Place aux milléniaux
Ça y est, le salon de Louisville est derrière moi. Non seulement dans le temps, mais également dans son aspect géographique. Samedi après-midi, Michelle et moi sommes arrivés au camping Seasons in the Sun où nous passerons la semaine qui s’amorce. Après on verra où la vie nous mènera.
Partis de Louisville jeudi en après-midi, nous nous sommes arrêtés, l’espace d’une nuit à Nashville, avant de reprendre la route le lendemain pour arriver à Lake City, FL, près de 800 km plus au sud. Après un parcours routier fluide et sans encombre dopé par une température idéale, au coucher du jour, nous avons profité de l’hospitalité gratuite d’un restaurant de la chaîne Cracker Barrel pour passer la nuit dans leur stationnement. Ni Michelle ni moi n’avions à ce moment le gout ou l’énergie de déhivériser le VR encore dans sa torpeur de la froidure québécoise. Un gallon d’eau acheté à la station-service allait facilement répondre aux besoins de base (comprendre se brosser les dents, se rincer le visage et aider à la chasse d’eau). La douche n’en serait que meilleure, une fois rendus au camping le lendemain. Voilà pour le trajet, j’en viens à mes premières impressions du salon de Louisville.
Après une dizaine de kilomètres marchés pour arpenter de long en large ce salon, version 2017, je dois dire que l’industrie va bien. Sans pour autant avoir présenté des choses vraiment révolutionnaires, il est clair que les constructeurs amorcent un virage intéressant vers le futur. Plusieurs d’entre eux ont saisi au bond le message qu’un spécialiste avait livré dans sa conférence l’an dernier à propos des milléniaux. Ces gens de marketing, qui adorent segmenter la population, ont statué que les personnes nées entre 1980 et 2000 se méritaient le qualificatif de milléniaux. Ces jeunes de moins de quarante ans, branchés sur la technologie, accrochés à leur téléphone et carburant aux selfies représentaient le futur du VR. Il fallait donc repenser les véhicules récréatifs en fonction de leurs valeurs et de leurs intérêts. Exit les baby-boomers !
Tant les millénaux que les péreniaux (ceux, nés après 2000 qui entreront sur le marché du travail sous peu) valorisent plus l’expérience de vie que permet un véhicule récréatif que le VR en lui-même. Désireux de vivre des expériences intenses et de se mettre en scène sur Facebook, Instagram, ou autres plateformes du même genre, ils recherchent avant tout les sensations accessibles grâce au véhicule récréatif. En d’autres mots, ils redéfinissent à leur façon la notion du plein air. Kayak, marche en montagne, escalade et même balades à moto ou en VTT dans le désert, ils valorisent avant tout l’intensité du moment présent, sans vraiment se soucier du lendemain. Il semble bien que le nouveau millénaire soit en train de devenir celui de l’instantanéité.
La réponse à ce désir se traduit par l’émergence de nouveaux véhicules récréatifs petits, légers, dépouillés à l’extrême, comme ceux produits la compagnie Taxa. Alors qu’il y a trois ou quatre ans, leur premier modèle, le Cricket avait fait une timide apparition dans le stationnement du centre d’exposition de Louisville, cette année, la compagnie possédait son propre stand à l’intérieur et présentait avec fierté quatre modèles portant tous des noms bizarres, du cricket au Mantis (la mante religieuse), en passant par le Tigermoth (la mite du tigre) et le Wolly Bear (l’ours laineux).
Autre signe des temps, la prolifération de modèles de faible gabarit. Il n’est plus un grand fabricant qui n’ait ajouté à son catalogue un véhicule de classe B ou un B+. Pour vous donner une idée de l’attrait que ce segment de véhicule suscite, EHGNA (Erwin Hymer Group North America), fabricant aussi les Roadtrek, exposait à Louisville pas moins de 30 véhicules d’aménagement intérieur ou de couleurs différentes. Pour peu, on se serait cru à une de ces journées portes ouvertes qu’organisent à l’automne les manufacturiers à l’intention de leurs concessionnaires affiliés.
Peine perdue d’apercevoir les petites caravanes tant attendues de EHGNA, il faudra attendre le salon de Las Vegas, en février. Trois modèles de 16 à 18 pieds (eh oui, nous sommes aux États-Unis, un des trois pays au monde qui résiste toujours au système métrique) seront alors dévoilés à l’Amérique.
Autre nouveauté pour répondre à la soif insatiable de bébelles technologiques des millénaux, l’abondance d’appareils et d’accessoires connectés. Du frigo dont on peut contrôler la température sur son téléphone ou sa tablette, aux batteries reliées à une appli qui permet à tout moment et à distance d’en vérifier la température et le voltage de chacune de leurs cellules, les deux mots à la mode sont WiFi et Bluetooth. Qu’il s’agisse d’ouvrir ou refermer l’auvent, de faire fonctionner la climatisation ou le chauffage, de régler l’intensité de l’éclairage, de débarrer les portes ou d’allumer le foyer électrique, le téléphone cellulaire et la tablette électronique sont en voie de devenir une télécommande universelle. Le feu de camp sur lequel on faisait griller les guimauves et des saucisses fumées est dorénavant devenu une chose du passé, presque folklorique.
Merci Paul pour l’info sur les roulottes De la cie EHNA. Fait patienter en février…à suivre
Bon séjour en Floride
Pierre
J’ai bien hâte de voir les caravanes Erica de Herwin, ca devrait bien percer dans le marché . Élégantes et bien profilées, elle seront facile à tracter avec des petits tracteurs!
Ces petites roulottes de EHGNA semblent plutot bien concues et mieux adaptees aux besoins des gens qui aiment se deplacer frequemment. Reste a voir le prix de detail qui determinera leur clientele cible. Esperons que la legerete sera plus abordable qu’avec une Alto.