Un an déjà !

Il y a un an, presque jour pour jour, nous quittions notre appartement du centre-ville de Montréal. Si vous avez suivi nos aventures depuis le début, vous vous rappellerez que nous avions eu 15 jours pour libérer le condo, notre agence nous ayant trouvé un locataire plus tôt que prévu. Quinze jours pour louer un entrepôt, vider placards, garde-robes et commodes, modifier l’abonnement à Vidéotron, faire détourner le courrier, acheter un nouveau téléphone, obtenir de la Régie de l’assurance maladie le droit de s’absenter du Québec pour plus de six mois, et j’en passe. Quinze petits jours avant d’aller explorer l’Amérique du Nord en caravaning, jusqu’en avril 2015. Qui plus est, quinze jours pendant lesquels je couvrais l’US Open pour le site web de La Presse. C’est vous dire à quel point Lise a dû pédaler.
L’année a passé vite et plutôt bien. Pourtant la semaine dernière, je n’avais ni la tête ni le cœur à la fête. J’étais dans un autre petit creux. Depuis le retour au Québec de nos amis Lise et Daniel, ma fidèle compagne et moi sommes seuls. Bien sûr, il y a Skype, FaceTime, l’internet et le téléphone. Bien sûr, nous avons croisé des gens adorables. Mais ces rencontres ont été brèves, même si la magie du courriel permet d’en prolonger quelques-unes. Parfois, je nous sens isolés.
Il faut dire qu’après un an, les gens qu’on aime commencent à nous manquer. Je devrais dire à me manquer, car Lise, sans y être insensible, est moins touchée que moi par cette absence. Pour ma part, j’aurais eu besoin idéalement d’un petit ressourcement auprès des proches avant d’entreprendre la dernière partie de ce long périple. Mais le Canada est bien grand à traverser ; il n’était pas réaliste de retourner au Québec au volant de La grande bleue, puis de revenir de l’autre côté de ce grand continent. Restait l’avion, mais notre appartement étant loué, je n’en avais pas vraiment envie.
Il faut dire aussi que les ennuis mécaniques commençaient à me peser. Nous en avons eu notre lot ; je ne vais pas vous en refaire l’historique. Mais comme je suis plus intello que mécano, ces pépins me pourrissent parfois la vie. Aucun d’eux pourtant n’a été majeur. C’est leur accumulation qui parfois me fatigue.
Il faut dire enfin que de vivre 24 heures sur 24 dans un véhicule de 24 pieds peut mettre la vie de couple à rude épreuve. «Et vous n’avez pas divorcé!» m’a lancé à la blague un caravanier à qui je racontais cette semaine que nous étions sur la route depuis un an. Voyageur au long cours lui-même, il était sans doute conscient qu’il faut travailler fort pour éviter que l’intimité ne devienne promiscuité.
Il y a quelques mois, un ami très cher nous a écrit : «Ce qui me frappe le plus est la solidité de votre couple.» Sur le coup, nous avons été surpris par sa remarque. Mais le temps passant, nous sommes d’accord pour dire qu’il faut former un tandem fort et résilient pour résister aux contrariétés et aux tribulations d’une telle aventure.
Bon rassurez-vous, ma complainte du voyageur fatigué s’arrête là. Une fois de plus, je suis retombé sur mes pieds. Il reste encore sept mois à ce voyage. Pas question donc de saboter les belles étapes qu’il reste à vivre et les belles découvertes qu’il reste à faire.
Nous comptons retourner aux États-Unis au cours du mois d’octobre et descendre lentement toute la côte Ouest. Ensuite, nous irons, au moins au Mexique en janvier. Plus précisément en Baja California. Nous ferons ce voyage en compagnie de Lise et Daniel, que nous retrouverons en Californie. Ils viennent de nous le confirmer : c’est une super nouvelle ! Ce sont eux qui nous ont convaincus de traverser cette frontière qui nous faisait peur. Tous les quatre, nous nous joindrons à une petite caravane, ce qui nous rassure.
C’est pourquoi je me suis mis à l’espagnol, qui deviendra ma quatrième langue. Depuis trois mois, je fais une leçon presque chaque jour. Je ne sais pas encore dans quelle mesure je pourrai me débrouiller une fois rendu au Mexique. De passer du micro de l’ordinateur à des gens en chair et en os sera peut-être un saut quantique. Mais j’ai réussi à le faire en Italie. Alors, pourquoi pas au Mexique!
Je croyais d’ailleurs que l’apprentissage serait plus difficile. Le fait que cette langue est proche de l’italien m’aide assurément, même s’il y a un risque de confusion tant certains mots se ressemblent tout en étant différents. Au pire, je parlerai italopagnol, ce qui serait déjà mieux que de parler français comme une vache espagnole.
Lise vous fait ses amitiés. On se revoit la semaine prochaine, après un nouveau séjour à Penticton et à Kelowna.
Ce que j’aime de vous, c’est que vous dîtes les vrais affaires! Tout n’est pas toujours au beau fixe mais vous finissez par retomber sur vos pattes! Ces voyages, j’imagine, il faut les voir par étapes. Donc, votre prochaine étape, soit celle du mois d’octobre approche à grands pas! Bonne continuité!
Merci. Vos commentaires me font toujours du bien.