Presque en panne sèche

Je vous ai déjà parlé des risques de panne sèche aux États-Unis, où les distances peuvent être bien longues entre les stations-service. J’ai pourtant bien failli me faire prendre il y a quelques jours. Nous avons quitté un village où j’ai raté la seule station-service parce que j’étais du mauvais côté de la route. Un peu plus loin, un panneau indiquait que la prochaine ville était à quelque 80 kilomètres. Le tableau de bord indiquait qu’il restait 3 barres sur 10. Je me suis dit : c’est suffisant! Sauf que la troisième barre a disparu quelques kilomètres plus loin. La deuxième allait la suivre assez rapidement, car les dernières barres du sprinter Mercedes n’indiquent pas autant de diésel que les premières. Je me demandais depuis 35 000 kilomètres pourquoi les dernières barres étaient plus petites que les premières. Maintenant, je sais.
Je me suis donc retrouvé à rouler sur la réserve, comme on dit, avec encore 35 kilomètres à faire avant la prochaine pompe diésel. C’était un samedi matin et nous étions en pleine forêt. J’ai commencé à lever le pied pour ménager le carburant. Heureusement, nous étions sur une pente descendante. Malheureusement, il y avait un fort vent de face.
Trente-cinq kilomètres, c’est long quand on ne sait pas si l’on va se rendre jusqu’au bout. Je surveillais l’accotement pour voir où je pourrais m’immobiliser, le cas échéant. Lise, de son côté, fouillait le mode d’emploi pour savoir combien la réserve contenait de carburant. En vain. Nous étions tous les deux hyper stressés, mais on ne parlait pas beaucoup. Lise a juste dit, en se contenant beaucoup : «Est-ce que je peux te dire que c’est pas drôle?» «Je suis d’accord», que j’ai dit. La tension, je vous le jure, était palpable.
Je ne sais pas si nous avons des anges gardiens. Mais j’ai discrètement fait appel à eux. Je ne saurai jamais s’ils m’ont pris en pitié. Mais je sais que, lorsque nous avons enfin vu une station, il ne restait à peu près plus de diésel dans la réserve. Ouf!
Jamais plus, que je me suis dit.
Richesse et pauvreté aux USA
Les États-Unis sont les plus riches, assurément. Mais je ne vous apprendrai rien en vous disant que leur richesse cache une grande pauvreté. Toute ressemblance avec les pays scandinaves serait le fruit du hasard.
Nous en avons eu une autre illustration cette semaine. Vous vous souvenez de Wenatchee, dont je vous ai parlé dans le dernier carnet. La capitale de la pomme est une ville, sinon riche, du moins prospère et aisée. On y chercherait en vain des traces de pauvreté. Les immeubles du centre-ville sont coquets, les quartiers résidentiels sont bon chic bon genre et, dans les collines avoisinantes, on peut entrevoir les splendides maisons des nantis.
Quelques dizaines de kilomètres plus loin, près de Noches sur la route du mont Rainier, nous avons abouti malencontreusement dans un camping minable. Le proprio garde deux ou trois emplacements pour des caravaniers égarés. Le reste est loué à l’année à des infortunés. Je n’avais jamais vu auparavant une telle collection de vieilles roulottes déglinguées et rafistolées. Pourtant, l’hiver y est assez rigoureux. «Pas autant que chez vous. Mais c’est froid, ça oui!» m’a dit un voisin d’un jour, au demeurant très serviable.
Coupes de personnel
Chez l’Oncle Sam, on voit également les effets du Tea Party sur les budgets gouvernementaux. Dans les parcs nationaux notamment, les compressions ont frappé durement.
À Wenatchee encore, on trouve un fort beau camping tout près de la ville. Mais il est plus difficile d’y trouver un ranger qu’un site, ce qui n’est pas peu dire. Le personnel doit, en effet, se disperser entre quatre parcs des environs. Ce n’est pourtant pas faute de clientèle. Le camping affichait même plein pour le week-end, à notre grande surprise, de sorte que nous avons dû chercher un autre camping en catastrophe.
Au mont Rainier, le centre d’information touristique était fermé par un beau dimanche d’automne. La plupart des campings de ce beau et grand parc national étaient déjà clos jusqu’en mai prochain. Le 12 octobre, nous avons terminé la saison du seul camping encore ouvert. Je veux bien croire qu’il neigera sur les sommets. Mais pas tout de suite tout de même.
Le lendemain au Stevens State Park et le surlendemain au Nehalen Bay State Park, les rangers étaient là aussi introuvables.
Malgré tout, nous sommes de nouveau très «State Parks», car ils sont beaucoup moins rudimentaires que ceux de la Colombie-Britannique. Pour 24 $US, soit environ la moitié du prix d’un camping privé de la côte Ouest, on a l’eau et l’électricité. La somme est d’autant plus modique que les campings sont beaux et bien situés.
Bien sûr, on n’y trouve pas l’internet, de sorte qu’on a besoin d’un point d’accès personnel. Mais les bas prix compensent largement l’achat de données. Et le point acheté chez Verizon nous donne jusqu’ici une réception exceptionnelle à peu près partout.
