Remorquage 5
Tel qu’annoncé précédemment, j’aborde aujourd’hui le cinquième et dernier volet (du moins pour l’instant) sur le remorquage, un sujet débuté le 18 février dernier. Cependant, si vous désirez vous rafraichir la mémoire sur ce dossier, vous pouvez retrouver ce sujet sous l’onglet « Archives » dans la colonne à gauche sur la page d’accueil de ce blogue.
Comme je le soulignais dans mon premier billet, la question du remorquage implique plusieurs variables reposant sur des considérations physiques, techniques, mécaniques ou aérodynamiques, sans oublier l’habileté de la personne au volant du tracteur. Malheureusement, la compréhension du remorquage est souvent victime de on-dit et de demi-vérités qui viennent ajouter à la confusion. À ces rumeurs et légendes urbaines s’ajoute aussi le peu de considération accordée — souvent par ignorance — à certains éléments inhérents à la morphologie du véhicule tracteur.
L’un de ceux-ci concerne le porte-à-faux arrière des véhicules utilisés pour remorquer. Devant un consommateur à la recherche d’un bon tracteur pour sa caravane, plusieurs vendeurs d’automobiles négligent, sciemment ou non, de lui mentionner l’importance de tenir compte de la distance entre le milieu de l’essieu arrière et la boule où viendra s’arrimer le timon de la remorque. Plus courte est cette mesure, plus il sera facile de contrôler la trajectoire de la caravane. En divisant la longueur du porte-à-faux par l’empattement du véhicule tracteur, on obtient un pourcentage variant beaucoup d’un véhicule à l’autre.
Prenons comme exemple, deux véhicules différents. D’une part, celui que je conduis actuellement, une GLK 250 2014 et un Ford Escape 2011. L’empattement de la GLK est de 2 776 mm et son porte-à-faux de 711,2 mm. Le rapport entre les deux s’établit donc à 31 %. Dans le cas de l’Escape, ces deux mesures sont respectivement de 2 621 et 960 mm, ce qui donne un rapport de 36,6 %. On peut donc en déduire qu’à ce chapitre, la GLK 250 offre une meilleure stabilité que la Ford Escape.
Il est toutefois difficile de jeter la pierre au vendeur qui n’informe pas son client de l’importance du porte-à-faux en matière de remorquage. En effet, cette donnée est rarement mise en évidence et la trouver demande une certaine recherche incompatible avec une vente rapide.
Passons maintenant à une affirmation véhiculée depuis près de 40 ans dans le monde du caravaning à un point tel que plusieurs sont persuadés qu’elle repose sur une étude scientifique rigoureuse. Pourtant, jamais — et ce n’est pas sans avoir essayé — je n’ai pu lui associer un quelconque fondement scientifique.
Pour s’y retrouver, il faut remonter à la fin des années 70, où un petit groupe de personnes passionnées de caravaning et désireuses de vivre à plein temps dans leur VR discute entre eux afin de mieux cerner certaines règles de sécurité pour le remorquage. L’idée vint alors à J.D. Gallant de former une association et de demander à ses membres la longueur de ce qu’ils remorquaient et le véhicule qu’ils utilisaient. Une autre question visait à solliciter leur impression sur la facilité du remorquage et le comportement routier de l’équipage.
Après avoir compilé toutes les réponses, ce qui allait devenir le RV Consumer Group élabora une norme que l’on peut résumer à ceci. Puisque cela se passait aux États-Unis, les mesures obtenues étaient exprimées en pieds et pouces. Selon RV Consumer Group, un tracteur dont l’empattement était de 110 pouces permettait de remorquer sécuritairement une caravane de 20 pieds de longueur. Ajouter 4 pouces à l’empattement minimal permettait d’allonger la caravane d’un pied. Conséquemment, selon cette mesure, remorquer une caravane de 30 pieds commandait minimalement un tracteur affichant 150 pouces d’empattement.
Depuis, cette norme a été reprise moult fois dans de multiples chroniques et sur plusieurs forums au point d’être aujourd’hui considérée par plusieurs comme une vérité absolue. Pourtant, son énoncé remonte à plus de 40 ans et, même si les équipements et accessoires de remorquage ont beaucoup évolué et se sont raffinés, on continue de toujours de l’évoquer comme parole d’évangile. Rappelons également qu’à la fin des années 70, les voitures américaines sillonnant les routes étaient très volumineuses, affichaient un porte-à-faux arrière impressionnant, disposaient d’une suspension, d’une direction et de pneus nettement déficients comparativement aux véhicules que l’on conduit. Comment cette norme, véritable légende urbaine a-t-elle réussie à traverser autant de décennies sans avoir été scientifiquement validée demeure un mystère pour moi.
Il est aussi d’autres éléments vieillots que l’on tient facilement pour acquis. Permis ceux-ci, le poids au timon transféré sur le tracteur que l’on estime idéalement à 10 % de la masse totale de la caravane. En Europe, il n’est pas rare de voir ce pourcentage réduit à 8 ou même 7 %. Pourquoi les lois de la physique seraient-elles différentes d’un côté ou l’autre de l’Atlantique ? Il doit bien exister une clé permettant d’expliquer ce nouveau mystère.
