Avant de partir à l’aventure, il y a un millier de choses à penser et à faire. Et pas de recette secrète pour être certain de toutes les avoir cochées. Voici quand même une liste de choses à prendre en considération. C’est l’expérience qui parle…
Je vous imagine, au départ, en couple ou avec des amis. Il me semble qu’à partir du moment où l’on sait qui se joint au périple, il faut établir le consensus sur la destination le plus précisément possible et le faire longtemps avant le début du voyage.
Disons, juste pour l’exemple, l’Ouest américain ! Ça va donc tourner autour de l’Arizona et de l’Utah, la Californie représentant une destination en soi et comptant autant d’attraits que tout le reste. Si vous êtes un peu curieux, plusieurs vous suggèreront de ne pas rater le Nouveau-Mexique. Et comme c’est le genre de voyage qu’on ne fait pas chaque année, peut-être profiterez-vous de l’occasion pour passer plus au nord et voir le parc Yellowstone ? Et pour vous rendre, tenterez-vous de suivre la légendaire Route 66 ?
1- Que sera votre voyage ?
Avant de vous décider, il faut déterminer quel genre de voyage ous ferez. Aimez-vous rouler et vous arrêter brièvement aux principales étapes ? Êtes-vous actif et passerez-vous quelques jours dans chaque parc se trouvant sur l’itinéraire, à visiter et à faire de la randonnée pédestre ? Les grandes villes sont-elles vos priorités ?
Quelles que soient les réponses à ces questions, vous aurez à vous pencher sur la plus précieuse des choses : le temps consacré à ce voyage. Ne sous-estimez pas le temps qu’il vous faudra pour aller d’un endroit à l’autre si vous voulez les visiter sans devoir vous presser. Et gardez-vous un peu de marge pour improviser. Évaluez la durée probable de votre circuit, au jour le jour, et je parie qu’au retour, vous affirmerez qu’il vous aurait fallu un mois de plus.
2- Réserver ou non
Si vous comptez voyager en haute saison (on se demande parfois s’il y a une basse saison), il faut réserver les campings dans les grands parcs nationaux plusieurs mois à l’avance. Même quand les campings sont pleins, il existe toujours des solutions de rechange, ne serait-ce que les Walmart ou les restaurants Cracker Barrel. Questionnez les agents d’information dans les bureaux de tourisme. Ils connaissent des endroits extraordinaires que vous n’auriez jamais découverts autrement. Notez que l’improvisation est réservée aux campeurs d’expérience et totalement autonomes, qui ne souffrent pas d’anxiété ou d’insécurité.
3- Quand ?
Il y a des saisons pour voyager. Les étés de plus en plus insupportables peuvent gâcher votre voyage avec des canicules comme vous n’en avez jamais vécues. Voyager au printemps ou en automne est beaucoup plus confortable, mais ces périodes connaissent maintenant des affluences considérables.
4- Logistique
Bien avant de couler votre itinéraire dans le béton, n’hésitez pas à passer des heures sur le web à explorer vos destinations. Surfez sur les sites officiels des attraits, mais aussi sur les sites d’information touristique des régions, États, provinces et villes. Il existe également une foule de blogues sur lesquels des voyageurs racontent leurs expériences et vous offrent de profiter de leur expertise terrain. L’expérience des amis s’avère aussi extrêmement pertinente bien qu’elle ne vous convienne pas forcément.
5- Cartes ou GPS ?
Les deux ! Le GPS ou les applications de guidage comme Google Maps, Maps.Me et bien d’autres vous seront absolument indispensables. Apprenez à les maitriser avant votre départ. J’aime bien me projeter sur le terrain réel en utilisant Google Earth pour voir à quoi ressemble telle rue ou tel site. Toutefois, pour avoir un aperçu global de votre itinéraire, rien ne vaut la bonne vieille carte papier. Au fil de votre parcours, les bureaux de tourisme vous donneront les cartes des municipalités que vous comptez visiter.
6- Les documents à apporter ?
Le passeport reste le meilleur document pour vous identifier et il est indispensable sur toutes les frontières. Trouvez un bon endroit où le dissimuler dans votre VR. Videz votre portefeuille des cartes inutiles, mais n’oubliez pas votre carte d’assurance maladie et votre carte de débit pour les retraits à l’étranger. Pour éviter de payer des frais, ne faites jamais de retrait avec votre carte de crédit. Sachez que le permis de conduire international est devenu inutile, mais conservez précieusement votre permis québécois. En ce qui concerne le volet santé, demandez à votre pharmacien de vous produire la liste des médicaments prescrits dont vous avez besoin et d’indiquer ses coordonnées. Si, pour quelque raison que ce soit, vous en manquez, un pharmacien local pourra contacter le vôtre et effectuer le
renouvèlement à distance.
