En préambule, je dois vous indiquer que mon problème de téléphone n’a pas encore trouvé sa solution. Il me faut attendre jusqu’à lundi matin, afin de pouvoir discuter avec le service de la facturation. Encore une fois donc, je dois vous exhorter à la patience.
Alors que le Skyline Drive débute au parc national de Shenondoah, le Blue Ridge qui prend la relève aboutit lui aussi à un autre parc national, le Great Smoky. Situé à l’extrême ouest de la Caroline du Nord, ce parc marque aussi le début du Tennessee.
Avant de partir pour ce périple, j’avais l’intention de visiter ce parc et pourtant je ne l’ai pas fait. Au lieu de cela, nous nous sommes contentés de le traverser.
J’ignore ce qu’il en est pour vous, mais Michelle et moi avons souvent remarqué qu’à un certain moment, nous atteignons un point de saturation. Durant ce dernier voyage, ce fut la forêt. Après autant de jours à voir défiler des arbres, nous avions atteint notre capacité maximale d’absorption. Nous n’étions tout simplement plus capables. Il devenait urgent de sortir du bois. Voilà pourquoi, malgré toute sa beauté, Great Smoky fut escamoté. Un jour ou l’autre, nous y retournerons, à un moment où nous serons mieux disposés.
Curieux tout de même cette attitude. L’humain est ainsi fait qu’il aime le changement. Il est constamment à la recherche du nouveau. Voilà pourquoi les voyages sont si populaires. Les gens de Montréal vont en vacances en Gaspésie alors que les Gaspésiens mettent le cap sur Montréal. Dans les deux cas, ces gens sont heureux et s’émerveillent de ce qu’ils voient, visitent et font.
Pourquoi, lorsqu’il en a la possibilité, le Montréalais quitte-t-il sa ville durant ses vacances et le Gaspésien sa région ? La réponse est la même pour les deux. Ils voyagent pour se couper de leur routine quotidienne. Ils courent après le changement, le dépaysement. Quelques semaines plus tard, rassasiés et ressourcés, ils regagnent leurs quartiers et se considèrent heureux de retrouver leur milieu.
Nous avons été victimes du même phénomène. Exit la forêt sauvage, nous avions besoin de voir une ville, de retrouver la civilisation. Cette occasion s’est présentée tout à fait par hasard, à la sortie du Great Smokey. Michelle trouva un camping Passport America situé à Pigeon Forge, TN. Un choc nous y attendait. Cette ville n’a rien à envie à Olando et ses attractions. De chaque côté de la rue principale, elle n’est qu’une succession d’arcades, de restaurants, de manèges, de pistes de go-carts et autres amusements faisant la joie des enfants autant que des adultes.
Cette ville, pratiquement greffée au parc national profite de l’achalandage de cette attraction naturelle pour offrir des activités complémentaires aussi nombreuses que diversifiées. Toutes les familles de l’État semblent s’y donner rendez-vous pour marquer la fin des classes. Si Pigeon Forge n’était pas si loin, je vous la recommanderais pour un voyage avec des enfants.
Lorsque nous y sommes passés, nous avons vu, sur moins d’un kilomètre, plusieurs terrains de camping bondés. Celui que nous avions choisi était le Creekside RV Park, où la nuitée, tous services compris avec wi-fi et câble, nous revint à 20,17 $ après taxe et rabais. Comme son nom le laisse présumer, là aussi, une petite rivière longeait le camping. Cela faisait bien le quatrième ou le cinquième camping où nous résidions qui était bordé par une rivière, un taux exceptionnellement élevé pour un voyage aussi court.
Je termine en apportant une autre précision sur le Blue Ridge Parkway, encore, encore à la suite d’un de vos commentaires. Cette route comporte plusieurs tunnels, dont un seul en Virginie. La Caroline du Nord, par contre, en dénombre une bonne dizaine, tous plus magnifiques les uns que les autres. Ces tunnels, très peu longs, moins de 100 mètres pour le plus long, permettent de passer directement au travers d’autant de montagnes. Eux non plus ne réservent pas de mauvaises surprises aux caravaniers, puisque leur dégagement vertical minimum n’est jamais inférieur à 4,1 m (soit 13 pieds 6 pouces).
Un véhicule excédant cette hauteur pourrait sans doute les traverser puisque tous ces tunnels arqués. Leur centre est donc beaucoup plus haut que les côtés. Il suffirait donc qu’un véhicule très haut roule un peu plus au centre pour y arriver, à condition bien sûr qu’une autre voiture ne s’engage pas dans le tunnel au même moment.
Point de saturation: très bonne observation. Surtout si notre esprit avait retenu une date de retour, si dans notre esprit, le voyage s’achevait à tel ou tel endroit. On aura beau se dire: tant qu’à être ici ou personne ne nous attend ou rien ne presse, notre inconscient lui est prêt à rebrousser chemin.
Si la température s’en mêle, on est fait à l’os!
Ce qui nous partir n’est pas toujours ce qui nous fait revenir.
À quoi revient-t-on lorsqu’on est nomade à plein temps?