Composer avec la réalité
Après avoir voyagé pendant des dizaines d’années vers les états du sud des États-Unis, il peut sembler normal de s’imaginer que l’on va naviguer en terrain connu et que les surprises se feront plutôt à la marge. Pourtant, rien n’est plus faux ! Aucun voyage n’est véritablement identique à ceux qui l’ont précédé. Bien sûr, avec les années, notre esprit a tendance à occulter certains détails pour n’enregistrer dans sa mémoire que les points communs de nos périples.
Notre voyage d’hiver 2022 a déjà commencé à nous faire vivre des particularités qui permettront de le distinguer de tous ceux qui l’ont précédé. Voilà à peine douze jours que nous avons pris la route et déjà, à plusieurs reprises, nous avons dû revoir nos intentions d’avant départ.
En voici quelques exemples. Tout d’abord, après avoir quitté Jackson Centre, OH, la I-75 qui passait à une dizaine de kilomètres à l’ouest du village présentait, dans son axe nord-sud, le choix le plus logique, ce que nous fîmes. Alors que nous roulions détendus sur cette Interstate de campagne, un coup de fil d’un couple d’amis nous informe qu’ils sont actuellement sur un camping peu onéreux, calme et très beau, à Hollywood, SC, tout près de Charleston. Le couple nous suggère de les y retrouver pour quelques jours, ce que nous acceptons avec plaisir.
Il nous faut donc changer de cap, délaisser le franc sud pour orienter notre boussole vers l’est-sud-est. Ne souhaitant pas perdre un temps inutile, ce nouveau plan nous amène à nous orienter sur la I-26. Mal nous en pris, cette route, même si elle entre dans la catégorie des Interstates, mériterait, du moins pour certains segments, d’être ravalée à une simple County Road, au mieux à une State Road. Surface abîmée, courbes serrées à n’en plus finir, montées et descentes perpétuelles, travaux routiers causant de multiples bouchons, bref, une chiasse de première.
Qu’à cela ne tienne, nous atteignons Hollywood le lendemain à l’heure prévue après, la veille, avoir rallongé les heures consacrées au trajet. Heureusement, l’hospitalité des restaurants Cracker Barrel fut d’un grand secours pour nos arrivées tardives dans leur stationnement.
Rendus à Hollywood, SC, un coup d’œil à la météo annonçait la visite d’une certaine Nicole. Régulièrement, en fait presque d’heure en heure, je vérifiais les modélisations publiées par le NHC (National Hurricane Center) à propos de sa trajectoire, de la vélocité des vents et de la quantité des précipitations. Le scénario le plus probable prévoyait qu’après avoir touché terre aux alentours de Fort Pierce, l’ouragan s’enfoncerait dans les terres de la Floride pour bifurquer à nouveau vers l’Est, se diriger la Géorgie et les Carolines et remonter la côte est.
Après discussions avec nos amis, mardi soir, je suggérai de prendre la route tôt le lendemain afin de contourner l’ouragan par l’Ouest et ainsi minimiser les risques et inconvénients. Nos amis, eux, décidèrent de demeurer sur place et de serrer les dents jusqu’au retour à la normale.
Nous avons donc quitté le camping sans eux. Mercredi matin, les prévisions météo ayant peu évoluées, Michelle et moi, plutôt que d’obliquer vers l’Ouest en Caroline du Sud, optons pour la I-95 vers Jacksonville, FL. Le soleil étant de la partie, et en vérifiant la route de Nicole, la possibilité de ne pas la croiser s’avérait bonne.
Rendus à Jacksonville, nous prîmes la I-10 vers l’ouest du Panhandle espérant demeurer sous le soleil toute la journée. D’ailleurs, la météo nous annonçait que, passé la capitale de l’état, Talahassee, Nicole devrait avoir perdu son statut d’ouragan et celui de tempête tropicale pour devenir une simple dépression.
Les météorologues avaient vu juste, tout se passa comme prévu et un léger vent arrière nous porta jusqu’à destination. Pour plus de certitude, nous roulâmes jusqu’à Crestview, quelque 240 kilomètres plus loin. Tant qu’à être dans le coin, jeudi, nous reprenions la route vers Pensacola dont nous gardions un excellent souvenir, mais qui datait quand même d’avril 2019.
