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Un hiver en Floride

Lise et moi avons repris la route, cette fois pour la Floride. Après avoir parcouru l'Amérique du Nord pendant un an et demi, à bord de notre Grande bleue, nous voulons explorer le royaume des «snowbirds», que nous connaissons peu. Joignez-vous à nous pour ce nouveau périple.
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Perdus dans le canyon

Jolis, les chollas, mais dangereux.
Jolis, les chollas, mais dangereux.

La semaine dernière au parc d’Agua Caliente, nous décidons de refaire le Canyon Moonlight, un sentier peu exigeant d’environ une heure. Lise me dit : «Une bouteille d’eau devrait suffire.» J’hésite un peu, mais il est seulement 9h, le temps est frais et le soleil est voilé ; alors je dis «d’ac».

Tout va bien jusqu’à ce nous nous retrouvions devant une montée un peu raide. Nous avions fait cette randonnée deux jours plus tôt, mais en sens inverse, ce qui fausse les perceptions. Lise a du mal à grimper, mais elle se dit que c’est parce que nous remontons le canyon au lieu de le descendre. En fait, nous avions raté une balise et nous étions hors piste. Mais nous ne le savions pas encore.

Une fois la paroi abrupte escaladée, non sans mal, nous nous sommes enfoncés dans notre erreur. Ma tendre épouse croyait reconnaître des rochers, mais rien ne ressemble plus à un rocher qu’un autre rocher. Moi optimiste, je lui répétais sans cesse qu’on était sur le point d’arriver. Mais le temps passait et nous n’arrivions toujours pas. Il a fallu se rendre à l’évidence : nous nous étions perdus.

La bonne nouvelle, c’est qu’il était seulement 10h30. La mauvaise, c’est que nous n’avions plus beaucoup d’eau. Les mauvaises, devrais-je dire, car nous n’avions aucun des indispensables de la randonnée. On venait de comprendre à la dure que les conseils de sécurité ne sont finalement pas aussi exagérés qu’ils en ont l’air.

Il faut ajouter que, quelques jours plus tôt, j’avais troqué mon gros sac à dos contre une ceinture de randonnée et que j’avais omis de transférer la boussole et le sifflet dans le sac de Lise. De plus, nous avions oublié la carte des sentiers du parc. Pour toute nourriture, nous n’avions que deux petites clémentines. Et je l’ai dit, il ne nous restait presque plus d’eau. Or le soleil avait fini par percer les nuages, la température montait et nous étions dans un désert. J’ai pensé au film de Leone, «Le bon, la brute et le truand», ce qui n’avait rien de rassurant.

Bref, nous étions encore une fois dans la merde par notre faute, si bien qu’on a recommencé à se traiter de nuls. On se répétait que zéro plus zéro, ça fait zéro. Je me suis dit que le livre que j’étais en train d’écrire ne devrait pas s’intituler «Deux itinérants en Mercedes» mais «Deux connards en Mercedes».

Lise s’est demandé si on ne devrait pas grimper pour nous repérer, mais la colline était un peu trop haute. On a donc continué à marcher jusqu’à ce qu’on aperçoive une plaine. J’ai suggéré qu’on y descende, me disant qu’on trouverait peut-être une route en bas. Mais c’était une très mauvaise idée. On s’en est vite rendu compte une fois là : la plaine était entourée de collines rocheuses bien difficiles à escalader ; c’était une trappe. J’ai dit : «Nos amis sont allés faire le sentier du Trou du Diable, mais c’est nous qui sommes en enfer.» Il nous fallait remonter.

La panique a commencé à nous gagner et on s’est mis à imaginer le pire. Allions-nous être là encore à la tombée de la nuit quand sortiraient les puissants pumas et les redoutables coyotes? Le sentier a beau s’appeler Moonlight Canyon, ça n’aurait pas été très romantique.

