Route 66 — Revenons au début !
Elle est sans nul doute la route la plus mythique en Amérique du Nord, sinon dans le monde. Des voyageurs de partout dans le monde viennent pour en faire un bout où pour la parcourir dans sa totalité. Nous en avons rencontré qui venaient d’Australie, de France, du Japon, de Grande-Bretagne, d’Allemagne… Du moins, ils explorent avec nous ce qu’il en reste puisque la Route 66 a été déclassée dans les années 1980 et que, officiellement, elle n’existe plus. Mais, reprenons tout au début.
Déjà, au début des années 1920, les États-Unis comptaient 40 000 km de routes carrossables le long desquelles commençaient à se développer un réseau de restaurants drive-in puis de « diners », de stations-services et de lieux d’hébergement, principalement des motels. C’est la volonté de désenclaver le centre des États-Unis, de relier les communautés du Midwest et de permettre à leur production agricole d’atteindre les marchés urbains qui est à l’origine de la création d’une route qui fasse le lien entre le nord-est et le sud-ouest du pays. En se servant le plus possible des sections de route déjà existante, son concepteur, Cyrus Avery, a déjà une bonne idée du circuit en 1926. Cette même année, la route est officiellement consacrée et apparaissent les premiers panneaux annonçant la Route 66. On l’appellera The Main Street of America, mais le surnom qui lui est resté est la Mother Road… La mère des routes, telle que la baptise John Steinbeck dans son roman Les raisins de la colère.
La Route 66 débute donc la l’intersection de la rue Michigan à Chicago, en Illinois, là où nous avons nous-mêmes amorcé notre périple vers l’Ouest. Puis elle s’étire sur près de 4 000 km jusqu’au Pacifique, en Californie, après avoir traversé 7 états en plus de l’Illinois : le Missouri, le Kansas, l’Oklahoma, le Texas, le Nouveau-Mexique, l’Arizona et la Californie.
La Route 66 n’est pas entièrement pavée avant 1938. En 1946, paraît la chanson Get your kicks On Toute 66, reprise par Nat King Cole et Ella Fitzgerald, qui deviendra en quelque sorte le slogan de la route.
Depuis son apparition, la Route 66 a engendré des dizaines de villes et villages qui se sont dressés sur son cours pour accommoder les voyageurs et pour profiter des nouvelles opportunités commerciales qu’elle offrait. Certains ont commencé à péricliter alors qu’on a modifié le parcours initial dans les années 1930. Célébrée dans le cinéma, la chanson et la littérature, la Route 66 vit son heure de gloire à l’Après-Guerre en incarnant l’idée d’aventure et de road trip à la James Dean qui persiste toujours. Elle a suscité des excès créatifs chez ceux qui tentaient de se démarquer sur son tracé pour attirer la clientèle. Enseignes lumineuses exubérantes. Motels offrant un garage juxtaposé à chaque chambre. Stations-services aux styles distinctifs, en particulier chez la pétrolière Phillipps, toujours active, avec ses micro-stations colorées de style B Cottage. Les « drive-in » et les « diners » se démarquaient par leurs serveuses à l’auto en patins à roulettes ou par d’autres originalités.
Progressivement, 5 autoroutes ont été aménagées pour relier l’Est et l’Ouest, compromettant l’utilité de la Route 66. Son déclin s’est sérieusement amorcé dans les années 1960 et 1970, jusqu’en 1987, alors que l’Arizona consacre un premier segment « Historic Route 66 ». Depuis, tous les États ont suivi l’exemple et suscité une véritable renaissance touristique puis un engouement international.
Il faut cependant comprendre que l’on ne peut pas aujourd’hui s’embarquer sur la Route 66 à Chicago pour en descendre à Santa Monica. La 66 n’existe plus comme telle. Elle a été fractionnée, défaite, abandonnée, recouverte par les autoroutes et les rues principales des villes. Faire la Route historique de nos jours, c’est rechercher les fragments balisés pour les fouler de nos pneus. C’est entrer dans les villages à partir de l’Interstate 40 afin de rouler sur des bouts de 66. Généralement on s’arrête sur la rue principale d’un hameau aux allures de village fantôme, que quelques commerces et monuments maintiennent en vie grâce aux visiteurs de la Route 66.
Continuons la route !
Nous avons traversé la presque totalité du Texas dans la journée d’hier et nous entrons aujourd’hui au Nouveau-Mexique. Alors que nous n’avions pas remarqué de changement radical dans l’environnement des états précédents, nous passons ici de la plaine des pâturages aux grands espaces semi-désertiques. Et cela se remarque !
La première étape à Amarillo, non loin de notre campement, s’avère plus ou moins intéressante. Le centre-ville compte un segment de route historique 66 avec quelques commerces d’époque, mais, ici comme ailleurs, on ne peut cacher la pauvreté et le malaise économique qui se traduit par le fait qu’environ 50 % des commerces soient fermés, abandonnés, incendiés…
Plus loin, encore au Texas, le site de Cadillac Range est un drôle d’incontournable avec sa rangée bien alignée de vieilles Cadillac plantées dans le sol à 45 degrés. Les visiteurs y sont nombreux sur la 66, en parallèle de la 40, en plein milieu d’un champ anonyme. Les gens enjambent la clôture barbelée et suivent un parcours boueux pour approcher ses véhicules énigmatiques. Plusieurs arrivent avec leur bouteille de peinture aérosol pour ajouter leur couche aux véhicules déjà recouverts de multiples couches de couleurs. Au printemps, avec les pluies abondantes, ils doivent cependant se tremper dans la boue épaisse pour toucher les voitures. La majorité des visiteurs laisse naturellement sa canette sur le site avant de partir.
On passe ensuite au Nouveau-Mexique et l’environnement change rapidement.
À Tucumari, on retient surtout, toujours sur la 66, l’enseigne du Blue Swallow pour son originalité d’époque et le motel lui-même, toujours en opération, avec ses chambres qui comptent toutes un garage voisin. Les chaises colorées installées aux portes ajoutent à la singularité du décor. Tucumari a plusieurs anciens commerces. Certains sont bien rénovés, toujours actifs et très courus par les touristes. Mais la désolation est grande, même dans cette ville qui fait figure de modèle dans la récupération touristique du thème de la Route 66, mais où un nombre impressionnant de commerces sont abandonnés ou détruits.
Nous faisons escale à Santa Roso, au Santa Rosa Campgroung. Un endroit agréable, boisé, sur la 66, avec tous les services et à bon prix. Nous avons encore eu froid toute la journée en cette fin mai, mais la chaleur semble s’annoncer.
C’est de Santa Rosa que nous pointons droit au sud vers le parc White Sands et que nous quittons la Route 66. Nous reviendrons brièvement sur la 66 lors d’un arrêt ultérieur à Williams, une des perles du circuit avec son court centre-ville entièrement dédié à la Route mère, sa vieille station-service musée et un des diners les plus réputés et les plus flamboyants qui reste de l’époque glorieuse, le Crusader’s Café.
bonjour je viens de decouvrir votre blogue ,nous prevoyons quité pour le meme genre de periple que vous faite presentement nous quitterons le Quebec debut mi septembre pour revenir avant les neige de novembre….ns avons aucunne reservation…ns voyagons avec un pick up une roulotte de 21p 2 vélos et un scooter400cc(pour faire les routes sinueuse)
une aventure sans grande preparation sauf des cartes routieres un GPS un cell et un lap top….l aventure commence ciao