Vendredi, plutôt que de reprendre à nouveau la I-10, mais en direction inverse, nous choisissons de longer lentement la côte Émeraude et ses belles plages. Passé Panama City, le gout nous prend de revisiter un petit camping sans prétention de Mexico Beach, une ville presque totalement détruite en octobre 2018 par l’ouragan Michael.
Malheureusement, le camping Rustic Sands que nous avions découvert par le réseau Passport America, avait lui aussi été soufflé par l’ouragan. Aujourd’hui, après avoir été acquis par de nouveaux propriétaires, il ne fait plus partie de Passport America, ce qui fait que, même si les lieux sont encore délabrés, il nous en a coûté 61,80 dollars É-U pour une simple nuitée. Un autre établissement à rayer de ma liste.
Pour terminer ce billet à propos des ajustements que nous avons été obligés de faire jusqu’à maintenant, j’en ajoute deux autres reliés à des terrains de camping. Chaque année, nous avions l’habitude d’arrêter quelques jours, parfois quelques semaines, au Daytona Beach RV Resort à Port Orange.
Or, en début de semaine, la gérante Micheline Fortier m’a informé que le passage récent de Yan avait causé des dégâts tels, que le camping a dû prévenir 38 caravaniers que le terrain qu’ils avaient réservé était impropre à tout séjour. De plus 6 ou huit maisonnettes, offertes en location, ont également été rendues inutilisables. Conséquemment, le mois de novembre, qui habituellement affiche toujours quelques emplacements disponibles, est à oublier pour cette année.
Deux jours plus tard, l’histoire se répète. Un courriel me demande de communiquer avec le service des parcs du comté de Miami-Dade. Au printemps, j’avais fait un dépôt pour réserver un emplacement au camping du parc Larry & Penny Thompson à Miami. Or, depuis maintenant près de deux ans, les autorités procèdent à un rehaussement des 192 terrains offerts en location. Covid, tempêtes et ouragans aidants, les délais se sont multipliés. Résultat : le chantier est toujours actif.
Redoutant une telle réponse, je m’étais abstenu d’annoncer que j’avais une réservation de quelques mois à cet endroit. Le couperet étant finalement tombé, il faudra une fois de plus nous adapter et naviguer à vue tout l’hiver.
Vous aimez être le plus autonome possible comme je l’ai lu dans votre précédent carnet. Alors, les occasions ne manqueront pas de le faire cet hiver en Floride. Hi Hi Hi!
C’est quand même plate que vos réservations ne puissent être honorées. Mais en bon caravanier avec votre connaissance de la Floride, vous devriez trouver à vous loger à votre goût. Cela demande un peu plus de travail pour y arriver. Mais je suis certaine que vous allez quand même vous y plaire.
Malheureusement, je connais des gens qui ne partiront pas cet hiver à cause des dégâts et la fermeture de leur terrain de camping. Deux ans de covid et 1 an de tempête.
Paul et Madame passez à l’ouest,très lentement avez vous pensé au Nouveau Mexique,et surtout l Arizona, Yuma particulièrement, et pourquoi pas un projet de séjour a Quarzsite,pour le show tout en dry,
Et Imperial Dam,Ça pour jouir de vos accessoires tout ça pour pas mal moins cher que devoir payer autour de 100$/can/nuit!
Lâchez cette Floride
Roger Lachapelle bien d’accord avec vous, nous avons lâché la Floride depuis cinq ans et nos cavales d’hiver se font dans l’Ouest. Le Nouveau Mexique, l’Arizona, le Nevada et le sud de la Californie sont nos destinations préférées. Y a toujours de la place soit en Boundocking où dans les resorts où dans le parcs.
Aller hop! Monsieur Laquerre un petit saut dans l’Ouest.
Bien d’accord avec les précédents intervenants, la FLORIDE pour nous est vraiment du passé car on abuse souvent dans les prix, et pour les nomades comme nous, la facture ne vaut pas le plaisir.
D’après les nouvelles sur CNN plusieurs Resorts, Hotels et Campings ont eu de gros dommages sur la côte est. Les voyageurs devront effectivement s’attendre à plusieurs contraintes cet hiver. Bonne continuité, toujours intéressant de lire vos péripéties.
Bonjour, est-ce que le camping Larry and Penny est fermé? Nous avions l’habitude d’y aller et de passer quelques jours dans le champ sans services entre deux réservations ailleurs!