Penser à l’été, mais préparer l’hiver
Je l’avoue, ce titre détonne un peu alors qu’une tempête de neige a encore frappé le Québec cette semaine — la dernière, souhaitons-le — et que moi je sois toujours en Floride pour les deux prochaines semaines. Rassurez-vous, je ne vous parlerai pas du Noël du campeur dans les lignes qui suivent, mais plutôt d’une préoccupation touchant les caravaniers migrant vers le sud pour y passer une partie de l’hiver.
Au début de mars, une triste nouvelle a semé la consternation chez les caravaniers québécois. Le Pine Isle, un camping de Homestead, au sud de Miami, annonçait brusquement à ses clients sa fermeture après 42 ans d’existence. Ceux-ci disposaient de trois mois pour débarrasser les lieux. Près de 300 résidents, dont une très grande majorité des compatriotes, devaient se trouver un nouveau havre d’hiver.
Certains d’entre eux fréquentaient ce parc depuis longtemps, voire même plusieurs dizaines d’années. Avec le temps, des liens étroits s’étaient tissés et une communauté s’était formée. Quand se pointait l’hiver, ils étaient toujours heureux de retrouver des voisins perdus de vue depuis la fin du printemps. Et la vie reprenait son rythme de vacance dans ce microcosme réunissant les quatre coins du Québec. Sans signe avant-coureur, le 4 mars, le nouveau propriétaire, qui avait acheté le camping en décembre dernier, leur intimait de quitter la place dans les trois mois.
La nouvelle eut l’effet d’une bombe. Du jour au lendemain ils se retrouvaient plongés un deuil qu’aucun n’avait anticipé. Sans ménagements, une décision, dictée par des intérêts strictement commerciaux, venait de rayer leur communauté de la carte.
Pour ajouter à ce deuil, chacun devait, avant le début juin, se trouver un nouvel endroit où établir ses pénates. Comme la majorité d’entre eux avaient planifié revenir au Québec en avril par respect des limites des séjours hors Québec, la réalité ramenait pratiquement ce délai de trois mois à seulement quelques semaines. Il est difficile d’imaginer le désarroi, la tristesse et même le découragement régnant actuellement au Pine Isle. Le soleil de la Floride a quitté ce camping et cédé la place à des nuages qui ne feront que s’assombrir jusqu’à créer une complète noirceur.
En plus de son côté tragique, cette situation met en relief un autre problème évoqué dans le titre de ce billet. La Floride représente depuis longtemps une destination de choix pour tous les caravaniers du nord-est de notre continent. Parce qu’elle est facilement accessible, ensoleillée et relativement chaude en hiver, cette région reçoit chaque année des centaines de milliers de caravaniers fuyant les rigueurs de l’hiver. Les terrains de camping qui les accueillent sont de moins en moins capables de les accueillir en si grand nombre et, chaque fois que l’un d’entre eux ferme ses portes, le problème s’accentue.
En conséquence, il devient de plus en plus difficile de se rendre dans cet état durant la haute saison si l’on n’a pas effectué une réservation des mois et des mois à l’avance. La situation est telle que plusieurs caravaniers doivent, avant de quitter leur camping d’hiver pour remonter au Québec, laisser un dépôt important afin de s’assurer d’une place pour l’automne prochain.
Ces dernières années, j’avais constaté et été confronté à la rareté des places disponibles, à un point tel qu’aujourd’hui, il est pratiquement devenu impossible de trouver un emplacement pour un, deux ou trois mois au pays du soleil si l’on n’a pas prévu le coup et effectué une réservation. Ayant toujours eu un faible pour la mentalité du nomade errant, me voilà donc bien malgré moi, contraint à envisager une certaine sédentarisation.
Notez toutefois que les propos que je viens de tenir touchent moins les caravaniers de courts séjours et ceux qui se déplacent fréquemment d’un camping à l’autre. Dans la majorité des terrains de camping, il est encore relativement facile de trouver un emplacement pour quelques jours. Ce sont plutôt les caravaniers de type longue durée pour qui la situation se complique.
Il se vend de plus en plus de véhicules récréatifs (caravanes, motorisés,etc) mais l’offre de camping n’augmente pas dans la même proportion. Comme la demande est très forte, les prix dans les beaux resorts sont en conséquence. Il faut réserver très tôt pour l’année suivante. Ce phénomène n’est pas unique à la Floride. Au Québec en saison, il faut réserver des mois à l’avance. Obtenir une place dans un parc de la Sepaq à la dernière minute ou dans les campings populaires vous serez très très chanceux .