J’ai senti ma belle Lise sur le bord d’une crise d’angoisse. Je me suis aussitôt approché d’elle. «J’ai besoin de toi», que je lui ai dit en fixant ses beaux yeux verts. Je lui ai proposé qu’on retourne sur nos pas en lui expliquant qu’on pouvait se fier à la position du soleil et à la direction des montagnes brunes à l’horizon. Je lui ai aussi suggéré qu’on arrête de se traiter de nuls. C’est peut-être vrai, mais bien peu utile dans les circonstances. Mieux valait miser sur notre courage, qui est bien réel.

À partir de là, tout s’est mieux déroulé. Nous sommes calmement revenus sur nos pas. Je nous voyais comme ces Indiens qui, dans les westerns, suivent des pistes sur des sentiers arides. Nous prenions la position de tête à tort de rôle, avançant avec détermination mais sans précipitation, sans s’énerver et sans même s’obstiner, comme si nous étions guidés par des forces invisibles.

Tout s’est mieux déroulé, disais-je, sauf le cri que j’ai entendu et qui a dû faire rentrer dans leurs trous tous les serpents du coin. C’était ma petite épouse qui venait d’être attaquée par un cactus. Si, si, les sceptiques seront confondus. Nous-mêmes, nous nous étions moqués de notre ami Daniel quand il avait soutenu que quelques variétés de cactus s’agrippent à la peau si on les approche de trop près. Le cholla est de ceux-là. Quand je me suis retourné, Lise avait un gros morceau de cactus agrippé fermement à sa main gauche et ça faisait très mal. Malheureusement, je n’ai pas eu la présence d’esprit de prendre une photo.

Le difficile était de déloger les grosses épines bien implantées dans la main. L’idéal est de se servir d’une pince à épiler, mais elle était restée, comme la boussole et le sifflet, dans l’autre sac à dos. Lise est parvenue, je ne sais pas comment encore, à se débarrasser du cactus. Sa main saignait et enflait, mais au moins il y avait une trousse de secours dans son sac. Elle a ainsi pu nettoyer sa plaie, qui a aussitôt cessé d’enfler.

Si vous vous demandez ce que je faisais pendant ce temps, c’est que je m’étais évanoui. Non, ce n’est pas vrai. C’est juste que, en pareilles circonstances, je suis vraiment nul (eh oui, on y revient toujours).

Une cinquantaine de mètres plus loin, on a retrouvé une balise qui nous ramenait sur le sentier. Une demi-heure plus tard, nous étions dans notre Grande bleue. La petite balade d’une heure s’était transformée en une mésaventure de trois heures et demie. Mais nous étions sains et saufs. Comme dans les histoires d’enfants, petits et grands, tout est bien qui finit bien.

Une semaine plus tard toutefois, une question nous hante toujours : comment a-t-on pu faire pour quitter un sentier bien balisé?

Lise vous fait ses amitiés. On se revoit samedi prochain.

 

 

4 réponses à Perdus dans le canyon

  • Denis Marcoux dit :

    Nous avons tous ces écarts de jugement à un moment ou l’autre. Du moins, nous tous, les nuls.

    🙂

    C’est à ces moments que la vie vient nous mordre. Et souvent on reste ébranlés des jours après, étonnés de ce qu’on a pu manquer de vigilance.

    Heureux que vous vous en soyez sortis.

    Tiens, la vôtre aussi a de beaux yeux verts? Heureux homme, n’est-ce pas?

  • Johanne dit :

    mon conjoint et moi vous lisons chaque semaine et nous adorons votre humour. C’est sans doute ce dernier qui vous aide à passer des moments plus difficiles durant votre périple. Merci de partager ces anecdotes avec nous.Vous lire est notre moment de détente du dimanche matin.
    Bonne continuation!

  • Lucie dit :

    Oui, un gros merci pour ce magnifique blogue …..si humoristique en plus.

  • Caroline dit :

    Merveilleux de vous rire !! (lire) 😀 Je fais une liste de choses à ne pas oublier en préparation de la livraison de mon petit vr. Merci beaucoup pour vos expériences.

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