Piège sournois
En soi, la mésaventure qui m’est arrivée il y une douzaine de jours et dont je vous parle cette semaine aurait pu avoir de graves conséquences. Une tentative d’intrusion bancaire nous menace tous, que l’on soit à domicile ou sur la route. Je vous raconte brièvement et, par la suite, j’établirai un lien avec le caravaning.
Tout d’abord le contexte. Il y a deux ans, je m’étais abonné à ce que j’appellerais un nettoyeur d’ordinateur dont le coût me semblait abordable, environ 180 USD pour 24 mois. Avec le temps, je me suis rendu compte que j’utilisais davantage ce service par curiosité que par réel besoin. J’en vins à la conclusion de ne pas renouveler l’abonnement. Quelques années auparavant, ayant éprouvé des problèmes de réseau alors que j’étais en République dominicaine et soucieux de ne pas perdre le contact, entre autres avec ce blogue, j’en avais essayé un autre, plus onéreux que j’avais aussi laissé tomber à l’échéance.
Il y a deux semaines donc, un courriel m’informe que, dans les jours à venir, un prélèvement sera effectué sur ma carte de crédit pour acquitter les frais de mon « nettoyeur d’ordinateur ». Dans son message, le fournisseur m’offrait la possibilité de le résilier, ce que je fis sur le champ.
Le lendemain matin, un nouveau courriel, affichant cette fois en bas de page, le logo de Norton, une compagnie bien connue en matière de sécurité d’ordinateur. Cette fois, on m’annonce que le jour même, à un cent près, 500 USD seront prélevés sur ma carte de crédit pour un produit similaire. Encore sous l’impression de la veille, le doute m’envahit, d’autant plus que le montant passablement plus musclé. Je me rends immédiatement sur le site d’Accès D vérifier les inscriptions sur ma carte de crédit. Ouf ! Aucune nouvelle transaction, ma pression sanguine redescend de quelques crans.
Me disant que la transaction pourrait se faire dans la minute, je signale le numéro de téléphone inscrit dans le courriel. J’explique alors ma la situation à un premier interlocuteur. Se faisant rassurant, celui-ci me confirme qu’il n’est pas trop tard et me transfère à un de ses collègues, lui aussi manifestant beaucoup d’empathie face à mon problème.
Et c’est là que la sauce se met à tourner. Pour m’assister dans ma démarche et bloquer la transaction, il sollicite ma permission de se mettre en réseau avec moi pour m’éviter toute erreur. Rendu naïf par l’horloge qui tourne trop vite et me rend nerveux, j’acquiesce. Dans mon esprit, je crois toujours parler à un technicien de Norton.
Les opérations à l’écran se multiplient rapidement au point que j’en perds presque mon anglais. Ma pression recommence à grimper. Plaidant son souci de m’aider davantage, il me demande d’accéder à mon compte chez Accès D en me déclarant que même si je vais sur mon site bancaire, il lui sera impossible de lire les renseignements ou mots de passe que j’inscris. Une graine de méfiance commence à germer dans mon esprit, rien de bon pour ma pression sanguine.
Bon enfant, j’obéis malgré tout, jusqu’au moment où il me demande d’indiquer le nom de mon institution bancaire. Comme le montant de la facture sera facturé sur ma carte de crédit, j’inscris donc Mastercard.
À peine avais-je fini de taper ce mot, l’enfoiré tout mielleux, qui venait de me jurer ne pas avoir accès ni voir les renseignements que j’inscrivais à l’écran, ose me dire que Mastercard était une erreur. Je devais inscrire le nom d’une institution bancaire, non pas d’une carte de crédit. Feux rouges et sirènes dans ma tête ! Je comprends alors que l’on cherche à me piéger.
Je prétexte alors que l’écran de mon téléphone me signale un appel entrant auquel il me faut absolument répondre sur le champ. Je lui explique la situation et le prie de me rappeler dans une heure en précisant qu’à ce moment mon appel bidon sera certainement terminé. Toujours doucereux, il accepte et me rappellera comme prévu, deux fois plutôt qu’une, sans que je ne réponde.
Après avoir raccroché, j’éteins mon ordinateur portable immédiatement et m’empresse d’appeler Accès D. Au bout de la ligne, je peux enfin parler avec quelqu’un qui s’adresse à moi dans ma langue. Après avoir expliqué ce qui vient de m’arriver, on me confirme qu’il était moins cinq et que j’avais bien fait d’interrompre ma conversation avec l’autre.
Par prudence, l’agente de Desjardins m’informe qu’elle bloque tous mes comptes et offre de m’expédier une nouvelle carte débit qui me permettra de rétablir tous mes accès rendus inaccessibles par la carte que j’ai en main. Après leur avoir expliqué qu’étant en Floride et me déplaçant fréquemment, il serait difficile, voire impossible, de lui fournir une adresse stable où me faire parvenir la nouvelle carte.
Je suggérai alors d’attendre mon retour au Québec pour m’expédier la carte magique, mais, qu’entre temps, je me servirais de la carte de Michelle puisque tous nos comptes sont conjoints. Au moment de raccrocher, je pense de demander si ma carte de crédit sera elle aussi bloquée. Bonne nouvelle, elle me répond par la négative.
Voilà pour les faits. Cuicuicui mes petits amis, mon histoire est finie, disait, le samedi matin, tante Lucille, à la radio de mon enfance. Je sais qu’il faut un certain âge, pour ne pas dire un âge certain, pour comprendre cette référence, mais j’assume le mien.
