Un cadeau mal emballé
Et voilà, le camping sera de nouveau permis à compter du 1er juin, comme l’a annoncé la ministre responsable du tourisme, mercredi dernier. Anticipant l’imminence de cette nouvelle, j’avais pris soin d’indiquer, dans une note à la fin de mon billet de dimanche dernier, que la deuxième partie du sujet abordé pourrait être décalée en fonction de l’actualité.
Comme chacun de vous, je souhaitais avec impatience que le camping trouve sa place dans les mesures de déconfinement. J’ai alors accueilli la nouvelle comme un cadeau fait aux Québécois qui, n’en pouvant plus de fixer la couleur des murs de leur appartement, n’avaient qu’une envie, renouveler avec le plein air façon camping.
Malheureusement, j’ai été déçu de ce que j’ai entendu. Non pas sur le fond, mais sur la forme. Vous comprenez maintenant la raison du titre coiffant cet article. Un beau cadeau, attendu et désiré depuis si longtemps, mais tellement mal emballé qu’une grande partie du plaisir en fut gâchée. Un message fort mal livré par une ministre qui ne semblait pas maîtriser son dossier.
Non seulement ses propos pêchaient par manque de clarté, mais en l’écoutant, je ne pouvais m’empêcher de penser qu’elle n’y connaissait pas grand-chose au camping et au caravaning. D’ailleurs, cette impression me fut confirmée lorsqu’un journaliste lui demanda si elle avait été surprise des nombreuses réactions des campeurs-caravaniers exigeant l’ouverture des terrains de camping. « Honnêtement oui, j’ai été surprise de voir autant de réactions », répondit-elle avec une candeur désarmante.
Hey ! Madame, vous êtes ministre, ministre du Tourisme, pas un quidam choisit au hasard pour répondre à un vox pop au coin d’une rue et qui avouerait sa surprise en apprenant le nombre d’étoiles que l’on peut voir la nuit dans un ciel sans nuages. Le camping est très important en matière de tourisme. Le camping est majeur, ne serait-ce que dans le cœur des Québécois.
Je vous rappelle qu’une étude publiée en 2017 concluait que le camping au Québec représentait 13 500 emplois, générait un impact économique dépassant le milliard de dollars dépensé par 20 % de la population québécoise pratiquant ce loisir. Une activité économique très concentrée dans le temps puisque la saison dure à peine quatre ou cinq mois. Comment est-ce possible d’ignorer un impact de cette importance lorsque l’on est titulaire du ministère du Tourisme ?
Au-delà de cette bourde, n’importe quel spécialiste en communication vous dira que les Québécois ont eu droit durant ce point de presse à un message non seulement confus, mais comportant aussi des aspects pour le moins contradictoires. D’une part, Les mesures annoncées reposaient sur l’ouverture des régions au tourisme, donc la permission de fréquenter les terrains de campings et autres ressources (pourvoiries, parcs nationaux, locations de chalets…).
Or, pendant que la ministre annonçait la bonne nouvelle, Dr Arruda, grand responsable de la santé publique, s’affairait à refroidir l’envie de voyager des Québécois en soulignant qu’il fallait, en autant que ce peu, continuer à éviter les déplacements interrégionaux. En clair, cela signifiait que les Montréalais et les Lavalois devraient oublier le camping cet été puisqu’il ne se trouve aucun camping sur ces deux territoires.
Des consignes aussi nébuleuses ont amené beaucoup plus de questions que de certitudes. En un instant, les médias sociaux furent pris d’assaut, chaque internaute cherchant à comprendre le message ou l’interprétant à sa façon. Depuis, le brouillard n’a cessé de s’épaissir. Bien sûr, les campings seront ouverts à compter de demain, mais pour qui et avec quel type d’équipement ?
