Un choix pénible et difficile
Nos voisins américains profitent de deux avantages sur nous, Québécois et Canadiens. Grâce à M. Trudeau, ils peuvent à volonté, moyennant certaines conditions, traverser la frontière canadienne pour des raisons autres que par affaires alors qu’ils nous interdissent la leur. Pourtant, cela fait des mois que les politiques de leur pays ne cessent de militer pour une ouverture bilatérale des frontières.
Pourtant ce sont eux, les Américans qui s’opposent le plus à la vaccination. Chez nous, si on exclut une étroite frange de la population, nous reconnaissons dans l’ensemble la nécessité de se protéger et notre proportion de vaccinés s’avère l’une des meilleurs au monde.
Devant la situation qui prévaut, je peux difficilement me débarrasser de l’impression que les décisions des gouvernements canadien et américain contredisent la logique la plus élémentaire. Ne serait-il pas plus normal d’ouvrir la frontière américaine et de fermer la frontière canadienne ? Après tout, les dangereux sont ceux qui voyagent du sud au nord et non l’inverse.
Aussi, cette semaine, lorsque la décision des autorités états-uniennes de laisser leur frontière fermée pour au moins un mois de plus, j’ai rapidement classé cette nouvelle dans la colonne des mauvaises. Mince consolation, je ne fus pas le seul à être déçu. De ce que j’ai lu sur plusieurs forums et réseaux sociaux, la nouvelle en a dépité plusieurs. Chez les snowbirds, une question revenait toujours à la surface : allons-nous pouvoir partir avant l’hiver ?
Certes, pour une personne dans la vingtaine, un hiver de plus à demeurer au Québec n’a pas la même connotation que pour une personne de 60, 70 ou 80 ans. Les jeunots ont encore de multiples hivers devant eux et un de plus ou de moins ne fait pas la différence, tandis que les expérimentés voient leurs années en réserve diminuer trop rapidement.
Curieusement et sans doute un effet résultant de n’avoir pas fait de caravaning depuis des lustres, Michelle et moi discutions récemment de vie nomade. Ce statut que nous avons arboré pendant plus de quinze ans continue de nous hanter. La venue, la semaine prochaine d’un nouveau véhicule récréatif agit comme un souffle sur la braise du voyage. Le gout d’errer et de profiter de la liberté, d’aller où on l’on veut, quand on le décide et pour le temps qu’il nous plaise est profondément ancré dans notre ADN.
Mais voilà, la période actuelle traine avec elle de grosses contraintes, voire de menaces. La première demeure les vagues de contagion qui ne cessent de se multiplier. Alors qu’en février 2020, ceux qui annonçaient un risque de deuxième vague avaient l’air de prophètes de malheur, voilà que nous voguons sur la quatrième. Combien y en aura-t-il d’autres, je ne saurais dire.
Ce n’est pas tant le risque d’être infecté qui pose vraiment problème lorsque l’on réside à long terme dans un véhicule récréatif. Que de fois j’ai écrit qu’un VR et son environnement immédiat constituaient un périmètre de sécurité comparable aux restrictions vécues dans une habitation fixe. Le danger vient plutôt de se promener dans un pays touché à l’os par la pandémie et le déni de son existence.
Partout aux États-Unis, les services médicaux sont débordés de personnes s’imaginant que la seule raison du vaccin vise à leur injecter une micropuce pour mieux les observer et les contrôler. Si par malheur, la covid-19 venait à frapper un caravanier québécois alors qu’il voyage aux États-Unis, quel accueil lui serait réservé alors que les établissements de santé connaissent une horrible heure de pointe 24 fois par jour ? On a beau se répéter que le virus frappe moins fort lorsque l’on est doublement vacciné, la question demeure toujours présente.
En début de billet, je faisais allusion à deux avantages des Américains sur nos compatriotes. Ces chanceux peuvent, sans franchir de frontières, vivre dans un véhicule récréatif à l’année, été comme hiver, sans trop de problèmes. Ce n’est malheureusement pas notre cas. Chaque automne il nous faut nous exiler si on ne veut pas finir l’hiver congelés.