7- Assurances
Voyager sans assurance peut se révéler ennuyeux et même ruineux. Ma préférence toute personnelle va aux cartes de crédit qui proposent des assurances voyages complètes. Desjardins est excellent à ce chapitre. Toutefois, après 65 ans, la durée des séjours assurés est considérablement écourtée et, de toute façon, si vous partez longtemps, il vous faudra acheter un supplément d’assurance qui se calcule en nombre de jours. L’assureur de votre véhicule peut aussi vous faire une soumission avantageuse, mais demandez-en au moins à deux autres firmes. N’hésitez pas à magasiner, mais ne vous en privez surtout pas !
Les programmes d’assistance routière sont optionnels, mais on est tellement heureux de les avoir quand une panne ou un problème survient. Vérifiez s’il n’y en a pas déjà d’inclus dans votre police d’assurance routière.
8- À l a maison
Pendant que vous vous promenez au loin, votre maison et votre chalet continuent d’exister et la pelouse de pousser. Assurez-vous qu’un ami vient y faire une tournée d’inspection régulièrement, pour arroser les plantes et déplacer votre voiture dans le stationnement. En cas de pépin, vos assurances pourraient refuser de vous indemniser si vous n’aviez pas pris cette précaution. Personnellement, j’engage aussi une entreprise d’entretien paysager pour au moins tondre la pelouse une fois de temps en temps. Et je programme l’allumage des luminaires de la maison.
9- Téléphone
Afin de réduire nos frais, ma conjointe et moi n’utilisons qu’un de nos téléphones sur la route. Nous faisons transférer les appels du second sur celui qui sera utilisé. Lorsque nous ne pouvons pas utiliser le wifi, nous nous branchons sur internet à partir de notre téléphone avec la fonction « transfert de connexion ». Étudiez bien les frais exigés en situation d’itinérance. Parfois, il peut être plus intéressant d’utiliser le programme offert par votre fournisseur s’il correspond à vos besoins. Autrement, vous devrez vous procurer, par internet ou dans une boutique d’électronique, une carte SIM adaptée à vos projections de consommation de données.
10- Renouvèlement et paiements
Il y a quelques années, je me suis fait arrêter en traversant la ville de Québec au retour d’un long voyage. L’agent m’a alors annoncé que l’immatriculation de mon véhicule n’était plus valide et ça m’a couté près de 500 $ d’amende. Depuis, je m’assure d’effectuer les renouvèlements de ce genre ou de programmer à l’avance leur paiement en ligne. Je reçois mes factures par internet et je règle Hydro-Québec de la même façon. Salaire et pension sont versés automatiquement dans mon compte dont je surveille régulièrement les fluctuations en ligne. Les acomptes provisionnels sont programmés et si j’ai quelqu’un à payer, je le fais à distance par Interac ou paiement direct à son compte. Toutes ces pratiques sont d’une grande simplicité et même les néophytes peuvent s’y familiariser aisément.
11- Inspection mécanique
Incontournable, l’inspection mécanique du VR reste obligatoire. C’est le moment de faire comprendre au mécanicien le genre d’aventure dans laquelle on s’embarque et l’importance primordiale de son intervention dans la réussite du voyage. On ne lésine donc pas sur les remplacements préventifs, les vérifications systématiques et les pièces de rechange à apporter.
Le truc de Paul
Finalement, prenez bien en note un truc génial que j’ai appris de Paul Laquerre, dans Camping Caravaning. Aux États-Unis, on demande parfois d’inscrire sur l’écran de la pompe à essence le code postal des voyageurs qui font le plein. Cependant, comme les codes postaux américains ne comptent que des chiffres, les codes canadiens ne sont pas reconnus. Le truc consiste à inscrire seulement les trois chiffres de votre code postal et à compléter avec des zéros. Ça fonctionne à tout coup. Cette situation se produit toutefois de moins en moins souvent avec la technologie « Pay Pass ».
Les préparatifs font partie intégrante du voyage ; ils le prolongent par anticipation. Une fois qu’ils sont terminés, il ne vous reste plus qu’à prendre la route l’esprit tranquille. Bon voyage !
Texte et photos : Yves Ouellet
Magazine Camping Caravaning, vol. 26 no 4, juillet 2020
À lire aussi
● Partir dans le Sud sans souci
● Santé et médicaments
● Campeurs sans attache
● Maladie ou accident aux États-Unis
● Séjour aux États-Unis – Le temps qu’il faut… pour éviter les ennuis
● Tout sur les séjours hors Québec