Dans environ deux semaines, j’entreprendrai un voyage de plus de deux mois à bord de ma nouvelle caravane. Je vais profiter des 20 à 25 000 km de ce périple pour vérifier une hypothèse à cet égard grâce à l’installation d’un contrôleur de louvoiement électronique dont les savants algorithmes mettent à profit les données obtenues d’un GPS et un gyroscope pour maintenir la caravane dans la trajectoire souhaitée. J’aurai l’occasion de vous faire part de mes constatations après avoir pris la route.
Je vous souligne aussi que je prendrai livraison de mon Alto 2114 jeudi qui vient. Après deux prototypes destinés à des tests et à la présentation dans les salons de VR, la mienne sera la première véritable unité de production vendue. Aussi, dimanche prochain, je vous présenterai ma prochaine maison sur roues et vous parlerai des différents accessoires que j’aurai à tester durant son voyage inaugural. Je dois vous avouer que même s’il s’agit de notre quatorzième véhicule récréatif, Michelle et moi ressentons la même fébrilité qu’au moment de notre première acquisition. Consolation, jeudi nous sera administré un vaccin dont l’efficacité, je l’espère, nous protégera pour les quelques années à venir.
N.B. : Noubliez pas d’utiliser l’adresse qui suit pour tout commentaire ou question ne se rapportant pas directement au sujet du jour : plaquerre@campingcaravaningmag.ca.
Et ce vaccin-la ne fait pas mal…….Merci pour toutes ces infos, et amusez-vous bien avec la nouvelle acquisition
J’ai bien hâte de recevoir mon vaccin, il semblerais qu’il y a une fille d’attente à l’urgence.
Je doit m’assoir sir mes lauriers car parait ‘il, je recevrai mon vaccin seulement en juin.
Merci M. Paul pour les explications donné sur le porte-à-faux.
Meland
Le GLK est un excellent tracteur avec son porte-à-faux très court. En Europe, les normes sont complètement différentes. en fait un système de barres de transfer de poids serait interdit. Plusieurs manufacturiers européens ou asiatique interdisent ces systèmes, ils vont même citer que la voiture pourrait se déchirer!
Je ne vois pas grande différence entre la torsion produite sur le châssis du tracteur par un poids sur l’attache alors que la boule se situe a plus de 30 cm derrière l’attache et la torsion pouvant être produite par les barres de transfer de poids, torsion qui va simplement dans l’autre direction. Les combinaisons tracteur-caravane en Europe sont absolument instables et ne peuvent rouler a haute vitesse. Un système de barres de transfer de poids de service léger bien ajusté fait toute la différence, même pour une caravane aussi légère qu’une Alto!
https://www.etrailer.com/Weight-Distribution/Equal-i-zer/EQ37041ET.html
Concernant le vaccin que recevront Michêle et Paul jeudi prochain, j’espêre pour eux qu’il agira pour les quelques années a venir. Mais je doute qu’il soit si efficace, D’aprés moi un rechute pourrait se produite aussitôt qu’en 2020.
J’aimerais par contre que Paul un jour publie une liste des 14 VR avec lesquels il a voyagé au cours des années.
Il ne faudrait pas oublier que Paul a été « fulltimer » pendant quelques années…
Tout comme Jacmat, je ne suis pas sur de l’efficacité de ce vaccin si on se fie au dernières années.
Je crois que Monsieur Laquerre secrète des anti-corps qui le combattent.
Pour le 10% de poids minimum sur le timon des remorques pour la stabilité. c’est tout simplement notre expérience de remorqueur qui nous l’a appris.
Si nous avions moins que cela, la remorque avait tendance à louvoyer plus facilement si nous essayions de rouler un peu vite..
Pour l’empattement, je ne sais pas, ce n’était pas important pour nous. Ce qui était important pour avoir un bon tracteur, c’était d’avoir un chassis rigide, des bons freins efficaces autant sur le tracteur que sur la remorque..
Vaccin, anti-corps ou commanditaire, tout y est pour au moins 2 ans !
À suivre…
Franchement, Grenou?????
Quoi Tahoe, la PUB c’est payant pour une couple d’années, tu ne crois pas ou tu préfères jouer à l’autruche?
Grenou,
Vous ayant déjà rencontrés tous les deux, je préfère croire monsieur Laquerre que vous croire.
Il sera tres interessant de lire vos commentaires au sujet de votre nouvelle Alto tout au long de votre periple. Votre experience nous eclairera sur la valeur reelle d’un nouveau produit. Merci
Les combinaisons caravanes / véhicule tracteur européens sont apparemment « trés instables » ???
Ha bon… pourtant, j’ai voyagé quand même un peu moyennement en Europe et en avoir vu plusieurs sur les autoroutes et elles sont absolument stables et roulent à +/- 100 km/h tout comme ici.
Il faudrait qu’on m’explique…
L’anti louvoiement est intégré à la « main » avec un système à ressort qui compresse la boule.
Et si vous pensez que les véhicules monocoques vont se « déchirer » avec un répartiteur de charge car « non conçus » pour ça, je vous invite à faire une recherche sur Google image en inscrivant « GM hitch failieure » . Pourtant, sur les PU, ils sont apparemment « conçus » pour ça ! :-;