Rappels en grand nombre
Maintes fois, je me suis fait « taper » sur les doigts pour avoir osé tenir des propos peu élogieux sur la qualité de certains véhicules récréatifs ou encore pour avoir affirmé que des compagnies de VR étaient affectées par le climat économique ou social. Il m’est arrivé de me faire vertement semoncer par des commerçants me reprochant d’avoir parlé en mal d’une des compagnies dont ils vendaient les produits ou encore d’avoir eu le culot de souligner des points faibles et de ne pas m’être limité à utiliser un langage flatteur dans des articles rédigés après l’essais de tel ou tel modèle.
Je passe sous silence la tonne de briques également reçue après mon passage à l’émission La Facture, il y a deux ou trois ans. Les commentaires les plus hargneux réclamaient mon renvoi du magazine. Heureusement, la haute direction de la FQCC m’avait maintenu sa confiance en rappelant que sa mission d’organisme était avant de veiller aux intérêts des caravaniers et non de ménager l’industrie.
Encore aujourd’hui, malgré mes esclandres et mes nombreux coups de gueule, peu de choses ont changé. L’industrie du véhicule récréatif, tout comme celle de l’automobile d’ailleurs, ne connait qu’un seul maître, le bilan financier de fin d’année. Seule importe la ligne qui fait état des profits, toute autre considération vient loin derrière, très loin.
Pourtant, dans un contexte où les moyens techniques issus de l’informatique, de la robotisation, de la précision des outils de contrôles ne cessent de progresser, les rappels de véhicules se chiffrent toujours par millions d’exemplaires. Il n’est plus un mois où l’on n’apprenne que Ford, GMC, FCA procèdent à des rappels à grands volumes. Ceux-ci sont devenus tellement chose courante que plus personne ne s’en offusque. Malheureusement, la même tendance existe aussi dans le monde du véhicule récréatif.
Bien sûr, tous ces rappels n’ont pas la même importance, souvent leur justification repose sur un élément mineur, très pointu et sans grande conséquence. L’exigence grandissante de la population pour obtenir un véhicule dont qualité est proportionnelle aux dizaines de milliers de dollars requis pour l’acquérir, la présence d’organismes dédiés à la protection des consommateurs, mais surtout la mauvaise publicité résultant d’un rappel ont rendu les compagnies très frileuses, surtout celles du monde de l’automobile. Moins présents dans les médias, les fabricants de VR réussissent plus facilement à passer sous les radars de l’opprobre public. Pourtant !
De juin à septembre, cette année, aux États-Unis, les constructeurs ont émis des rappels concernant plus de 53 000 véhicules récréatifs et ce nombre faramineux ne comptabilise pas les dizaines et même les centaines de milliers de VR dans lesquelles plusieurs modèles d’extincteurs chimiques de marque Kidde présentant un défaut avaient été installés. Si l’on projette la moyenne des rappels des quatre derniers, 13 000 par mois, sur une base annuelle, on arrive à un possible total de 156 000 véhicules. Or, en 2017, un peu plus de 500 000 VR étaient sortis des usines. Sans être très bollé en math, on peut donc affirmer que, dans la situation actuelle, près d’un véhicule récréatif sur trois est visé à un rappel.
Comme je le disais plus haut ces rappels n’ont pas toute la même importance que soit en matière d’unités concernées ou de gravité des choses à corriger. La gamme des problèmes est fort étendue. Il en est d’aussi anodins que le remplacement d’un fusible sur un circuit électrique par un autre d’une plus grande résistance. Par contre, à l’autre bout du spectre cela peut être aussi grave qu’une fuite dans une canalisation hydraulique ou une ligne de propane pouvant causer un incendie. On trouve également des boulons dont le couple de serrage doit être augmenté, ou des auvents qui risquent de s’ouvrir inopinément sur la route.
L’industrie ne semble pas encore avoir compris qu’il lui faut devenir plus responsable et exigeante en matière de design et d’ingénierie, réviser et modifier ses techniques d’assemblage, mettre en place des mesures de contrôle de la qualité d’exécution plus sévères.
À force d’étirer un élastique, arrive un moment où celui-ci se rompt et nous revient dans la face. Malheureusement, dans l’esprit de la très grande majorité des fabricants nord-américains, ces problèmes semblent encore très secondaires et ils le resteront, du moins tant que le consommateur continuera d’acheter avec frénésie.
J’ai déjà passé 5 jours chez Tiffin Motor Home a Red Bay Alabama en 2012 pour des réparation sur garantie d’un Allegro Open Road, et des défauts on en avait une pleine liste et a fallu se battre pour ne pas payer la facture.
M. Laquerre, vos commentaires positifs comme negatifs sont apprecies. Il nous faut avant tout etre des acheteurs avertis qui devons faire nos devoirs avant achat. Apres il est trop tard. Je crois que meme les marchands de VR ne connaissent pas toujours ce qu’ils achetent, aux frais du client.
Après 19 ans de caravaning, quatre combinaison de VRs, on a lancé la serviette – assez mis d’argent dans ça… La dernière caravane a sellette a requis de rebâtir deux murs a un coût de 9,000 $. On a une maison mobile de 35 ans qui donne moins de problèmes, on a changé le frigo et le chauffe-eau, moins chers que des produits pour VR. Bien sûr on va a la même place mais plusieurs le font…On va revendre a un prix ou on ne perdra pas notre chemise.
J’avais le béguin pour la Eriba mais ma douce m’a dit »On laisse faire »!
Moi aussi je me pose la question après toutes ces années et ces énormes dépenses de réparations sur ces monstres mobiles et pas plus confortables l’un de l’autre.
Je pensais bien faire en achetant un motorisé neuf avec 3 extensions; ça été un très gros erreur. À part le coût de la dépréciation, ce sont les troubles d’infiltration d’eau et le grand manque d’isolation et d’insonorisation avec l’extérieur de ces fameuses extensions qui m’ont déçus énormément.
Je pense sérieusement à vendre ce 2010 et p-e retourner aux sources vers un motorisé beaucoup plus petit et sans aucune maudite extension.