Prendre racine tout en étant nomade
Ce matin, Michelle et moi sommes encore pour une partie de la journée au Boisé de la Chaudière où nous avions rejoint vendredi 25 autres couples qui, dans le cadre des activités soulignant le 25e anniversaire d’existence du magazine Camping Caravaning, s’étaient mérités un weekend gratuit à ce camping nouveau genre. Vous dire le plaisir que nous avons eu à rencontrer ces personnes se passe de toute description. Comme on le dit souvent, les astres étaient alignés correctement pour que la magie opère.
Je viens d’employer l’expression camping nouveau genre que, pour ne pas vous faire languir longtemps, je détaille un peu. En fait, comme trois ou quatre autres campings au Québec, le Boisé de la Chaudière s’inscrit dans une mouvance récente déjà présente aux États-Unis. Je parle ici des terrains où les caravaniers peuvent non seulement louer, mais acheter un emplacement. Encore marginal, ce phénomène qui connait une forte popularité semble répondre à un besoin réel de nombreux caravaniers.
À première vue, acquérir un emplacement sur un terrain de camping implique un déboursé important. Pourtant, il vaut la peine d’envisager la chose sous une perspective un peu plus large qu’une simple question de sous.
Ainsi, au Québec, le prix d’un tel emplacement varie d’environ 30 000 $ à près de 100 000 $ selon la localisation géographique du terrain de camping, la dimension du lot acheté ou encore des installations ou services qui lui sont greffés. Chez nos voisins du sud, où tout est toujours plus gros et plus dispendieux, l’échelle de prix débutera plutôt à 150 000 pour grimper à près de 1 000 000 de dollars Donald. Aucune comparaison possible, même si dans les deux cas ce type d’achat peut être assorti d’un crédit hypothécaire échelonné sur 20 ans.
Au coût d’achat s’ajoutent aussi des taxes foncières municipales annuelles ainsi que des frais mensuels d’entretien que l’on pourrait qualifier de frais de condo. Au Boisé de la Chaudière, ces frais de condo sont actuellement de l’ordre de 70 $, une peccadille comparativement aux 1 500 USD et plus, facturés au Blue Water RV Resort près de Key West en Floride. À cela s’ajoute bien sûr le coût de l’énergie électrique consommée par chaque copropriétaire. Pourtant, malgré le spectre de tous ces dollars à débourser, l’aventure présente de nombreux avantages et peut devenir un investissement fort rentable.
Un premier avantage découle de la conjoncture actuelle où le nombre des ressources disponibles — comprendre les terrains de camping — est de plus en plus insuffisant pour accueillir la totalité des véhicules récréatifs circulant sur les routes. Acheter son emplacement garantit au caravanier d’avoir toujours un emplacement l’attendant dans un lieu qu’il a choisi et qui lui plaît. Fini l’obligation de chercher des places disponibles qui se font toujours plus rares et d’avoir à effectuer une réservation presque un an à l’avance.
La popularité croissante du nomadisme où des personnes vendent leur propriété résidentielle pour vivre à plein temps dans un véhicule récréatif vient aussi accentuer la raison d’être des emplacements de camping à vendre. J’ai rencontré des caravaniers qui possèdent deux emplacements, l’un en Floride et l’autre au Québec. Selon la saison, ils font la navette entre les deux, toujours assurés de retrouver une température clémente.
Sauf exception, au Québec, ce genre de terrain de camping n’est généralement pas ouvert à longueur d’année. Huit mois semblent la période la plus répandue, s’avérant nettement suffisante pour répondre aux besoins de séjour de nos compatriotes. D’ailleurs, quel nomade voudrait se les geler en passant les mois d’hiver dans son VR sous un climat comme le nôtre !
Plusieurs terrains où l’on peut acheter un lot autorisent les copropriétaires à louer leur emplacement à leur guise. Moyennant un léger pourcentage du revenu locatif, certains terrains offrent de prendre en charge la location des lots à la place du propriétaire occupant. J’ai même rencontré des propriétaires dont les revenus de location représentaient annuellement presque 10 % du montant déboursé au moment de l’achat.
L’achat d’un emplacement de camping permet aussi aux grands nomades de régler un problème, mineur certes, mais oh combien agaçant : disposer d’une adresse civique pour les nombreuses obligations gouvernementales. Finie la corvée de dénicher un enfant, un parent ou un ami qui acceptera notre hébergement fantôme et s’occupera de la gestion de notre courrier.