Oui ce sera de plus en plus difficile et probablement de plus en plus cher, la demande est croissante et les prix le seront également. Une solution pour ceux qui veulent demeurer à long terme, acheter le terrain pour plus de sécurité. Mais ce n’est pas a la porté de tout le monde car c’est très dispendieux d’en faire l’acquisition et même là les frais annuels sont très élevés sur certain camping.
Alors faudra se rabattre sur les endroits ou la demande est moindre.
Je souhaite bonne chance aux résidents de Pine Isle
D’après moi, avec les années, tous les terrains de camping ou resort situés le long des côtes seront expropriés pour être remplacés par des tours d’habitation de location ou de condos qui sont beaucoup plus rentables pour les villes.
Si jamais vous décidez d’acheter un terrain pour y installer votre vr , comme le mentionne Marcel, assurez vous de l’acheter loin des côtes et même à l’intérieur des terres afin d’éviter d’être exproprié à votre tour.
Harmonie,
Sans vouloir partir un argument, permettez-moi de différer de votre point de vue. Dans le cas du Pine Isle, le camping n’a pas été exproprié, il a été vendu et à très bon prix. Alors qu’il avait été acquis en décembre pour 12,9 millions, la rumeur veut qu’il ait été revendu pour environ 40 millions.
Les caravaniers qui passaient l’hiver sur ce camping n’ont pas été expropriés, mais évincés des lieux puisque l’emplacement sur lequel ils étaient installés ne leur appartenait pas.
Par contre, si un Québécois décidait d’investir dans l’achat d’un terrain, qu’il soit en bord de mer ou à l’intérieur des terres, les risques d’un expropriation seraient minimes. Au contraire, avenant le développement d’un projet immobilier, il se pourrait fort bien, si je me fie à ce qui s’est passé dans le cas du Pine Isle, que l’offre faite par le promoteur lui permette de réaliser un profit plus que substantiel.
Par exemple, à Ocean Breeze Resort, les gens peuvent acheter un cottage/maisonnette, mais ne seront jamais propriétaires du terrain. À cet endroit, on peut louer long terme (1 ou 2 ans) un terrain, mais jamais l’acheter.
Comme partout ailleurs, chaque ville a ses propres politiques et règlements; par exemple, Aztec à Margate près de Fort Lauderdale et au Heritage Village à Okeechobee, la majorité des québecois qui y habitent sont propriétaires de leur terrain et de leur bâtiment, si il y a lieu.
Je suis a Bradenton, proprio de la maison sur un terrain loué, dont le prix augmente de 5 % a chaque année. On devrait être OK, Sun Properties ayant investi pas mal, exemple toutes les buanderies et douches ont été refaite l’an derniers. Mais pour les snowbirds en VR, vous êtes mieux de réserver avant votre départ, ce que la majorité font – pour janvier c’est toujours complet!
Pine Isle est un exemple de capitalisme sauvage, le profit avant tout. La demande est présente et il faudra en payer le prix.
Cette année sur la côte ouest, j’ai remarqué plus de Québécois et le resort ou je suis était plein à +90% (janv.fév. mars) du jamais vue depuis que je viens ici depuis 14 ans. Encore pire sur le bord du golf. Effectivement, il y a du mouvement et les prix augmentent année après année. Il est recommandé de bien se débrouiller en anglais car ici, il n’y a pas de personnel bilingue.
C’est reconnu que la côte ouest est fréquentée surtout par les américains et les ontariens qui ne sont pas nécessairement bilingues; sur le côte est, on a les américains, les cubains et les québecois ou « los tabarn…. » Il faut bien en rire !
48 remi dit:
Pine Isle est un exemple de capitalisme sauvage, le profit avant tout. La demande est présente et il faudra en payer le prix.
N’est-ce pas la base de tout au USA? Ne pensez-vous pas que ces milliers de WallMart n’ont pas fait fermer des milliers de commerces locaux quand ils se sont implantés, mais je ne vois pas personne s’en plaindre, même que ça fait notre affaire en VR d’y arrêter une petite nuit, au détriment d’un tissu social qui n’existe plus dans ces petites villes.