaucoup supérieure à celle des autres, cela attire mon attention pour vérifier sa pression par rapport aux autres. C’est cette différence marquée qui m’aide à porter ma vérification plus à fond.
Comme M.Vermette j’ai un lecteur laser de temperature ,ca me sert pour les pneus les roues ,meme la quantite de propane qui reste dans mes réservoirs ,bien pratique le tout pour moins de $20.00
Je profite de cette arrêt pour vérifier aussi les attaches de la roulotte, fithwheel et roulotte conventionnelle, barrure, chaine de sécurité, barre de torsion.
Lorsque je voyageais avec un pick up et fifth wheel je faisais toujours la même routine. Avant la saison ou avant le départ pour un long voyage, une vérification du camion et de la fifth wheel. Camion: tune up général soit moteur et freins, joint universels, « balls joints » etc…fifth wheel: freins, roulements à bille, suspension, attache etc…
Sur la route à chaque arrêt que ce soit pour un repas l’essence ou évidement aux aires de vérifications je faisais une inspection complète du camion et de la fifth wheel. Pour le camion: une inspection visuelle de l’attache des articles dans la boîte et je mettais la main sur la semelle le flanc et la roue de chaque pneus, une affaire de 30 à 45 sec. Pour la fifth whell, inspection visuelle de l’attache de la fifth wheel les auvents les extensions et la porte du chauffe-eau. Je mettais également la main sur la semelle les flancs et la roue de chaque pneus; une autre affaire d’une minute tout au plus. Et avant le départ un essai des freins sur la fith wheel.
Ces vérifications m’ont permis de trouver deux problèmes. Une fois en Gaspésie une roue de la fifth wheel était plus chaude que les autres; c’était un étrier (freins à disque) qui ne revenait pas à sa position initiale donc le frein chauffait. Une autre fois, c’était un auvent qui avait perdu une vis et la ou les autre je ne me souviens plus loussaient, l’auvent aurait donc pu se détacher d’un côté et on peut imaginer la suite..
Je trouvais irresponsable de ne pas faire ces inspections qui ne prennent pas beaucoup de temps conduisant un véhicule de plus de 7,000 lbs et une fifth de près de 13,000 lbs.
Je possède un maillet de caoutchou, que j’utile sur chaque pneus en frappant ceux-ci, avant chaque départ. Je porte beaucoup d’attention aux pneus intérieur arrière. Une vérification des lumières de freins avec mon co-chauffeur fait partis de cette vérification.