Dans la situation actuelle, caractérisée par une très grande instabilité sociale au sud de la frontière, un risque supplémentaire surgi. Considérant le caractère fortement émotif et réactif des citoyens des États-Unis, dont l’indice augmente au fur et à mesure que l’on se déplace vers les états plus chauds, il vaut mieux réfléchir avant de partir.
Supposons un instant que le gouvernement voisin choisisse d’instaurer un passeport sanitaire pour fréquenter certains lieux publics, comme l’a fait le premier ministre Legault au Québec. Ici, tout ce que nous avons vu au bulletin du soir, furent quelques gueulards, munis de pancartes dont les multiples fautes d’orthographe faisaient la preuve de leur niveau d’instruction, se pointant pour manifester leur désaccord devant les lieux où la mesure était testée. Des cris, un peu de chahut, mais rien d’autre, pas de blessés ni d’arrestations.
Au sud de la frontière, parions qu’il se trouverait de bons citoyens américains, patriotiques et républicains — selon la définition Trumpiste — qui, se voyant refuser l’entrée d’un restaurant, d’un gymnase ou d’une salle de spectacles, retourneraient à la maison récupérer un arsenal digne d’un régiment et reviendrait régler le cas des personnes ayant pu entrer. Cela, mes amis, constitue un risque hautement probable.
Pas facile, dans ces conditions, de prendre une décision. Si la situation actuelle se maintient pendant plusieurs autres mois, combien restera-t-il de caravaniers québécois encore nomades ? Déjà, plusieurs m’ont informé avoir choisi de quitter le cercle des grands voyageurs. Qu’en pensez-vous ?
Depuis 2 ans, l’itinéraire de notre voyage hivernal de 4 mois au Texas, Arizona et Nouveau-Mexique est fin prêt sur Excel. De plus, nous avons un beau VR flambant neuf pour ce faire. Partirons, partirons pas, voilà la question. Nous voulons partir, mais comme nous sommes de nature prudente on ira pas se placer dans une ou des situations risquées. Comme nous sommes pas nomades à temps plein (full timers) alors, on attend patiemment de voir comment la situation évoluera au cours de l’automne.
Votre réflexion est tout a fait juste, je suis a me demander si je n’échangerais pas notre motorisé pour une motoneige et un bateau.
Je ne peux qu’être d’accord avec la plupart de vos commentaires. La raison pour nous fermer la frontière est apparemment que s’ils l’ouvrent pour nous ils seraient obligé diplomatiquement parlant d’ouvrir celle du sud et c’est là le nœud du problème. Logiquement le gouvernement américain sait très bien qu’on représente un moins grand danger que ses propres citoyens mais ils sont pognés avec le Mexique. En tout cas, tous les commerces de nature touristiques de l’est des usa s’ennnuent de nous en pas pour rire.
Je ne peux qu’être d’accord aussi quand vous parlez que nous, 5 ans ou même 2 ou3 ans du reste de notre vie est un monde de différence en comparaison des jeunes. Pour nous, notre condition change à la vitesse grand V parfois……
À savoir si les américains sont plus chanceux que nous. Ok pour les voyages et la température et encore là avec leurs ouragans leurs serpents et araignées venimeux et leurs alligators mais pour le reste j’aime mieux être canadien à cause de « l’avantage » du temps temps très froid hihi. Ici on a juste les mouffettes à craindre hihi. Pas d’animal venimeux et nos grosses bêtes, ours ou loups ont plus peur de nous que nous avons peur d’eux.
Pour ce qui est de votre dernier paragraphe la roue va tourner et il y aura toujours des caravaniers québécois nomades. Nous, nous seront rendu dans des CHSLD mais des « jeunes » de 50 ou 60 ans auront pris notre place comme voyageurs ou caravaniers.
Certes la patience est de mise pour l’aventure hors pays, particulièrement pour visiter les états du sud comme la Floride. C’est bien beau la chaleur au mois de janvier mais si ç’est au prix d’une santé chancelante pour le reste de vos jours mon choix porterait sur la froidure de nos hivers québecois et les rhumes qui l’accompagnent. Une trop grande proportion d’Américains ne prennent pas la Covid au sérieux ce qui est favorable à la transmission. Pour l’instant on regarde leurs statistiques et on se console de vivre trop près du pôle nord.
