Vous avez été nombreux à réagir à mon carnet de la semaine dernière. Je tiens tout d’abord à souligner la qualité des commentaires, pas de hargne ni de propos déplacés, seulement des récriminations bien exprimées. Aussi, aujourd’hui, je vous livre une lettre que j’ai adressé à la présidente de l’Association des terrains de camping du Québec. Comme je le précise à la fin de celle-ci, il me fera plaisir, si elle le désire, de vous faire part de sa réponse. Je demeure persuadé qu’une franche discussion demeure la meilleure façon de résoudre les problèmes.
Madame la Présidente,
Chaque semaine, je publie sur mon blogue, un carnet relié de près ou de loin au camping — caravaning. La semaine dernière, à la suite de plusieurs commentaires m’ayant été formulés par des caravaniers, j’ai abordé la question des réservations dans les établissements de camping et plus particulièrement l’exigence de réserver pour deux ou même trois jours lors de week-ends réguliers et fériés.
La réponse de mes lecteurs fut unanime, tant dans ma boite de courriel, sur mon répondeur téléphonique, qu’en témoignages directs et commentaires sur mon blogue. Tous déploraient cette exigence en voie de devenir une tendance lourde de l’industrie, du moins au Québec.
Je dois vous préciser que j’ai personnellement un peu de difficulté à comprendre le bien-fondé d’une telle mesure qui me semble à contre-courant des besoins des caravaniers, vos clients. En effet, plusieurs d’entre eux, lorsqu’ils entreprennent un voyage de quelques jours ou semaines, ne souhaitent pas nécessairement s’attarder plus d’une journée sur un terrain de camping à proximité de leur trajet. Alors qu’une seule nuitée leur conviendrait, ils se voient contraints de devoir payer pour deux ou trois jours. Non seulement une telle exigence détruit-elle la planification initiale de leur périple, mais elle a aussi une forte incidence financière négative en multipliant par deux ou trois le prix de certaines nuitées .
Par ailleurs, je trouve quelque peu étranges certaines prétentions alléguées pour justifier une réservation minimale de plusieurs jours. Voici d’ailleurs un exemple que j’ai tiré du site web du camping Domaine Annie-sur-mer:
Pour satisfaire le maximum de clientèle, nous prenons en réservation un minimum de 2 nuits en haute saison. Il est toutefois désormais possible de réserver 1 seule nuit, du dimanche au jeudi, en basse saison.
Par ailleurs, lors des longues fins de semaine de trois jours, nous prendrons des réservations de 3 nuitées seulement.
Comment peut-on prétendre vouloir satisfaire un maximum de clientèle (sic) en refusant l’accès aux caravaniers désirant réserver pour une seule nuitée? Là ou deux clients d’une nuitée pourraient profiter des ressources de ce terrain, se limiter à un seul qui restera deux jours revient à vouloir satisfaire un minimum et non un maximum de clients.
L’application d’une obligation de réserver pour deux ou trois jours en week-end crée un impact négatif important. Bien involontairement, cette obligation constitue une forte incitation à une pratique que votre association dénonce avec véhémence, celle du camping en mode autonome, ou si vous préférez, le « boondocking ».
Plusieurs caravaniers considèrent déjà excessive la tarification des terrains de camping québécois, un point de vue que je suis cependant loin de partager. Imaginez alors leur réaction lorsqu’ils apprennent devoir multiplier par deux ou trois le coût de certaines nuitées. Comment, dans ces conditions, leur reprocher d’opter pour une solution alternative qui ramène à 0,00 $ le prix d’une nuitée?
Malheureusement pour vos établissements, plusieurs caravaniers, contraints d’une certaine façon à utiliser un Walmart ou un autre stationnement en viennent à y prendre goût et à revoir et à adopter de nouvelles habitudes de voyage. Le manque de souplesse évident dans le système de réservation de certains terrains de camping engendre donc un effet pervers qui nuit à votre industrie.
