Pour vaincre la morosité
Comme tous les amateurs de camping et de caravaning, je crois bien que jamais dans ma vie, trois mois ne m’aient paru aussi longs que les derniers. À la mi-mars, les premiers jours à la maison furent principalement consacrés au rattrapage de plusieurs émissions de télé, en veilleuse depuis notre départ pour la Floride. Rapidement toutefois, cette pause prit une tout autre couleur.
La quarantaine liée au retour terminée, impossible de reprendre une vie normale. Tout le Québec s’était mis à vivre au ralenti et consacrait ses énergies à l’apprentissage de la méfiance envers ses voisins. Bien pire que toute forme de racisme, la pandémie nous fit glisser dans une presque paranoïa collective où chaque personne croisée représentait un contaminateur potentiel dont il fallait se méfier.
Ne sachant trop comment réagir devant la menace, Michelle et moi avons fait comme tout le monde et sommes devenus accro aux points de presse quotidiens de François Legault et Dr Arruda, une série télévisuelle dont nous nous serions bien passés. Mais bon !
Sans prévenir, d’un coup, la vie normale avait pris le bord. Une situation qui dure encore ! Finies les activités rassurantes de la vie quotidienne que l’on chérissait. Une consultation médicale ? Au téléphone seulement. Un souper au restaurant avec des amis ? Disparus les restos ! Une coupe de cheveux ? Nenni, cadenassés les salons de coiffure !
Après cinq mois sans me rendre chez le barbier et l’avoir écouté me raconter sa vie en maniant ses ciseaux, j’aurais pourtant bien eu besoin d’une coupe de cheveux. Remarquez que c’est un peu de ma faute. Chaque année, c’est pareil. La seule pensée de me rendre dans un salon de coiffure aux États-Unis m’angoisse. Moi qui ai l’habitude de respecter l’expertise des coiffeurs en offrant ma tête à leur imagination créatrice, au sud de la frontière, je craindrais trop de me retrouver avec une coupe de marine, effectuée par « republican barber » maniant allègrement la tondeuse.
Même en me laissant le dessus de la tête intact, la seule pensée de me retrouver avec, de chaque côté, les cheveux plus courts qu’une barbe de deux jours suffit à me faire éternuer. Un risque de rhume d’autant plus grand lorsque je fais le décompte du peu de poils encore présents sur mon sommet quasi dénudé. Vous surprendrais-je en vous disant que, lors d’une conversation récente sur Facetime avec mes enfants, ma crinière ait été comparée à celle Dr Emmet Brown, le savant fou dans Back to the Future.
Aussi, il y a deux semaines, lorsque j’ai appris que les terrains de camping étaient à nouveau accessibles, Michelle et moi avons saisi la balle au bond. Destination, le Camping du Lac Lyster tout près du Mont Pinacle en Estrie. Magnifique petit camping avec plage sur le lac, calme comme cela ne se peut pas. Arrivé le jeudi 4 juin, il aura fallu seulement quatre jours pour reprendre goût à la vie et me faire oublier la tourmente pandémique. Fini de m’écouter pousser les cheveux comme le disait Brel ; je venais de redécouvrir une activité beaucoup plus stimulante.
Je suis ressorti de ce weekend avec la certitude que le caravaning constituait le meilleur médicament contre le spleen et la morosité. Mieux, cette courte escapade m’a convaincu que le Québec méritait d’être visité cet été, cela d’autant plus que les caravaniers que nous sommes disposons pour voyager du plus sécuritaire des environnements possibles.
Vous n’êtes pas obligés de me croire, mais, faites le test une fois, vous verrez la différence. Résultats rapides et garantis. Comme le chantait la Compagnie créole : C’est bon pour le moral, c’est bon pour le moral, c’est bon, bon, bon…
Bravo pour votre positivisme, effectivement, il y a un temps où l’on trouvait notre bonheur au Québec avec des vacances 100% québecoises, malheureusement je trouve que maintenant, si l’on ne prend pas l’avion pour faire la moitié de la planète, ou si l’on ne tire pas sa roulotte pendant au moins 20 heures, on reste sous l’impression qu’on n’a pas voyagé. Je me pose des questions sur ce sentiment étrange qui nous afflige d’aller plus loin, serait-ce l’effet facebook, instagram, voulons-nous prouvez aux autres que notre échelle d’exotisme est mieux que la leur?
Il est temps d’admirer un coucher de soleil à 2 heures de sa résidence sans avoir l’impression que ce même spectacle serait plus gratifiant s’il se passait à 1000km de là.
Oui nous avons la chance de demeurer en Estrie, ce beau coin de la province où l’on retrouve beaucoup de beaux campings situé dans de petits paradis. Juste à penser tout comme Lyster, il y a Lac Mégantic, Bolton, Orford et j’en passe beaucoup d’autres. Nous allons donc refaire notre coin de pays qui n’a vraiment rien à envier des states, sauf peut-être la mer…
Je veux être positif mais si nous restons tous au Québec et bien je crois que nous n’avons pas les infrastructures nécessaires à travers le Québec pour recevoir tous les campeurs. Et qui dit pas de compétition (avec les Etats et autres provinces) il y aura des conséquences sur les coûts des séjours dans nos campings.
Michel Aron,
Le 4 juin, j’ai payé exactement le montant imprimé dans le guide Camping Québec. Il s’agit du tarif annoncé pour 2020. On n’a donc pas chercher à m’exploiter comme vous le constatez, ni à me faire une faveur à cause de ma fonction au magazine.
Je crois d’ailleurs que, selon la loi sur la Protection des consommateurs, un commerçant ne peut exiger plus que le tarif annoncé. Cependant, je suis d’accord avec vous, cet été, il y aura sûrement beaucoup de monde au portillon.
Intéressant ce style d’écriture qui enchaîne les idées dans une description pleine d’images précises:
«… la seule pensée de me retrouver avec, de chaque côté, les cheveux plus courts qu’une barbe de deux jours suffit à me faire éternuer. Un risque de rhume d’autant plus grand lorsque je fais le décompte du peu de poils encore présents sur mon sommet quasi dénudé.»
J’aime ce style humoristique! Il faudra que je vérifie si mes images mentales sont conformes à la réalité.
Bon succès avec le coiffeur!
J’espère que vous vous êtes fait couper les cheveux avant de partir en camping! Double moment de bonheur! En tout cas, pour moi, cet allégement de la tête a constitué un événement post-confinement marquant! Nous partons pour le Camping du Pont couvert de Waterville le 25 juin prochain, j’espère en éprouver autant de plaisir que vous au Lac Lyster!
Oui. Nous sommes campés à 30 Minutes de chez-nous. Sur le bord de la mer. Depuis le 1er juin et le bonheur est ICI! 24/7 J’ai gaffé coté cheveux…MAis un « bad air day » en camping ca se prends mieux! Côté covid, tout est sécuritaire et on suit les consignes. Même si elles ne sont pas toujours claires… Vive le plein air! Vive le camping!
Nous aussi, nous arrivons de quelques jours de camping avec un couple d’amis au terrain Cap à la Roche à Deschaillons. Comme on dit, non mais, ça fait tu du bien !!! :-))))
Maintenant, passons aux choses plus sérieuses… M. Laquerre, es-te vous allez voir la nouvelle Alto F24 ? Oui,oui, celle dont vous nous avez parlé il y a quelques mois avant que le navire frappe l’iceberg Corona ! ;-). Il me semble que vous en parliez avec beaucoup d’enthousiasme. Elle n’avait que des qualités et avantages il me semble.
Un bon moyen de changer le mal de place… :-))))