Tortilla Flat
Que voilà un titre sorti tout droit d’un film de cowboys! Malgré les apparences, Tortilla Flat est bel et bien un lieu qui existe, un peu au nord-est de Phoenix, Arizona. Il y a longtemps, très longtemps même, les diligences faisant la navette vers Santa Fe au Nouveau- Mexique empruntaient une route sinueuse, nommée Apache Trail, qui traversait Supertition Mountain. À une cinquantaine de kilomètres d’Apache Junction, Tortilla Flat constituait le premier relais de ce périlleux trajet.
Sur le chemin, un village fantôme où jadis peinaient des chercheurs d’or séduit les touristes. Un peu plus loin, le Lost Dutchman State Parc propose un terrain de camping. Ce parc devrait sous peu devenir lui aussi fantôme puisque la législation de l’Arizona, faute de sous, a décidé de le fermer en 2010. Mais, continuons notre promenade.
Aujourd’hui, les diligences sont disparues et Tortilla Flat ne constitue plus qu’un pâle souvenir de cette époque. Un vieux saloon, quelques accessoires rappelant le passage d’un chercheur d’or solitaire nommé Lost Dutchman, une boutique de souvenirs, le plus souvent fabriqués en Chine.
Pourtant, la route est toujours là, un peu moins sinueuse qu’à l’origine, mais profitant d’un revêtement asphalté, modernisme oblige! Le conducteur automobile doit cependant faire preuve d’un peu plus de prudence qu’à l’habitude. Souvent, dans les courbes en épingles, une voiture venant en sens inverse ne devient visible qu’à la toute dernière minute.
Malgré cette précaution, pour les visiteurs qui s’y aventurent, et ils sont nombreux, il s’agit là d’une magnifique balade à effectuer. Précipices, montagnes de roches et même un lac inattendu avec marina et camping sont autant d’atouts qui attirent les vacanciers ou les visiteurs d’un jour.
Passé Tortilla Flat, la route asphaltée continue pendant quelques kilomètres avant de devenir un simple chemin de terre accroché au flanc des montagnes. Beaucoup moins nombreux sont ceux qui s’y aventurent. Ces craintifs ne savent pas ce qu’ils manquent.
Tenant plus de la piste que de la route, ce chemin étroit impose de rouler à très petite vitesse. D’abord parce que sa surface ressemble aux planches à laver qu’utilisaient nos grand-mères, mais aussi parce que l’accotement y est absent.
Souvent, lorsque l’on doit croiser une autre voiture, l’une des deux doit frôler la montagne et l’autre longer un précipice de plusieurs centaines de mètres. Époustouflant comme paysage!
Avant de rejoindre une quelconque civilisation, il faut parcourir une quarantaine de kilomètres supplémentaires dans la poussière, les nids de poule et les cahots. La piste nous mène au barrage Theodore Roosevelt et au lac du même nom. Juste à côté du barrage, un pont magnifique érigé en 1990 ressemble à un arc pour tirer une flèche dans les nuages. Ce pont, considéré comme l’un des douze plus beaux des États-Unis permet à la route 88 d’enjamber la décharge du lac.
Le retour vers Apache Junction est beaucoup plus facile et détendu, même si la distance à parcourir est trois fois plus longue que la première partie du trajet. Après avoir long la Tonto National Forest, un territoire relevant du gouvernement fédéral, réservé aux activités récréatives, la route 88 rejoint la 60 qui nous ramène à notre point de départ.
Toujours aussi intéressant de te lire et que de beaux souvenirs tu me rappelles !
Toujours aussi intéressant de vous lire et que de beaux souvenirs vous m’apportez !
J’ai eu le plaisir de visiter ce coin. En vous lisant, cela me rappelle de très beau souvenir. Un souvenir qui me revient et qui porte sur le saloon; les murs et plafonds sont tapissés de dollar en papier. De plus, les bancs du bar sont tous des selles de cow boy. Nous avons laissé à deux endroits des billets de banque avec nos nom, endroit et la date. Un jour, qui sait.
De plus, juste à coté, on peut se procurer de la crème glacée à saveur de cactus.
Lise et Richard