Dans la même foulée, chaque fois que vous partez en campagne contre l’utilisation de lieux publics par des caravaniers pour y passer la nuit, bien malgré vous, vous amenez du même coup un nombre croissant de propriétaires de VR à prendre conscience que cette possibilité est réelle, accessible et économique.
Je ne crois pas qu’il soit un jour possible, ni même désirable, d’enrayer complètement le « boondocking » occasionnel, car il répond à un besoin bien précis de certains caravaniers. Toutefois, je suis persuadé que des mesures souples, mieux adaptées aux attentes d’une majorité de caravaniers, pourraient quelque peu enrayer cette pratique et revaloriser le recours à vos établissements.
Ainsi, il est au moins un camping, La Relâche de Saint-Romuald, qui a mis en oeuvre une initiative intéressante à cet égard. Cet établissement offre maintenant des places destinées aux caravaniers en transit avec services restreints pour une nuitée, une mesure qu’il sera intéressant d’évaluer dès la fin de la présente saison.
En terminant, je tiens à vous préciser que les propos contenus dans cette lettre relèvent d’une initiative personnelle et n’engagent d’aucune façon la FQCC. Assailli de multiples commentaires pas toujours élogieux me provenant de caravaniers de partout au Québec, mon seul souci en vous faisant parvenir cette lettre était de porter à votre attention certains irritants et, ainsi, contribuer modestement, à ma façon, à un essor harmonieux du caravaning ou tout un chacun y trouvent profit.
Je vous remercie de votre attention,
Paul Laquerre
Rédacteur en chef
Camping Caravaning
P.-S. Cette lettre ouverte sera mise en ligne demain matin sur mon blogue. Si vous le souhaitez, il me fera plaisir de publier votre réponse dans les prochaines semaines. Entre temps, je vous suggère de jeter un coup d’oeil à mon blogue et des commentaires qui y sont affichés. En voici l’adresse: http://fqcc.ca/blogues/plaquerre/
Très bonne initiative, en attente de la réponse…..
Bien dit.
Pour ma part je crois que les autorités qui émettent les permis pour opérer un camping devraient les obliger à accepter des réservations d’une seule nuit. Il en va aussi de l’industrie du tourisme dans le Québec et pas seulement de leur commerce. Ceux qui veulent faire des affaires dans ce domaine on aussi des obligations sociales à respecter.
Et s’ils trouvent que ce n’est pas assez payant autrement, qu’ils investissent ailleurs tout simplement.
Je trouve que cette lettre devrait également être acheminée à un dirigeant de la SEPAQ. C’est peut-être qu’en voyant que cette pratique est mise en place dans nos parcs d’état que les campings privés emboîtent le pas!
Merci, votre lettre est claire et précise et reflète bien ma (notre) pensée.
J’ose espérer que nous aurons le plaisir de lire la réponse ou a tout le moins avoir un écho des échanges.
Bonjour,,,
avec ces dites obligation de prendre 2 -3 jours quand on a besoin de seulement 1 journee …
ca va commencer a faire l affaire des motels et hotels…
ca va couter moins cher prendre motel et hotel ..que de faire du camping..
Votre lettre est très claire, en espérant que vous obtiendrez (et nous campeurs!) une oreille attentive. Que les campings qui suivent cette ligne de conduire ne s’en prennent pas à ceux qui font du boondocking.
Monsieur Laquerre
Merci de faire l’effort d’écrire à cette dame. VOus réflétez bien ma pensée dans votre missive, parce que moi aussi, je ne comprends pas leur façon de penser. J’opère moi-même un commerce, dans un tout autre domaine cependant,et je ne survivrais pas si je penssais de cette façon face à ma clientèle potentielle.
J’ai hâte de voir comment répondra la dame.
Bonne semaine
Excellent !
Je suis abonné à la revue sans être membre de la FQCC. Mais si la fédération prenait la défense de ses membres comme vous le faites dans ce billet, je redeviendrais membre. Elle ne le fait pas car elle couche dans les deux lits d’où elle tire des revenus: celui de ses membres et celui de ses « partenaires commerciaux ». Elle ne prend donc la défense des intérêts de ses membres que face au gouvernement.
