Le brouillard devient moins opaque
Je suis conscient que le titre de ce billet risque de vous induire en erreur. Sans doute penserez-vous que je mettrai fin au suspense qui me tracasse depuis des semaines. Et bien non, ce ne sera pas encore le cas. Pourtant, je peux vous dire que cette semaine, des éclaircies sont apparues dans ce dossier épineux, mais pour en parler plus en détails, il me faudra une fois de plus faire appel à votre patience.
Le brouillard qui semble vouloir se lever touche beaucoup plus de caravaniers que ma petite personne. Les éclaircies pleines d’espoir qui justifient mon titre d’aujourd’hui font plutôt référence aux possibilités de pouvoir voyager à nouveau et loin. Évidemment, vous devinez que ce sera de frontières dont je souhaite parler aujourd’hui.
Celle qui nous sépare de nos voisins au sud, bien sûr, mais aussi celles que l’on qualifie d’interprovinciales. Allons-y dans l’ordre, la plus longue d’abord. Les pressions concernant la fermeture de la frontière Canada-USA ne cessent d’augmenter. Deux clans s’affrontent. D’un côté, ceux qui, à l’approche de l’été et des vacances, rêvent de retrouver la liberté perdue et de l’autre, ceux qui, inquiets de la vivacité et de la transmission du méchant virus, supplient les élus de demeurer prudents. Au beau milieu de ce litige, des caravaniers et d’autres voyageurs qui trépignent, les pieds sur les blocs de départ en attente du signal libérateur.
Les tenants de l’ouverture énumèrent les statistiques positives soutenant leur point de vue. Taux de vaccination des Canadiens et des Québécois en très forte hausse, seconde dose du vaccin qui s’accélère, autant de bonnes nouvelles qui ravivent les espoirs. Malheureusement, si nos compatriotes se font dociles à la vaccination et que des millions prennent rendez-vous pour obtenir la dose complémentaire, il n’en va pas de même chez nos voisins.
Alors que pour nous, il s’agit d’une question sanitaire liée à notre survie, les gens du pays en bordure du nôtre considèrent le vaccin avant tout sous un angle politique. Il est vrai qu’une bonne partie de la population américaine est vaccinée, une démarche à laquelle les citoyens d’allégeance démocrate adhèrent en plus grand nombre. Chez les républicains, les réserves se font nombreuses, beaucoup plus nombreuses, une réticence exacerbée par les propos par un ex-président à la coiffure inoubliable.
Outre les irréductibles qui refusent le vaccin, on observe qu’après une première injection du vaccin, les gens de ce pays, toutes allégeances confondues, se pressent beaucoup moins aux cliniques pour obtenir la seconde dose. Persuadés d’être protégés grâce au premier vaccin, ils semblent ignorer que l’efficacité maximale du vaccin ne s’atteint vraiment qu’après la dose complémentaire.
À la lumière de ce fait, comme plusieurs, j’endosse à la prudence de nos dirigeants et leur décision de maintenir la frontière canadienne fermée. En contrepartie, je n’aurais aucune objection à ce que les États-Unis ouvrent leur frontière aux Canadiens. Après tout, rien n’oblige à ce que la frontière soit fermée dans les deux sens, chacun des pays était autonome dans ses décisions.
Actuellement, la population canadienne, vaccinée à plus de 60 % — une démarche qui continue avec la seconde dose —, ne représente pas une menace réelle pour à la santé physique de nos voisins, par contre sur le plan de la santé économique, les dollars de nos dépenses touristiques prendraient rapidement l’allure d’un véritable vaccin pour leurs affaires.
J’en viens maintenant aux voyages interprovinciaux. Dans les derniers jours j’ai pris des nouvelles d’un couple qui, plutôt dans l’année, avait planifié un voyage de plusieurs mois vers l’ile de Vancouver en Colombie-Britannique. Leur périple devait débuter dans les premiers jours d’avril. À la toute veille du départ, deux tuiles leur étaient tombées dessus. D’une part, la province sur le Pacifique décrétait un confinement rigoureux et interdisait aux véhicules récréatifs de prendre le traversier de Vancouver à l’ile du même nom.
