Spectacle à grand déploiement en Utah !
Après avoir quitté Capitol Reef et Torrey pour suivre une route toujours pleine de surprises visuelles, nous voilà dans la petite ville de Moab qui doit son existence à l’industrie minière et sa survie au tourisme. Moab se trouve à la porte du parc emblématique Arches et à moins d’une heure de route du beaucoup moins connu Canyonland.
Comme nous n’avions rien réservé, notre arrivée a été consacrée à la recherche d’un camping. Au premier endroit visité, le camping du Moab Valley Resort, nous avons conclu que nous n’étions peut-être pas assez riches pour séjourner dans le coin alors que le terrain deux services, sous le soleil, coûte à près de 100 $. Nous avons alors envisagé des terrains d’état, sur les terres publiques, et sommes allés en visiter un superbe. Mais, dans la perspective des récents problèmes électriques du VR, nous avons continué de chercher des services pour finalement tomber sur le Slick Rock Campground, à un kilomètre de l’entrée d’Arches et tout près de la ville. Un camping vieillot, mais agréable et très ombragé. Les sites deux services se trouvent en bordure d’un champ où viennent brouter les cerfs chaque soir et d’où l’on a une vue sur la montagne. Ce camping a une particularité que je n’ai jamais vue ailleurs. Nos sites ayant des services (eau-électricité) disposés à droite et à gauche alternativement, les campeurs sont obligés de s’installer face à face (les portes se font face) plutôt que dos à dos. Les deux tables de pique-nique sont placées bout à bout sur le terrain central.
Un parc petit, mais spectaculaire
Arches est loin d’être un des gros parcs du réseau américain, mais il demeure unique justement à cause du grand nombre d’arches de pierre qu’il compte, dont certaines très célèbres : la fine Landscape et la photogénique Delicate. À bien des points de vue, ce parc rivalise d’intérêt avec Monument Valley, grâce aux nombreux châteaux forts de grès qui se dressent dans son panorama. À travers leurs fenêtres ouvertes sur les vallées creusées, puis finement ciselées des centaines de mètres plus bas par des cours d’eau à l’air anodin, on distingue l’œuvre écrasante du temps et le ridicule de nos prétentions humaines. Nous qui croyons laisser notre marque sur cette Terre en une vie qui dure l’espace d’un souffle. On comprend ici l’immensité temporelle nécessaire pour graver sa marque sur un tableau que des foules viendront admirer dans des millions d’années. Prétention inutile de nos jours sachant qu’il n’y aura plus personne pour admirer nos réalisations dans quelques siècles.

Une route à suivre
L’endroit se visite rapidement en suivant la seule route qui sillonne le parc sur environ 25 kilomètres. Plusieurs monuments naturels, dont l’étonnant Balanced Rock, avec son rocher imposant qui défie l’équilibre sur une base précaire, se trouvent à quelques minutes de marche. Idem pour l’élancée Landscape Arch, la plus longue et probablement la plus fine arche de pierre naturellement formée dans le monde. Elle n’exige qu’une courte rando sur un sentier facile qui peut cependant se prolonger à près de 12 km de piste experte.
Le cas de Delicate Arch

La spectaculaire Delicate Arch demande un effort appréciable sur 5 kilomètres de montée. S’enchaîne un passage sur un long plateau incliné et une finale à flanc de falaise pour qu’il apparaisse subitement au bas d’un large amphithéâtre naturel. Plusieurs marcheurs inexpérimentés en bavent un coup. Heureusement, l’altitude est réduite à environs 1 500 mètres, ce qui diminue le niveau de difficulté. Mais il faut ajouter la chaleur qui s’est mise de la partie sérieusement dès notre arrivée à Moab. C’est la première fois de tout le voyage que nous affrontons des températures de plus de 30 ͦ C, qui augmentent chaque jour. 35 ͦ C jeudi, puis 36 ͦ C vendredi. Les nuits sont pas mal plus chaudes et les brûlots, comme les moustiques, ne nous ratent pas.
Le camping du parc se trouve au bout du chemin complètement et il est toujours plein. Nous sommes retournés dans le parc jeudi soir pour le coucher de soleil, mais le temps orageux a gâché le spectacle.
Super balade à vélo
Le lendemain matin, avant que la chaleur ne sévisse, nous sommes partis à vélo sur la superbe piste cyclable qui nous conduit de Moab à Arches. Sans itinéraire particulier, nous sommes partis vers Arches et avons emprunté, 1 kilomètre après le camping, une très belle piste cyclable puis une route tranquille qui suivent le cours de la rivière Colorado et du canyon qui l’encadre. Nous y avons roulé 18 km avant de revenir, tout à fait enchantés par le décor et l’aspect agréable du circuit le long duquel se trouvent plusieurs petits campings rustiques d’état où il semble toujours y avoir de la place.
Une journée à Canyonland
Au parc national Canyonland, auquel nous n’avons malheureusement consacré qu’une journée, j’ai redécouvert l’immensité. J’ai aussi redéfini ma notion d’infinité, c’est-à-dire ce qui se présente devant mes yeux jusqu’à ne plus voir. Jusqu’à ce que l’imagination prenne le relais. Sur une route qui coure au sommet d’une crête divisant deux vallées monumentales, on contemple l’œuvre de la rivière Colorado d’une part et de la Green River d’autre part. On dit que ce plateau est une véritable île dans le ciel qui permet d’avoir une assise pour contempler ces ouvrages. Tout au fond du panorama, on distingue encore d’anciennes routes héritées d’une ruée vers l’uranium qui a persévérée jusqu’à l’ouverture du parc en 1964. Plusieurs formations rocheuses spectaculaires dament ici le pion aux vedettes des grands parcs. Franges de pierres, armées de monolithes, aiguilles, cathédrales de grès et d’autres qui se trouvent dans la région de Dead Horse Point que nous avons manqué. On a beau prendre beaucoup de temps, il n’y en a jamais assez pour tout voir !




Nous terminons ce séjour au Canyonland Camground, où je souhaitais séjourner pour profiter de la piscine et du fait que ce petit camping privé de 80 quelques places se trouve en plein centre-ville de Moab. Avantage… Nous avons pu marcher sur la rue principale et dépenser des sous dans les boutiques. Désavantage… L’endroit est super bruyant et hyperactif avec les gros véhicules qui ne cessent de circuler dans le camping et les Harley qui se déchaînent sur la rue principale. Heureusement, ça semble se calmer avec la nuit et une certaine fraîcheur s’annonce après la canicule.

Prochain blogue : Le Grand lac Salé
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Lors de ce road trip, nous utilisons les guides de voyage Ulysse sur l’Ouest et le Sud-Ouest américain ainsi que Fabuleuse Route 66.
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