Remonter le temps
Le titre de ce billet illustre bien l’impression que Michelle et moi avons eue en entrant dans l’autocaravane allemande de marque Karmann, vieille de 20 ans, dont je devais faire l’essai. Je dois avouer que nous étions quelque peu anxieux de voir comment nous allions réagir et nous adapter à un environnement que de prime abord nos préjugés auraient incité à dédaigner.
Heureusement, cette crainte ne dura que le temps de franchir la porte. Une fois à l’intérieur, l’étonnement dissipa complètement nos appréhensions. Le premier tour des lieux dura moins d’une minute, un temps normal pour un VR dont la longueur hors-tout arrête le ruban à 5,5 mètres (18 pieds).
Autre constat surprenant, beaucoup de bois ressemblant à du chêne tant par la couleur que par la solidité. Ici, pas de murs ou de divisions faites de lauan, ce contreplaqué ultramince que l’on trouve en abondance dans plusieurs VR de bas de gamme. Dans ce Karmann, que du solide fait pour durer.
Même si d’emblée, le design intérieur, la couleur des coussins et l’apparence des utilitaires n’avaient rien en commun avec les standards actuels de la mode, l’état général du véhicule prouvait que cette machine affichait une résistance à l’usure du temps impressionnante en comparaison de celles produites sur notre continent.
Les Européens, on le sait, sont passés maîtres en matière d’utilisation des volumes intérieurs. Il n’est pas un centimètre cube de ce VR qui ne soit brillamment utilisé. Douche avec salle de bain fermée, armoire à conserves avec tiroir coulissant, pompe à eau silencieuse parce que submergée, la liste des commodités de ce Karmann ferait rougir certains VR beaucoup plus gros.
Autre point surprenant pour un si petit véhicule, du couchage pour quatre adultes. Soulignons toutefois que le lit au-dessus du poste de pilotage ne plairait sûrement pas aux claustrophobes et que grimper dans l’échelle pour y monter requiert une certaine souplesse. Cependant, une fois rendu, on y dort très confortablement.
Autre différence notable avec nos produits nord-américains, l’absence d’un climatiseur. Cet accessoire pratiquement inconnu en Europe encore aujourd’hui, n’est pas vraiment nécessaire tant la conception de ce VR permet une ventilation efficace.
Une fenêtre de toit de grande dimension, placé au-dessus de la section séjour, favorise une aération naturelle et en douceur des lieux lorsqu’en position ouverte. Fermée, elle procure une luminosité donnant l’impression d’un volume intérieur beaucoup plus grand qu’il l’est en réalité.
Un autre choc culturel m’attendait dans le poste de pilotage. Le moteur diesel à quatre cylindres signé Mercedes affichait plus de 210 000 km au compteur. Couplé à une boite manuelle à cinq rapports dont le levier faisait penser au vieux tracteur de mon grand-père, il démarra au quart de tour. Son âge vénérable faisait qu’il était facile de lui pardonner le claquement des soupapes caractérisant les moteurs de son époque. Assis derrière le volant, j’avais l’impression de partir en expédition à l’aventure, à bord d’un VR qui aurait fait l’envie d’Indiana Jones.
Malgré son âge avancé, le Karman présentait plusieurs particularités pour le moins surprenantes. Ainsi, autour du lit situé au-dessus du cockpit, un tuyau perforé relié au système de chauffage, poussait de l’air chaud pour un plus grand confort des dormeurs, une caractéristique fort intéressante pour quiconque aime les escapades de fin d’automne ou même d’hiver. Des propriétaires de véhicules similaires nous ont même confié l’avoir utilisé en tout confort à des températures aussi basses que -20º C.
Durant notre essai, j’ai renoncé à compter les fois où nous avons été abordés par des gens surpris et intrigués, demandant où trouver ce véhicule si différent. Dominique Papieau, l’importateur qui avait mis ce Karmann à notre disposition, m’avait pourtant prévenu que ce VR nous surprendrait. Il avait parfaitement raison et de belle façon en plus.
J’aimerais bien voir quelques photos de ce véhicule d’un autre époque, mais qui est toujours en marche
Très intéressant et comme dit le premier commentaire, des photos seraient grandement apprécies..
Pour des photos , allez sur son site Rv Westfalia , vous pourrez voir l’ inventaire complet , mais une chose qui me surprend , payez plus de 40.000$ plus les Tx pour des véhicules de 20 ans avec plus de 180,000KM , je suis loin d’ être convaincu , à moins d’ être bon en mécanique où aimer les problèmes ,
y doit pas en vendre à tous les jours . Il a rentré ces nouveaux VR pour remplacer tranquillement les Volks Westfalia qui deviennent de plus en plus compliqués et difficiles à réparer . Non , cà ne me dis rien du tout .
Dimanche dernier, sur le retour de camping dans Portneuf, nous avons croisé un pick-up des années 50 trimbalant une caravane portée toute brillante, faite en aluminium, toute ronde, telle une Airstream de la même époque. Vu de mon rétroviseur, même la porte d’accès semblait provenir de la même origine.
Malheureusement, moi-même remorquant une roulotte flambant neuve de 28 pieds, je n’ai même pas osé penser de prendre mon cellulaire pour immortaliser ce véhicule tout droit sorti d’une autre époque. Mais Diantre, quelle surprise de voir ça sur la route ! 🙂
Nous avons délaissé les Westfalias entre autres choses à cause des problèmes mécaniques qui étaient de plus en plus difficiles à régler aux USA. Je ne crois pas, moi non plus, qu’on s’embarquerait dans l’aventure d’un véhicule européen usagé à moins de voyager justement en Europe. Cependant, tels les gens qui vous ont abordés, ces vieux véhicules attisent notre intérêt et notre curiosité.