Comble de malheur, quelques heures plus tard, l’Ontario fermait sa frontière avec le Québec aux voyages non essentiels. Quelque peu pris de court et désemparés, ils avaient communiqué avec pour discuter s’ils devaient reporter ce projet qui leur tenait à cœur ou non. Après quelques vérifications auprès aux autorités gouvernementales et policières de l’Ontario, je les avais rappelés pour discuter des pistes de solution possibles.
Après une conversation téléphonique de près d’une heure et toujours tentés par l’aventure, ils avaient décidé de foncer. Le plus grand risque qu’ils courraient était d’être obligés de rebrousser chemin à la frontière et de revenir à la maison. Bien leur en prit, puisque lorsque nous nous sommes parlé cette semaine, ils étaient rendus en l’Alberta, plus précisément au Parc national des Lacs de Waterton, qui jouxte le Glacier National Park dans le nord du Montana.
Souvent confrontés avec des activités limitées ou fermées pour cause de covid, ils avaient décidé d’abandonner leur projet de se rendre sur l’ile de Vancouver cette année et de revenir au Québec plus tôt que prévu. Qu’à cela ne tienne, ce n’était que partie remise, peut être à l’an prochain.
Je vous résume brièvement comment s’est vécu leur trajet. Tout d’abord, à la frontière ontarienne, un policier leur a demandé s’ils étaient résidents de la province. Ayant répondu par la négative, ils lui avaient alors expliqué que leur intention était de traverser l’Ontario rapidement à bord de leur véhicule récréatif, tout en respectant de stricte façon les mesures sanitaires et se rendre au Manitoba. Bon voyage et soyez prudents fut la réponse du policier.
Dans deux ou trois jours que dura la traverser de la province, ils purent passer les nuits dans des campings qui, même s’ils étaient fermés aux campeurs, demeuraient accessibles aux VR disposant des commodités associées à une résidence traditionnelle.
Au Manitoba, la situation fut similaire, à une exception près : aucun contrôle à la frontière. Même chose en Saskatchewan où les campings étaient accessibles, mais également les restaurants et microbrasseries ce, malgré certaines contraintes.
En Alberta, même si les campings étaient ouverts, les restrictions se faisaient plus nombreuses et plusieurs musées et attractions avaient fermé leurs portes le temps que la situation sanitaire revienne à la normale. Toutes ces embuches ont d’ailleurs pesé lourd dans leur décision de rentrer à la maison, comme je le mentionnais plus haut.
Je me suis également entretenu avec une caravanière qui voyage seule à bord de son autocaravane de classe C. Arrivée en Colombie-Britannique l’automne dernier, elle y a passé tout l’hiver et devrait revenir au Québec au début de l’automne. Mariant séjours dans des établissements de camping à de nombreux moments en camping autonome, elle ne regrette nullement son aventure. Tout au long de l’hiver, elle a rencontré des gens chaleureux et accueillants, prêts à l’aider et la dépanner au besoin. Placé sous le signe de l’amitié, pour elle, l’hiver 2019 restera mémorable pour le restant de sa vie.
En conclusion, alors que la situation sanitaire prend du mieux, si vous avec des réservations faites à l’extérieur du Québec pour les mois qui viennent, ne les annulez pas trop vite, qui sait ?
Nous alternons nos voyages entrent ici en Amérique et l’Europe….sauf en ce temps plus incertain…nous allons , si tout va bien, profité de notre motorisé en allant visiter les parcs américains et possiblement se rendre en Californie…départ prévue mars 2022…..pour au moins 3 mois sinon plus….pour ce qui est de voyager en Europe….ça sera pas avant 2023…en espérant que plus de pays seront vaccinés….il y a tellement a voir ici au Canada et aux États-unis autant en profiter.
Je suis plutôt de votre avis Paul concernant la possibilité que la frontière ouvre d’un seul côté, soit du bord américain. Le vent semble souffler dans cette direction. Les états du nord est américain mette de la pression pour revoir leurs clients canadiens. Les canadiens qui ont deux doses de vaccin n’auront plus à faire la quarantaine éventuellement. L’Ontario met beaucoup de pression pour garder la frontière américaine fermée. Ça sent une ouverture dans une seule direction.