Retour dans la vallée de l’Okanagan

Pour la première fois de ce voyage, Lise et moi sommes retournés dans un endroit déjà visité. Nous avons en effet passé une nouvelle semaine à Penticton et à Kelowna. Déçus? Pas le moins du monde. Au contraire, ce retour a confirmé nos impressions initiales : la vallée de l’Okanagan est un des lieux les plus beaux et les plus agréables du Canada.
C’est d’ailleurs ce que nous a lancé avec un immense sourire une Franco-Ontarienne qui venait tout juste de s’y installer. Pour elle et son mari, c’est un retour en Colombie-Britannique, où ils avaient vécu dans les années 1990. Ils étaient ensuite retournés près d’Ottawa pour voir plus souvent enfants et petits-enfants. «Ce fut une erreur, a-t-elle affirmé. Nous n’aimions pas l’hiver, alors on allait chaque année en Floride. Mais c’était de moins en moins agréable et de plus en plus cher, à cause des assurances. Ici, l’hiver est court et peu rigoureux.» Elle et son mari ont choisi cette fois l’Okanagan plutôt que l’île de Vancouver, jugée «trop humide».
Un ex-Québécois, recyclé en vendeur d’épices, nous a aussi vanté la vallée. Nous l’avions déjà rencontré au marché de Penticton, il y a quelques mois. L’été n’a pas freiné son enthousiasme, bien au contraire. «Nous n’avons eu que quatre jours de pluie», a-t-il souligné, ajoutant : «Vous devriez venir vous installer ici avant que les prix se mettent à remonter.»
Rêvons donc un peu. Il est vrai que la vallée de l’Okanagan est le genre d’endroit où l’on a envie de se faire envoyer ses valises. Poussons le rêve un peu plus loin : choisirait-on Penticton ou Kelowna?
Notre Franco-Ontarienne, elle, n’a pas hésité, trouvant Kelowna trop grosse. Penticton, il est vrai, a le charme des petites villes de 35 000 habitants. L’agglomération est assez grande pour accueillir quelques grandes surfaces, fort commodes, mais assez petite pour qu’on puisse y faire à peu près tout à pied ou à vélo. De plus, elle est idéalement située entre deux lacs à chaque bout et entre des montagnes de chaque côté. Son centre-ville est agréable, sa longue promenade le long du lac est splendide et le lac lui-même ainsi que ses canaux ont beaucoup de charme.
Mais dès qu’on arrive à Kelowna, on s’imagine facilement y vivre. Au centre-ville du moins, car son long boulevard commercial, qui s’étire sur plusieurs kilomètres, est sans intérêt autre que pratique. Mais quel joli centre! Ses bâtiments sont beaux et ses rues sont calmes. Il est de plus bordé, comme je l’ai souligné la première fois, d’une grande et belle promenade, parsemée de plages et de parcs.
Juste au nord, on accède au mont Knox, où l’on peut faire travailler son cardio tout en admirant le lac, la ville et les environs. Et au retour, on s’arrête au Giobeans, un café où l’on se sent en Italie et où l’espresso est presque aussi bon que dans la Grande Botte. J’ai de nouveau parlé avec le sympathique proprio, qui a gentiment corrigé mon italien.
Sur le chemin de Langley
En revanche, nous ne ferons pas venir nos valises à Merrith ou à Hope, deux étapes sur le chemin du retour à Langley, où nous devions faire réparer notre Grande bleue. Ces deux petites villes, nichées au creux de montagnes, sont sans doute idéales pour le plein air. Mais nous y sommes passés trop vite pour en profiter.
Nos arrêts se sont donc limités aux centres-villes, l’un et l’autre plutôt laids, malgré des efforts méritoires de revitalisation. À Merrith (sans jeu de mots), on a tenté de relancer la ville grâce à la musique country. C’est pourquoi on peut y voir quelques dizaines de murales mettant en vedette des célébrités venues participer à leur festival western. À Hope, on a plutôt misé sur les sculptures à la scie mécanique. Oubliez le terrifiant Freddy des films d’horreur. Ce que parviennent à réaliser quelques sculpteurs avec une «chain saw» est réellement fascinant. Ces gens-là réussissent à faire émerger du bois des oreilles de loup, des museaux d’ours, des cheveux ou des sourcils de personnage avec un outil aussi rudimentaire.
Quand je pense que je ne serais même pas capable de mettre en marche une de ces scies et que, si j’y parvenais, je l’échapperais sans doute sur un pied, je suis complètement admiratif et baba. Mais pas au point de venir m’installer ici pour admirer chaque jour leurs œuvres. Une fois suffit sans doute.
Lise vous fait ses amitiés. On se revoit samedi prochain.
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