Peu importe le résultat de cette action, je vous en suis donc reconnaissant. Vous êtes un phénomène aussi rare que nécessaire dans le monde du camping/caravaning au Québec.
Bravo M. Laquerre,
J’espère que vous aurez une réponse de Madame contrairement à nous où les réponses à des courriels sont aussi rare que « sites de camping sans réservation pendant les vacances de la construction »…
Leur « règlement » ne tient pas la route c’est comme si:
je vais au Canadian Tire pour acheter un gallon d’antigel et on m’oblige à en acheter deux pour avoir droit à mon gallon…J’en ai besoin juste d’un…
Je vais manger au restaurant un samedi soir et on m’oblige à revenir le dimanche si je veux manger le samedi….
J’arrête dans un Day’s Inn en descendant en Floride en novembre et on m’oblige à rester un autre soir…
Non non non disent certains propriétaires de terrains de Camping n’allez pas dans un Wal Mart passer une nuit venez plutôt à mon camping pour en passer deux, vous avez du temps en masse pendant vos 2 semaines de vacances, vous avez un itinéraire de planifié mais c’est pas grave je vais vous le bousiller…
Franchement certains auraient besoin d’un cours de « marketing » 101..Leur cours n’est pas « comment attirer des clients » mais « comment faire la passe à des clients ».
Très belle initiative de votre part, merci. Cette obligation de réserver un minimum de 2-3 nuitées me déplaît grandement.
Pour ce qui est de la Sépaq, si en plus on ajoute ce genre de politique à la lutte que l’on fait aux animaux de compagnies, cela va en convaincre de nombreux autres à m’imiter. Le camping offert par les Sépaq est celui que je préfère mais je ne les fréquente pas à cause de leur réglementation tout comme celle-ci fait fuir nombre d’Américains et Canadians.
Je vais donc « ailleurs », en particulier dans les State Park américains où on ne fait pas de lutte aux animaux, où c’est généralement impeccablement tenu et en plus très économique. En fait, je ne campe presque pas au Québec qui serait autrement mon premier choix par patriotisme et pour sa beauté.
Dans mon cas, je ne paierai pas non plus 2 jours dans un camping où je ne vais aller que de passage. Je déteste me faire arnaquer car c’est de cela dont on parle. Ce sera tout sauf cela donc le Wall-Mart ou autre chose. Ce n’est pas vrai que je vais me plier à de tels abus. Je ne suis pas de ce genre là. Il va falloir que l’on dresse une liste noire de ces campings et j’ai ma petite idée où cela va se faire.
Je ne sais vraiment pas où tout ça va s’arrêter. J’ai voulu réservé 1 nuit dans une auberge de Chambly pour ma fille . Elle veut aller au Festival de la bière en septembre et on m’a répondu que l’on acceptait seulement les réservations de 3 nuits. On a eu même le culot de me demander de laisser mon nom et qu’on me téléphonerait s’il y avait une disponibilité avant l’évènement.
Mon commentaire n’ a aucun rapport avec le camping mais je suis vraiment découragée de la tangente qui se dessine.
Merci M.Laquerre pour votre initiative
Je suis d’ accord et je vous appuie entièrement dans cette démarche , je suis d’ accord aussi avec Mr. Marcoux lorsqu’ il dit que la FQCC n’ ose pas intervenir dans le dossier car elle couche dans les 2 lits. Cà ne me surprend pas du tout , car une fois que les dirigeants ont atteint le sommet de la pyramide et qu’ ils se paient des voyages sur le bras des membres , ils se foutent pas mal de ceux ci . Moi aussi , j’ ai quitté la FQCC mais j’ ai resté abonné à la revue pour les informations et vos conseils toujours judicieux.
Merci et longue vie
C’est un bon début M.Laquerre, espéront que l’association (FQCC) va se réveiller etmettre l’épaule à la roue afin de résoudre cet irritant. Merci beaucoup et j’apprécie vos efforts. Bonne journée.