Cet événement m’a fait réaliser combien, lorsque l’on est sur la route, un tel incident peut facilement devenir angoissant. Énormément plus que si la même chose nous arrivait à domicile. Seul, à des milliers de kilomètres de notre milieu naturel, privé de nos ressources et repères naturels, une mésaventure du genre peut rapidement prendre une dimension traumatisante. Un effet similaire peut aussi survenir dans le cas d’un accident sur la route, d’une chute, d’une blessure ou d’une maladie qui nous force à consulter rapidement.
Voilà un des aspects du caravaning auquel on ne pense pas souvent, peut-être pas assez malheureusement, notre pensée étant davantage occupée par la planification du voyage, de la journée ou d’une activité spécifique, ou sur le plaisir de ce que l’on vit. Oui, comme l’aurait dit tante Lucille, la morale de cette histoire est que l’on doit toujours être prudent… surtout en territoire inconnu.
C’est incroyable à quel point ces gens sont des spécialistes de l’arnaque! Ma mère avait déjà failli se faire prendre mais disons qu’elle était en perte de vitesse, c’était facile de la leurrer. Cependant, nous avons un couple d’amis qui tous les deux, des situations complètement différentes se sont faits avoir et je peux vous assurer que ce sont des gens alertes et à leur affaire. Ça m’a fait dire que ça pouvait vraiment arriver à tout le monde! Vous en êtes également la preuve!
Parlant de Desjardins, disons que parfois les institutions ne s’aident pas.A l’été 2020, j’avais fait faire des transactions bancaires avec mon conseiller, quelques jours plus tard, en camping en Ontario, ma femme reçoit un téléphone de la caisse Desjardins pour prendre un rendez-vous téléphonique avec moi et mon conseiller de la caisse. Coyez-le ou non, mais la dame me dit juste avant de réserver un rendez-vous, » je dois confirmer votre identité » et commence à me demander ma date de naissance, mon adresse, jusque là pas si mal, mais à la question de sécurité quel est le nom de de votre ^père et quel est le nom de votre premier animal de compagnie, je lui répond sèchement que je ne répondrai plus à aucune question, que Desjardins vient juste de se faire éclabousser par un scandale de vol de données et qu’ils osent me demander au téléphone des questions sensées protéger la sécurité de mon compte. Finalement j’ai communiqué avec le conseillé de la caisse qui m’informe que c’était bien des employés de la caisse, mais je lui ai fait part que cette manière de faire en 2020 n’était pas approprié et poussaient les clients à refaire confiance au premier venu qui demanderait des renseignements par téléphone. Disons que la vie devient de plus en plus compliquée à force de vouloir nous la simplifier.
M. Laquerre, vous tombez à point ce matin ! Via notre Association Provinciale des Retraités de H-Q, nous avons eu droit cette semaine à une vidéo conférence de M. François Chagnon (francoischagnon.com), expert en sécurité informatique et qui s’intitulait : « À un click de la catastrophe ». Simplement EXCELLENT ! Cette vidéo conférence est disponible sur YouTube via Google en inscrivant : « video à un click de la catastrophe ». C’est en plusieurs segments qui sont tous plus intéressants les uns que les autres. Il fait vraiment le tour du sujet.
Mes excuses, mes excuses !! C’est François Charron et non Chagnon…
francoischarron.com
Peut pas croire qu’en 2022 nous tombions encore dans les pièges des arnaqueurs après tout les reportages comme JE, La Facture, les mises en garde de nos institutions financières, ect.
La règle est simple, ne jamais donné nos informations personnelles (date de naissance, assurance sociale, numéros de comptes bancaires, ect.) via Internet où par téléphone lorsque nous sommes sollicités. Ne jamais autorisé la prise de contrôle de notre ordinateur par qui que ce soit.
Si vous recevez un message improbable via courriel, via le cellulaire où autres qui provient de qui que ce soit et qui vous demande de cliquer sur un lien vous supprimer immédiatement, même d’une connaissance. Cette connaissance peut être infectée et vous transmettre un virus.
C’est comme cela que je fonctionne en espérant ne jamais me faire prendre par une fraude.
Bonsoir Paul, Une autre mésaventure de voyage qui au moins s’est bien terminée malgré tout. Oui On ne sera jamais assez vigilants lorsque nous faisons des transactions par Internet. Là où j’ai une interrogation, c’est que ce pourrait être compliqué d’avoir à gérer des finances si tous les comptes sont conjoints. En effet, dans la possibilité du décès de l’un des deux conjoints ou époux, tous les comptes seraient gelés pour une période pouvant aller jusqu’à deux mois, ce qui compliquerait grandement la vie de celui ou celle qui n’aurait plus accès à ces comptes et qui provoquerait des problèmes de gestion dont on peut se passer. J’ai fait quelques successions pour ma famille, belle-famille et je peux te confirmer que tout peut devenir passablement compliqué et long. Ton conseiller à la banque, ton comptable ou notaire pourraient te conseiller là-dessus.
Bonne continuation de voyage. C’est toujours intéressant de te lire.
Cordiales salutations
Pas plus tard qu’hier soir, je reçois un message SMS, c’est soit disant Revenu Québec qui m’informe que j’ai droit à un remboursement de 290$, de cliquer sur le message. Ben oui toi, Revenu Québec qui communique avec moi par mon numéro de téléphone cellulaire!!! Message supprimé! Pierrôt lui dit, à chaque fois qu’il reçoit quelque chose et qu’il se pose la question, ben voyons, qu’est-ce que c’est que ça, il supprime.