Ça va la tête, mon Paul?
Pas si mal. Merci de le demander. Le vertige positionnel bénin s’est installé ; espérons que ce n’est pas à demeure. Mais il n’est pas trop «sévère», comme a dit le bon docteur que j’ai rencontré en Colombie-Britannique. Je peux donc marcher en montagne sans avoir peur de dégringoler. En tout cas, pas plus que d’habitude. Certes, j’ai toujours la phobie des hauteurs, mais comme je collectionne la plupart des phobies, ça n’a rien d’étonnant et ça ne me perturbe pas outre mesure. En tout cas, le vertige positionnel n’a pas aggravé cette phobie-là.
Lise vous fait ses amitiés. On se revoit samedi prochain.
Ah! la panne sèche, je sais très bien ce que vous avez ressenti. Mon père n’était pas du genre prévoyant, il oubliait même de mettre de l’huile, c’est vous dire. Toujours est-il qu’enfant, j’ai déjà marché par une froide nuit d’hiver quelques trois kilomètres avant d’arriver à la maison. Depuis c’est ma phobie à moi. Chaque fois que j’arrive en bas du quart, la tension monte.
Une fois, avant Carlisle, Pennsylvanie, je me dis je dois arrêter. Sauf qu’il n’y avait pas d’électricité, une bonne trentaine de kilomètres à la ronde. Ce n’était pas encore le temps de faire dodo alors j’ai roulé à 90 kilomètres, sur l’autoroute, et fiou! j’ai réussi.
Encore l’été dernier, au Yukon que je ne connaissais pas, dans une camionnette louée que je ne connaissais pas non plus, entre Glenallen et Valdez… Heureusement on descendait. Tu ne dis plus rien, tu ne vois plus rien, tu ne veux plus arrêter, tu n’as pas de réseau pour le téléphone… Mais finalement encore une fois chanceuse.
Je remplis maintenant quand je suis à la moitié du réservoir.
Je vous lis religieusement chaque samedi, avec plaisir.
Prenez soin de vous deux.
Bonjour Lise et Paul,
Pour avoir fait cinq grands périples dont 4 dans l’ouest américain et un en Alaska, je n’ai jamais connu la panne sèche. Ma soeur m’avait déjà dit de faire le plein souvent, parfois les distances sont longues entre les points d’essence. Je ne roule jamais en bas de la moitiée du niveau s’essence. On en profite pour se dégourdir les jambes.
Nous prévoyons être dans le sud de la Californie vers la mi avril prochain.
Bonne poursuite de voyage,
Etienne
Bonjour Paul.
Comme je prévois me procurer un « hotspot » Verizon en novembre, pouvez-vous me donner plus de précisions: modèle, prix, coût pour les données mensuellement et quantité, achat au mois, paiement automatique sur Visa, etc.?
Je suis votre blogue et j’ai très hâte de vous lire quand vous serez en Baja California car c’est une destination que nous avons en projet.
Et, continuez les exercices recommandés pour le vertige positionnel bénin.
J’ai acheté le modèle Wifi5510L de Verizon, qui fonctionne sur le réseau 4G, mais qui peut être utilisé partout aux États-Unis. Le coût du point d’accès était de 74,99$. Quatre Go m’ont coûté 60$. Il n’y a pas de renouvellement automatique. C’est sans doute possible, mais pour un Canadien, ça semble compliqué. Je peux renouveler les données en ligne, en magasin ou par téléphone. Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à le faire. Vous pouvez me joindre directement, comme tous les lecteurs, à paul.roux@live.ca.
Des problèmes techniques m’empêchent de mettre en ligne le carnet de cette semaine. Désolé. J’attends des nouvelles du personnel de Camping Caravaning.
Je me demandais… je me disais peut-être panne sèche aussi de l’ordinateur!
Je vais vous attendre, bien sûr.
Est ce que vous allez bien ? Pas de nouvelles depuis le 17 Octobre, on s’inquiète…..
Nous allons bien comme vous pourrez le constater en lisant mon nouveau carnet.
Bonjour M. Roux,
Il faut s’inscrire pour avoir accès à vos nouveaux carnets? Si on n’est pas membre de Camping Caravening, on fait comment? J’adore vous suivre (après le blogue du français et Court central)… Vous avez éveillé mon intérêt pour quand nous serons à la retraite, après le tennis (je suis devenue accro!), quant au français, cela a toujours été ma passion… Merci!
Bonjour Mme Charland,
Merci de ce beau témoignage. Il n’est pas nécessaire d’être abonné pour me lire. Rendez-vous à l’adresse suivante :
https://www.campingcaravaningmag.ca/category/blogues/paul-roux/
Si ça ne fonctionne pas, allez à celle-ci :
http://paulcarnet.wordpress.com/
Bonne lecture!
Le risque de panne sèche, Pierrôt et moi nous sommes reconnus!!! Nous sommes présentement sur la route alors je suis moins assidue à lire mes blogues. Cependant, soyez assurés que je finis par tout lire en rafale, également celui du Campignol! Bonne route!