Quelques étapes urbaines…
Un road trip en VR ne peut pas se dérouler sans qu’apparaissent quelques problèmes techniques ou mécaniques. Dans ce cas-ci, lors des derniers jours à Chicago, nous n’avons pu faire autrement que de constater que nos réserves d’énergie allaient manquer.
Pas les nôtres personnellement, mais celles batteries de service du véhicule. La pompe à eau change de son. Les lumières baissent. La fin approche… La plus grande difficulté, à ce moment, n’est pas de la réparation comme telle. Elle consiste plutôt à trouver un garage qui connaisse ce genre de problème et, surtout, qui accepte de vous prendre sur le champ ou le jour même.
Donc, à la fin de notre première journée en dehors de Chicago, nous arrêtons faire l’épicerie dans une grande chaîne et nous profitons du fait que le centre auto soit ouvert pour aller faire tester les batteries. Ce qui ne nous a rien appris de plus sur leur état comateux. On nous a conseillé un garage où nous irons demain matin après une première nuit en camping, en banlieue de Springfield.
Coucher dans un agréable camping à proximité de Springfield. Grand terrain verdoyant, plein d’arbres et des moustiques frais sortis du jour, cherchant désespérément la chair fraîche en finale de ce premier jour chaud.
Direction garage

Le lendemain, direction garage aux premières heures. Malheureusement, aucun ne peut nous prendre sans rendez-vous avant plusieurs jours. Mais on me donne les coordonnées d’un concessionnaire VR et bateaux de Springfield où nous nous rendons de ce pas, en début de matinée. Très pris lui aussi, il a pitié de moi et m’accorde une place sur son agenda à 14 h. Le temps d’aller visiter le parc national Abraham Lincoln qui comprend la maison que Lincoln et sa famille habitaient jusqu’à son accession à la présidence des USA. On a aussi préservé et inclus dans le parc plusieurs résidences significatives du voisinage. Les Rangers sont super accueillants et vont même jusqu’à me vendre une carte d’accès à vie (ainés) dans les parcs américains pour 80 $. Ce qui, nous l’avons vérifié, est illégal puisque réservé aux seuls résidents des USA. Je m’en doutais d’ailleurs, mais les Rangers nous ont alors assuré qu’il n’y avait pas de problème !
Bien conscients de cette situation inconfortable, nous avons quand même pu profiter des avantages considérables de cette carte, dont des rabais substantiels dans les campings d’état. Après avoir subi les remontrances sévères d’une Ranger qui nous a quand même laissé la carte America The Beautiful Senior Lifetime, ce n’est qu’un mois après son achat qu’un jeune Ranger du parc national Zion nous l’a réquisitionnée poliment. Il nous a remboursés puis vendu la passe annuelle qui coûte exactement le même prix : 80 $. Je souligne que cette passe est valide pour l’entrée d’un véhicule privé, peu importe le nombre de passagers. Comme les tarifs d’entrée dans les parcs varient de 20 $ à 35 $, elle se rembourse très rapidement.
Retour au garage
Après avoir visité le Capitol de l’Illinois où on laisse les gens se promener librement dans tout l’édifice, nous sommes de retour au garage où on change les deux batteries de l’habitacle (qui auraient probablement pu faire un bout, mais qui devaient être en phase avancée de perdition), puis le gars trouve le gros câble principal d’alimentation qui s’était rompu à la connexion, probablement à force de vibrer, et qui était la cause de tous nos malheurs…
Nous avons repris la route vers Saint-Louis, soulagés de 450 $, mais heureux d’avoir tassé ce gros nuage qui planait au-dessus du VR.
Ce soir-là, nous avons couché dans un Cracker Barrell et goûté à leur nouveau poulet frit traditionnel. Encore une fois, je m’arrête pour mentionner à ceux et celles qui n’ont jamais voyagé sur les autoroutes américaines que la très populaire chaîne de restauration Cracker Barrell met toujours à la disposition des voyageurs en VR quelques places de stationnement gratuites, sans services, où passer la nuit. Cette chaîne, on ne peut plus traditionaliste, se spécialise dans la cuisine familiale, dans un décor d’antiquités partout identique. Ses salles à manger sont jumelées à des boutiques de souvenirs et de curiosités où l’on s’accroche les pieds à chaque fois. Surtout avant les Fêtes… Toutefois, personne n’est obligé de consommer pour avoir droit aux places de stationnement.
Nous sommes ensuite rentrés à Saint-Louis le jour suivant pour une trop brève visite sous son arche gigantesque, Gateway Arch que l’on voit des dizaines de km avant de traverser la rivière Missouri.
Le Museum of Westward Expansion, situé sous l’arche, s’est avéré fascinant et très complet quant aux enjeux de la colonisation par les Français, les Espagnols, les Anglais puis les Américains. Un musée gratuit, moderne, interactif et instructif pour toute la famille.
Comme toujours, je suis renversé par l’héritage français laissé sur l’ensemble du territoire nord-américain par les explorateurs de la Nouvelle-France. Saint-Louis (du nom de Louis XIV) est particulièrement marqué par cette influence, ayant fait partie de la Louisiane avant sa vente aux Américains par Napoléon. Certains de ses panneaux touristiques sont traduits en français et son grand musée met en valeur cette période.
Encore une fois, je croise nombre d’endroits aux noms français : Villes, villages, rivières, lacs… Le plus étonnant se nommant Pomme de Terre.
Puis, quelqu’un nous a parlé de Monks Mound, un site indien préhistorique qui se trouve à une quinzaine de km de Saint-Louis et qui aurait accueilli la plus grande ville amérindienne au nord de Mexico. Il en reste plusieurs buttes de terres cérémoniales qui font un peu penser à Tehutihuacan, mais en beaucoup moins impressionnantes.
Finalement, nous avons regretté notre passage dans la petite ville de Cuba et, encore plus, notre camping à Saint Robert, dans la cour du Motel 6 et sur la rampe de l’autoroute.
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Pour nous aider dans ce périple, nous utilisons le guide de voyage Ulysse : Fabuleuse Route 66, pour ce segment.
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