Pépins et autres pépins (1)
Quand nous avons recommencé à faire du caravaning, nous avions tout désappris. Nous étions nuls tous les deux. J’ai dit à Lise : «Zéro plus zéro, ça fait zéro.» Je ne suis pas très fort en maths, mais ça, j’avais retenu. L’objectif était donc simple : ne pas rester les cancres du caravaning. Nous nous sommes plongés dans les modes d’emploi, au demeurant fort nombreux, histoire de mieux comprendre ce gros joujou que nous venions d’acheter. Nous connaissons maintenant la plupart des boutons. C’est bien commode. Ça évite, par exemple, de faire rentrer la rallonge quand on veut faire sortir l’auvent ou de souffler le froid quand on veut de la chaleur.
Notre vie de caravaniers s’est grandement améliorée. À tel point qu’on peut maintenant apprécier La grande bleue à sa juste valeur. Nous savons qu’elle se conduit bien, même dans le vent, que le lit est très confortable, qu’on n’a pas mal aux fesses même au terme d’un long trajet, que la cuisinière fonctionne bien, que le frigo a une bonne contenance, que la salle de bains est pratique. Bref, on est bien contents de notre choix.
Mais nous continuons à collectionner des pépins. Ainsi dès le lendemain de notre arrivée au Mégog-Orford, la pompe à merde, appelée poétiquement «macérateur», nous a lâchés. C’était un samedi matin, jour de repos pour les réparateurs Maytag de ce monde. Bref, on était un peu dans la merde, au moins jusqu’au lundi. C’est à peine si on osait faire nos petits pipis dans l’autocaravane.
Heureusement, on s’en est ouverts à un employé du camping, qui nous a aussitôt dit : «Je vais vous chercher Stéphane.» Stéphane, c’est le contremaître de la section service d’Élégance VR. Cinq minutes plus tard, il était chez nous. En moins de deux, il avait repéré le fusible qui avait sauté. La pompe n’avait pas rendu l’âme. C’était juste un tout petit machin de 20 ampères, remplacé en un rien de temps. La réparation ne nous a pas coûté 1000$, comme on le craignait, mais 20$. Notre ange gardien a refusé de prendre davantage. On l’a vivement remercié et on a poussé un grand soupir de soulagement.
Deux jours plus tard, nouvel avatar. Cette fois, c’est la porte du frigo qui refusait obstinément de s’ouvrir. Il faut savoir que dans les autocaravanes, ces portes sont munies d’un verrouillage, qui les bloque quand le véhicule est en marche. Là, ledit véhicule avait beau être aussi immobile qu’un soldat au garde-à-vous, la porte restait désespérément close. Nos amis Daniel et Louise, installés à deux pas, nous ont fourni quelques tranches de pain pour le petit déjeuner. Mais il fallait trouver une solution rapidement, car presque toutes nos provisions se trouvaient dans le réfrigérateur.
Notre ange gardien avait quitté le camping et on n’arrivait pas à retrouver sa carte. On a donc fait venir un autre réparateur. Fort gentil, le monsieur. Malheureusement, il ne comprend rien au problème. « J’ai jamais vu ça ! » laisse-t-il tomber. Tout au plus parvient-il, presque par hasard, à ouvrir la porte. Mais il ne sait pas comment la réparer. Il croit qu’il faudra faire venir des pièces de Dometic, le fabricant. Ça pourrait être long.
En fouillant sur internet, on retrouve les coordonnées de Stéphane, à qui on apporte La grande bleue à Sherbrooke. Encore une fois, il trouve tout de suite le problème. Un petit coup de lime à la serrure et le tour est joué. Pas de réparations longues et coûteuses. De nouveau, on fait ouf !
Dans quelques jours, la suite de nos mésaventures. À bientôt.
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