Encore vendredi dernier, les autorités, en réponse aux demandes de nombreuses municipalités, autorisaient l’ouverture des jeux d’eau et des piscines publiques dans les parcs. Est-ce que cette autorisation s’appliquera aussi aux campings ? Mystère et boule de gomme ! Pourtant sous l’égide de Camping Québec, les propriétaires et exploitants de terrains de camping ont élaboré un protocole rigoureux pour réduire au minimum une explosion de la contamination au coronavirus.
Plusieurs des terrains de camping s’approvisionnent déjà à partir du même aqueduc que celui qui remplit les piscines des parcs municipaux, conséquemment, la qualité de l’eau ne devrait pas constituer un problème. Si les municipalités pourront veiller à l’application des consignes de distanciation physique, les campings devraient sûrement contrôler avec succès la fréquentation de leur piscine.
Vivement que la situation devienne claire, car demain la machine touristique et de loisir se remet en marche. Heureusement pour les autorités, la météo des prochains jours devrait tempérer l’ardeur des baigneurs.
Ce ne doit pas être facile de conjuguer santé publique et économie. Le lobbying doit être étouffant pour les preneurs de décision. On trouve que le déconfinement ne se fait pas assez rapidement et d’un autre côté, il est trop rapide. Une chose pour les régions et une autre pour Montréal. C’est du pas- à- pas.
Une bonne nouvelle, les campings seront ouverts. Mais comme tout évolue à chaque jour ou chaque semaine, les consignes s’adouciront et deviendront plus claires. Réjouissons-nous que ce soit ouvert et essayons de nous ajuster. Oui, il est normal de poser des questions pour bien comprendre certaines consignes un peu ambigues, mais essayons de ne pas toujours chercher la tite bibitte, essayons de trouver le bon côté des choses. Dire qu’au NB, Ile du Prince Edouard, les frontières resteront fermées pour tout l’été. En Ontario, on ne peut y aller camper pour le moment.
En effet Estelle, impossible de plaire à tout le monde. C’est la même chose partout: des parents sont pour l’ouverture des écoles d’autres parents ne veulent rien savoir. Des gens des régions veulent voir des touristes pour éviter la faillite d’autres des mêmes régions disent aux touristes de rester chez eux.
De plus, si les gens faisaient ce qui est recommandé (distanciation etc..) il n’y aurait pas de problèmes mais à cause de certaines « têtes brûlées » les autorités doivent serrer la vis.
Regardez bien aller ça. Je ne veux pas être négatif mais dans les campings 80% des gens seront prudents mais il va y avoir des idiots qui feront la fête tous embarqués un par dessus l’autre…….
Bonne lecture de l’actualité dans ce billet, mais j’en ajouterais une couche. Plusieurs chercheurs nous avertissent que le covid19 est bien implanté sur la terre et sera avec nous pour toujours, même avec un vaccin. J’adhère à cette pensée, puisqu’il a déjà plus de 180 mutation à son compte depuis 3 mois, un vaccin deviendra caduque rapidement, tout comme le vaccin de la grippe qui doit être revu et modifié d’année en année avec parfois une efficacité de seulement 50%. Pourquoi alors croit-on avoir un vaccin d’une efficacité de 100% avec le covid-19?
Ainsi, les gouvernements devront finalement laisser tomber toutes les restrictions et accepter que le covid19 modulera la vie sur terre pour des décennies, et ce sera aux citoyens de s’adapter. Il y aura d’autres éclosions, comme pour la grippe et la gastro, et des changements de société sont encore à venir, lesquels, difficile à prévoir.
Tout à fait d’accord avec Kiki et Marcel
Je vous trouve dur dans votre article concernant la ministre du tourisme. Donc selon vous un ou une ministre doit tout connaitre. Oui les campings sont important mais un peu moins que les hôtels, restaurants, boutique, agences de voyages, et autres. Je crois que les gens de Camping Québec on dû s’asseoir avec la santé publique et le ministère du tourisme pour établir des règles stricts concernant l’hygiène.