J’aimerais bien passer le prochain hiver en Floride. On demeure sur notre terrain, peu de sorties sauf pour l’épicerie et la plage une fois par semaine. Donc un minimum d’exposition.
Le hic est que mon épouse a reçu Astra Zeneca suivi de Moderna. Elle n’est pas considérée comme vaccinée par les USA ni les lignes de croisières.
On demeure en Ontario, pas de troisième vaccin offert – on les jette aux déchets parce que passé la date de péremption. Le supposé certification de vaccination pourrait indiquer les deux vaccins différents reçus, donc on pourrait se faire refuser l’accès à la frontière… Il nous reste deux mois, départ prévu le 22 octobre!
Intéressant. Je pense qu’il faut aussi pensé à long terme. Cette pandémie est la pour une couple d’année. Il va falloir apprendre à voyager avec cette nouvelle réalité mouvante . Selon les vagues COVID et les hospitalisations régionales. Le risque va faire parti de nos vies plus qu’avant. Même si l’on est bouclement vacciner .
Chacun devras agir avec son degré de tolerance .
Et voilà vous avez touché le point le plus important lorsque nous serons aux US, en cas de maladie, d’accidents où autres auront nous les services disponibles dans les hôpitaux saturés de cas de Covid chez nos voisins.
Même si nos assurances couvrent la Covid il serait hasardeux de voyager chez nos voisins en ce moment.
Sommes aussi en réflexion pour mettre fin à nos cavales d’hiver et d’été avec notre VR.
Assurément, je vais renouvelé ma passe de ski à Bromont…
Très bonne analyse Paul. Pour nous, dans le contexte actuel avec ce qui se passe dans les états du sud, pas de départ cet automne pour la Floride. Les hôpitaux qui débordent et leurs soins intensifs sont les meilleurs thermomètres du degré des comportement absurdes de certains américains. Au mieux, un départ après les fêtes si amélioration de la situation; cela serait la meilleure hypothèse, toutefois rien de sûr. Contrairement à certains de mes amis snowbirds, mon vr est en »storage » en Floride. Je n’ai donc pas à payer pour un site avec services les mois où je ne suis pas là. Demeurons optimiste mais surtout réaliste car notre santé doit prévaloir sur la chaleur de la Floride.
Je voudrais vous rappeler que nous avons un très grand et beau pays a visiter. Il ne faut pas l’oublier.
Louise Lafontaine,
Vous avez parfaitement raison… mais, l’hiver y fait «frette» pour y voyager en VR.
Paul,
En parlant de logique dans votre texte, je trouve tout a fait ILLOGIQUE
qu’on puisse voyager aux USA en avion mais pas d’accès par la frontière terrestre ou maritime. Encore plus illogique en utilisant un transporteur commercial on peut expédier notre vr aux USA via Plattsburgh ( autres villes au Canada ) et prendre un vol de St. Hubert vers Plattsburgh pour récupérer le VR .
A Plattsburg, quand on monte à bord de notre véhicule, immatriculé dans une province canadienne, pourrions-nous être interpellé en raison d`un contrôle roulier sur la 87,
par exemple, si l`ìnterdiction de franchir la frontière n`est pas levée ?
Jean-Pierre Tremblay,
Si vous avez franchi la frontière via un lieu officiel permettant d’entrer aux États-Unis, rien ne justifierait que l’on vous contrôle à nouveau plus loin. S’il fallait que tous les camionneurs canadiens circulant sur les routes américaines devaient sans cesse regarder par dessus leur épaule, cela deviendrait vite invivable pour eux.
Comme vous parlez de Platsburgh, j’imagine que c’est parce que vous comptez vous y rendre par avion et y récupérer votre VR pour continuer votre voyage hivernal. Les mesures appliquées aux traversées par voie terrestre ne s’appliquent pas aux accès par voie aérienne.