Comme tout le monde, avant d’entreprendre ce voyage en France, j’avais des idées préconçues sur les Français, préjugés d’autant peu fiables qu’ils étaient formulés de très loin. Rien de tel alors qu’un séjour dans la réalité pour distinguer le vrai du faux.
Les Français sont chiants: faux.
Chaque fois que nous avons eu à nous adresser à eux, pour trouver un resto, une rue ou autre chose, nous avons été accueillis avec grande politesse et beaucoup de chaleur. Jamais nous n’avons eu l’impression de les déranger, bien au contraire. Une sourdine à cette affirmation toutefois: nous ne sommes pas allés à Paris où, du dire même des Français de province, la situation aurait pu être différente. Tiens, eux aussi nourrissent des préjugés régionaux.
Les Français parlent de plus en plus anglais: faux
Il serait beaucoup plus juste d’affirmer qu’ils sont très attirés par l’anglais. Quant à leur capacité réelle de le parler, ça c’est vraiment autre chose. Leur engouement pour la langue d’Amérique – qui, pour eux veut dire les États-Unis- provient surtout de l’affichage commercial et des nombreuses télé-séries états-uniennes qui inondent leurs chaînes télévisuelles.
Pour nous qui livrons un combat quotidien contre l’anglicisation, ce constat est pour le moins navrant. Voir au pays de France des choses comme Renaud Trucks, Renaud Rent, le Roi du Hard Discount ou encore Optical Center au lieu de lunetterie me fait dresser les poils sur les bras à chaque fois. Pis encore, ici, lorsqu’un golfeur décide d’aller frapper des balles pour améliorer sa technique, il se rend au terrain de practice de golf.
Au resto, ne demandez pas un coke diète à la serveuse, elle vous regardera d’un air hébété. Dites plutôt un Cola Light et vous pourrez étancher votre soif en mangeant des tenders ou des wings (des filets ou des ailes de poulet). Au McDo, le trio est remplacé par un Best Of et le Joyeux festin destiné aux enfants se nomme Happy Meal. Cela est tout à fait normal, car chacun sait que tous les petits Français de moins de six ans parlent couramment l’anglais.
Pour l’anecdote, au McDo, avec votre Best Of, vous aurez le choix entre des frites et des potatos (à prononcer pôtatôses). Lorsque j’ai demandé au serveur de quoi étaient faites leur frites, il m’a naïvement répondu de patates. Je lui alors dit qu’il me demandait de choisir entre des patates et des patates. Calmement, il m’expliqua que les pôtatôses étaient des patates tranchées en quartier et frites.
Ma cabane au Canada: vrai
La perception folklorique des Québécois est loin d’être éteinte. En voici pour preuve l’étiquette d’une bouteille de sirop d’érable de chez nous distribué par un importateur français. Quoi de plus représentatif du Québécois qu’un bûcheron nommé Maple Jack, dans sa chemise à carreau et avec une barbe à la ZZ Top, le groupe rock texan des années 70. Comme vous pourrez le constater, Le texte qui accompagne Maple Jack, notre héros national est aussi savoureux que le sirop dans le flacon. .
Les Français conduisent de façon agressive: faux
En France, les arrêts – ici, on dit Stop – sont très peu nombreux. Presque partout, il sont remplacés par des rond points, nos carrefours giratoires. Cette façon de faire améliore grandement la fluidité de la circulation tout en contribuant à diminuer l’usure des freins et la consommation de carburant et, ainsi, abaisser le niveau de pollution de l’air par les véhicules.
Comme chez nous, en entrant dans le rond point, il faut céder la place à celui qui y est déjà engagé. Cette règle est respectée rigoureusement et avec harmonie. Même chose lorsqu’un passage pour piéton est annoncé, les automobilistes s’arrêtent avec courtoisie pour laisser traverser les personnes. Sur ce point, nous aurions beaucoup à apprendre d’eux.
Il est facile de constater que chaque peuple possède ses particularités culturelles. Je termine d’ailleurs en revenant sur la langue en vous citant ce commentaire que me fit un Français quelque peu fataliste, qui sonna comme musique à mes oreilles: « L’anglais est partout, nous avons perdu à toute fin pratique perdu la bataille de la langue. Aussi, si l’on veut vraiment entendre et parler français, il faut aller au Québec. D’ailleurs, votre accent est tellement charmant à écouter ».
Je n’ai pu résister à la tentation de lui répondre: « Le vôtre aussi il est mignon » Tiens-toé!
Bonjour,,
petite question …votre retour au bercail est prevue pour quand….en attendant profitez en bien
Normand
Pourquoi avoir écrit « Faux » à côté des Français qui parlent de plus en plus en anglais: tous les exemples fournis tendent à penser que c’est plutôt « vrai ». Et le pire, c’est qu’on ne reconnaît pas toujours les mots anglais qu’ils utilisent parce qu’ils les prononcent (et l’écrivent souvent) à la française. Exemple: « mastère », prononcé et écrit comme tel. Devinez ce que c’est, ça m’a pris quand même 10-15 secondes avant de comprendre.
Moi non plus je ne les trouve pas « chiants »… pourvu qu’on leur laisse le dernier mot et la moindre petite conversation devient un combat argumentaire!
Allez bonne fin de séjour chez ceux qui ne sont plus vraiment nos cousins.
Ils auraient besoin d’une loi 101, ça urge!
Merci Claude L. 🙂 J\’adore ton avant-dernière phrase.
Pour en avoir un comme voisin, ouf…pas évident du tout. Mais pas du tout. Des fois faut vivre avec de tels voisins pour comprendre le tout. 🙂
En tout cas, aucun mot en anglais ne sort de sa bouche. Du moins pas en 5 ans à l\’entendre. Il parle tellement fort, aime tellement s\’entendre que tu ne peux pas le manquer.
Nous faisons tout pour les éviter (tout en restant polis s\’il nous salue) car eux sont chez eux partout, mais malheur si tu touche son gazon avec un bout de ta lame de tondeuse. ouf. J\’exagère à peine pour avoir eu droit à tout un speech. Pas pour rien que j\’évite. J\’veux pas de troubles avec les voisins. Ils sont archi-spécial depuis le jour chez la signature chez le notaire.
Heureusement qu\’il ne faut pas généraliser. Mais mon expérience personnelle n\’est pas si bonne.
Pour avoir été à Paris, je ne partage pas tout à fait votre expérience…. en arrivant à l’aéroport nous avions besoin d’un taxi pour se rendre à l’hotel mais dès qu’on leur disait ou on allait « …non, la course n’était pas allez loin… » il a fallu s’asseoir dans le taxi avant de donner l’adresse et on dû endurer les doléances du chauffeur tout le long du voyage. Même chose dans les restos, on commandait en français et on se faisait répondre en anglais, lorsqu’on leur indiquait que l’on parlait français « … mais on comprend pas votre accent… » n’essayez pas d’acheter de la pâte à dent…. ils ont du « toutepèste » (toothpaste) et bien d’autres exemples….
Le « Maple Jack ou Joe » affiché sur la bouteille de sirop d’érable existe bel et bien dans la vraie vie; il s’agit de Pierre Faucher, propriétaire de la Sucrerie de la Montagne de Rigaud. M. Faucher a été ambassadeur des producteurs d’érables en Europe et en Asie entre-autres.
C’est exactement l’image qu’il a projeté des Québecois. Pa très représentatif, avouons-le.