Dernier avantage, mais non le moindre, la popularité croissante des emplacements achetés sur un terrain de camping favorise une plus-value de ceux-ci. Conséquemment, au moment de la revente, en plus de récupérer son déboursé initial, le propriétaire réalise en plus un gain de capital nettement supérieur à d’autres investissements boursiers beaucoup plus risqués. Pendant tout le temps où il aura possédé son emplacement, sa dépense réelle se résumera à l’intérêt lié au financement hypothécaire, à ses frais de condo et d’électricité. Durant toutes ces années, il aura profité d’un camping de grande qualité pour presque rien tout en encaissant un profit important à la revente.
Voilà une véritable solution à la congestion des campings à laquelle tout nomade en devenir devrait sérieusement réfléchir. Si seulement une telle opportunité avait existé il y a 20 ans, je crois bien que le cours de ma vie en aurait été changé.
Je tiens à vous rappeler que j’adore lire vos commentaires. Cependant, pour les questions ou commentaires s’éloignant du sujet du jour, je vous prie de me les acheminer en utilisant l’adresse suivante: plaquerre@campingcaravaningmag.ca.
Je dirais cet achat ou ces achats est une belle solution pour les nomades à plein temps (full-timer). Je connais 3 couples qui le sont et qui sont propriétaires de leur terrain ici au Québec, Clé des Champs à St-Philippe et un en Floride, au Heritage Village à Okeechobee.
C’est fort intéressant comme approche, même si on est pas des caravaniers à plein temps, quand on calcule qu’on paie un minimum de 3-3500$ pour un terrain saisonnier. Si il y a d’autres terrains utilisant cette formule, ce serait intéressant de les connaître…peut-être un sujet à traiter dans la revue ? Merci de ces infos.
C’est une option très viable. Au Texas, on pouvait acheter en 2009-2011 un très beau site pour US$ 21,000, ceci sur un des meilleur resorts de la »Valley ». Plusieurs Canadiens s’en sont prévalu, la plus part n’étant des caravaniers a plein temps. En Floride le prix est plus élevé a moins d’être loin de la mer et des plages. Je suis satisfait de louer mon terrain pour US$ 8,000 par année. Ce sera plus facile de revendre la maison mobile – si Don the Con est réélu, on pourrait louer un condo a Puerto Vallarta Norte ou de nombreux Canadiens passent l’hiver.
Paul tu as très bien résumé l’offre du Boisé de la Chaudière.J’ai acheté cette année un petit terrain et à ce jour je suis très satisfait de mon investissement. C’est une très belle formule et surtout on peut profiter de tous les infrastructures sur place , salle communautaire ,salle de gym, piscine spa , terrain de Picle Ball, Pétanque ect. On peut marcher aisément sur les chemins asphaltées bien éclairés le soir et des activités sont organisées pour les copropriétaires par le comité de bénévole
Sans achetter un terrain , c’est – moins dispendieux d’avoir un terrain saisonnier , j’ai moi même ce genre de terrain , ici le prix de base est $1800.00 , moi avec toutes les options je paie $2500.00 par année.
Dans 20 ans j’aurai débourser $50000.00 mais je n’aurai aucunne possession , mais en 20 ans il peut arriver plein de chose ( oui , oui augmentation du taux de location 😉 0
Pour Jacques, c’est certain que de louer un terrain saisonnier comme ci comme çà ici au Québec, c’est moins dispendieux, mais tu ouvres tout simplement une fenêtre et tu donnes tes $ au proprio au lieu de l’investir dans un terrain qui te rapportera plus dans le futur…
C’est tout simpleme un investissement immobilier, tout comme acheter une maison au lieu de louer un logement !
Bonjour monsieur Laquerre, je constate que vous êtes une sommité du domaine camping caravaning donc j’espère que vous pourrez m’aider dans ma quête d’une information.
Je suis à la retraite depuis trois ans et récemment propriétaire d’un VR de classe A qui me satisfait pleinement donc aimant la découverte et faire connaissance avec les gens un peu partout, je considère vendre mon condo et partir découvrir le Canada et les USA en mode ‘fulltime » pour une période indéterminée. Puisqu’il ne faut pas excéder 182 jours à l’étranger je devrai tout de même fournir une adresse ‘permanente ».
Voici ma question; comment puis-je procéder sans avoir recours à une tierce personne et demeurer autonome. Je projette un départ pour la fin Octobre.
Paul
Merci pour votre intérêt et au plaisir de vous lire.