Quand une lecture attentive s’impose
Même s’il reste encore près d’un mois avant que l’été soit derrière nous, la fin du mois d’août signifie que le temps de renouveler ou de dénicher un emplacement de camping pour la prochaine saison estivale est venu. Plusieurs campings visités ces derniers jours m’ont confirmé avoir avisé par écrit leurs résidants de manifester leur intérêt de conserver ou non leur emplacement pour 2024. Dans la majorité des cas, une réponse affirmative se traduit par un dépôt, souvent non remboursable, de plusieurs centaines de dollars. Voilà de façon succincte les principales règles du jeu.
Comme il fallait s’y attendre, en matière d’emplacements pour saisonniers, la plupart de ces campings affichent complets, certains d’entre eux présentent même une liste d’attente. Dès que les sédentaires actuels auront rendu leur réponse, les caravaniers qui attendent patiemment au portillon seront appelés dans l’ordre de leur inscription sur la liste de clients potentiels.
Cette année, Michelle et moi avions choisi d’opter pour la formule camping saisonnier, afin de disposer d’un camp de base où nous retrouver entre nos différentes escapades. Le camping retenu étant dans les Cantons de l’Est, après quelques semaines, nous prîmes conscience que, malgré sa beauté, ses attraits et ses ressources, cette région ne répondait pas à nos racines, si tant est que des nomades puissent parler de racines.
En fait, il serait plus juste de dire que nous avions l’impression de nous retrouver coupés de nos contacts familiaux et sociaux. Comme si, être obligés de rouler des dizaines de kilomètres sur l’autoroute 10 pour retrouver nos proches nous pesait lourd. Encore une fois, un sentiment pour le moins dissonant de la part d’une personne se percevant comme un errant quasi-professionnel. Mais, bref, les impressions et les sentiments font souvent fi de la rationalité ! Conséquemment, il était hors de question d’ajouter une autre année de séjour à ce camping.
Après avoir visité 8 ou 9 terrains de camping en Montérégie — j’en ai perdu le compte — ce qui nous rapprochait de notre réseau familial, amical et fonctionnel, j’ai pris la mesure de la difficulté à dénicher le coin de paradis où amarrer son VR. Bien sûr, Michelle et moi avions précisé et classé nos critères, mais il était facile pour plusieurs campings de satisfaire plusieurs d’entre eux. C’est vraiment dans les détails que tout se joue ; une démarche fastidieuse, exténuante, mais également fort instructive.
J’en suis sorti avec la conviction qu’avant de se lancer dans une telle démarche, il est de toute première importance de préciser ses besoins, ses attentes et de leur attribuer un certain poids qui permettra de déterminer la note de satisfaction que se méritera chaque camping visité. À titre d’exemple, alors que Michelle avait placé très haut dans l’échelle de ses valeurs, la présence d’une piscine, du soleil, mais aussi de l’ombre et de la tranquillité, de mon côté devant chaque emplacement où j’arrêtais, je regardais mon téléphone pour connaître la puissance de réception des ondes cellulaires et la qualité du signal Wi-Fi.
J’ai également noté combien il est essentiel de poser des questions sur les règlements en vigueur, sur les montants facturés aux visiteurs et invités ainsi que d’autres frais moins apparents. La pelouse est-elle entretenue par le camping ou chaque caravanier doit-il s’en charger ? Lorsque cette responsabilité est dévolue au locataire, au lieu de s’acheter une tondeuse, peut-il se procurer une chèvre comme animal de compagnie et lui confier la tonte de sa pelouse ?
Cela peut sembler exagéré, mais j’ai vu des restrictions étonnantes imposées à des campeurs saisonniers fixant un pourcentage maximum de jours de présence autorisés pour la saison, ou encore interdisant l’usage du climatiseur pour ne pas surcharger le réseau électrique du camping. Je pourrais en débiter d’autres, tout aussi abracadabrantes, mais vous avez compris l’importance de scruter toutes les dispositions du contrat et de lire attentivement la ou les feuilles énonçant les règlements en vigueur.
Une fois votre signature apposée au bas des documents, il sera trop tard pour négocier des modifications.
Je crois bien que l’idée derrière le nomadisme est bien de se sentir chez-soi partout. Donc, serait-il possible que ce ne soit plus le cas pour vous, le nomadisme c’est pour la plupart des gens qu’un « trip » qui ne dure pas à l’infini. Est-ce vraiment du nomadisme de vivre saisonnier en été au Québec et saisonnier dans le sud l’hiver ??? Je pense que votre prochaine idée sera de vous trouver un petit pied-à-terre utilisable à l’année dans VOTRE région qui vous permettra de vivre confortablement à l’automne et au printemps. Cela règlera par le fait même la question de proximité avec vos proches.
Un autre problème pour les nouveaux saisonniers se pointe pour 2024, le réseau ParkBridge (Alouette, Parc Estrie, etc.) va accepter seulement des VR de 10 ans et moins. Il se mette au niveau des campings de luxes, ils ont des croutes à manger vu l’état de leurs campings.
Estelle, vous avez pesé sur le bon piton!
Estelle,
Rassurez-vous, nous sommes toujours très à l’aise avec la vie de nomade. Mon problème était surtout que le peu de jours que nous avons passé à notre camp de base dans les Cantons de l’Est a résulté en un trop grand nombre de va-et-vient pour notre vie familiale et sociale. Habituellement, nous n’avions pas recours à la vie sédentaire en été, en hiver non plus. D’ailleurs j’ai toujours considéré les caravaniers qui voyagent entre deux campings, un pour l’hiver et un autre pour l’été, comme des semi-nomades.
Michel Caron,
Vous avez raison, mais votre commentaire ne s’applique pas seulement aux seuls géants du camping (Parkbridge et autres). La quasi totalité des établissements visités la semaine dernière se sont informé sur l’âge de notre VR. Cela en dit long sur la tendance que vous évoquiez.
La fameuse demande des campings sur l’âge. Je comprends qu’il y a un certain niveau de propreté a demander, c’est normal, j’espère tout de même que le jugement des propriétaires ira vers la propreté au lieu de l’âge. Au prix que coûte un VR rare sont ceux qui le change au 10 ans.
Quelles sont les raisons d’exiger un VR de moins de 10 ans? Un certain snobisme caché derrière un prétexte de sécurité? Accepter des propriétaires de VR aux poches plus profondes? Les classes sociales sont plus qu’évidentes dans une activité qui se devrait de rapprocher les gens dans une passion commune. Dommage que nous redevenions des colonisés mais aux valeurs américaines de division et d’individualisme cette fois ci. Un boycott de ces super chaines serait a propos mais ça n’arrivera pas.
Nous venons d’acquérir notre VR 35’ et nous aimerions retrouver les chroniques de M. Paul Laquerre et je ne sais pas trop ou les retrouver. Dois-je m’abonner? Besoin de vos lumières.
Bouchard Danielle,
Dans la colonne de gauche de ce blogue, vous pourrez trouver sous les titre archives les billets que j’ai publiés depuis que ce blogue existe. Vous n’avez qu’à faire défiler les titres pour y parvenir.
En Floride aussi beaucoup de campings ou Resort exigent des VR de moins de 10 ans pour demeurer saisonnier. Comme avec les Ouragans cela est bon pour les ventes des entreprises de VR comme Lazydays.
M. Laquerre, juste porter à votre attention la chronique de M. Régis Labeaume dans La Presse+ d’hier jeudi. 🙂