Partir pour les États, deuxième partie
Une semaine plus tard que prévu, je poursuis l’analyse des impacts directs et indirects résultant de la pandémie relativement à la décision d’aller ou non aux États-Unis à la fin de l’automne ou l’hiver prochain. Chacun des éléments abordés pourra mener à une recommandation positive ou même à son contraire.
Les frontières
Seule question préalable et fondamentale à un voyage aux États-Unis, tous les caravaniers devront se soumettre à la décision de nos voisins quant à l’ouverture de leur frontière aux Canadiens. Pour le moment, les frontières, tant canadienne qu’américaine, sont fermées aux voyageurs. Si cette situation prévaut encore pour plusieurs mois, nous n’aurons d’autre choix que de renoncer à un quelconque voyage hivernal aux États-Unis.
Posons maintenant l’hypothèse que nos voisins ouvrent leurs portes aux Canadiens, mais que le Canada n’emboite pas le pas. Les caravaniers québécois pourraient alors, s’ils le désirent, effectuer un voyage dans le sud et revenir au pays sans souci. Fermer les frontières n’oblige pas à une réciprocité de tous les pays concernés. Ainsi, lorsque, en mars dernier, les États-Unis ont interdit l’entrée aux citoyens chinois, cela ne signifiait pas que les Américains ne pouvaient plus se rendre en Chine, du moins tant que ce pays continuait de l’autoriser.
Avec le maintien d’une frontière canadienne fermée aux citoyens américains, rien n’empêcherait les Québécois de revenir au pays. Un pays ne pourrait fermer sa frontière à ses propres citoyens. Conséquemment, tout Québécois ou Canadien actuellement aux États-Unis peut revenir à la maison à son gré. Pour lui, la frontière de son pays est toujours ouverte.
Conclusion : oui, on pourra se rendre aux États-Unis dès que ce pays décidera d’ouvrir sa frontière aux Canadiens, cela même si la frontière canadienne demeure interdite aux Étatsuniens.
L’évolution de la pandémie aux États-Unis
Voilà où les choses commencent à se compliquer. Malgré le discours officiel de Donald Trump qui, fidèle à lui-même, ne cesse d’affirmer que tout est sous contrôle, en ce début de juin, le nombre de personnes contaminées et de morts continue de s’accroître.
Bien sûr, on peut arguer — et j’en suis — qu’un VR ou même un camping ayant pris de strictes mesures sanitaires peuvent constituer une zone froide, pour employer une expression utilisée fréquemment dans les points de presse du Dr Arruda.
Il suffit toutefois de mettre les pieds en dehors de ces enclaves, d’aller à l’épicerie, visiter une attraction, manger au restaurant ou magasiner, pour se retrouver en zone d’autant plus chaude que les personnes que l’on croise affichent souvent une grande insouciance face au danger qui sévit. N’oublions pas qu’un pourcentage élevé d’Américains croient encore dur comme fer qu’Elvis n’est pas mort et que le corona virus n’existe pas, qu’il s’agit d’une « fake news » inventée par les démocrates pour gagner l’élection de novembre.
Conclusion : possible, mais risqué.
Les tensions sociales et économiques
Dans un pays déchiré par une polarisation politique, par les tensions entre blancs et noirs qu’un discours présidentiel ne cesse d’envenimer en attisant la violence et le racisme, certains évoquent ouvertement la possibilité d’une guerre civile tant la situation est préoccupante.
En un rien de temps, les réactions émotives de nos voisins pourraient mettre le pays à feu et à sang et engendrer un climat aussi explosif qu’insécuritaire. Ajoutons aussi comme élément de réflexion que le fait d’être dans une année électorale n’a rien pour apaiser les esprits. Quelle sera l’attitude de l’actuel président si jamais il se voyait évincé du pouvoir ? Quelle serait aussi la réaction de sa base militante pour qui il apparaît comme un cadeau de Dieu afin de sauver l’Amérique et lui redonner sa grandeur ?
Il est également un autre élément à ne pas négliger. Les impacts de la pandémie sur la perte d’emplois et l’instabilité financière dans laquelle plusieurs se trouvent plongés de nombreux Américains ne peuvent que contribuer à une augmentation des gestes dictés par le désespoir. Il n’est pas rare que les médias rapportent que des employés ayant perdu leur emploi reviennent lourdement armés à leur ancien lieu de travail et font feu sur leurs anciens collègues et patrons avant de s’enlever la vie. La vue en grand nombre de plaques d’immatriculation originaires du Canada suffirait-elle à créer suffisamment d’exaspération et mener à des gestes similaires engendrés par la frustration ?
Conclusion : Niveau de risque certain, dont les conséquences pour les étrangers que sont les Québécois sont impossibles à quantifier.
Médicament et vaccin
Bien que nous en soyons encore loin, l’accès à une médication permettant de traiter rapidement la Covid-19 ou un vaccin permettant de s’en immuniser auraient un effet bénéfique immédiat et rassurant pour les « snowbirds ». Un vaccin, certes, mais encore faudrait-il que son efficacité soit démontrée et qu’il soit sans effets secondaires. Combien de temps durerait son effet, serait-il disponible à tous ? Autant de questions qui resteront sans réponse pour plusieurs mois.
Conclusion : sortir sa boule de cristal et apprendre à lire dans les feuilles de thé
Assurances voyage
Quelle sera la réaction des compagnies proposant des plans d’assurances voyage aux caravaniers qui franchissent la frontière ? Dans le meilleur des cas, elles pourraient accepter de couvrir les voyageurs, mais sans doute cette protection serait-elle assortie d’une augmentation de la prime tellement élevée qu’elle en convaincrait plusieurs à rester à la maison. Dans le pire des cas, les compagnies pourraient exclure la Covid-19 de leur couverture, ce qui aussi aurait un effet négatif sur plusieurs départs. Quant à ceux qui oseraient risquer l’aventure sans couverture, ils devraient constamment voyager dans l’angoisse d’être laissé à eux-mêmes en cas d’infection.
Ce sujet est d’une telle importance que j’en suis à préparer un dossier pour faire le tour de la question. Normalement, il sera complété et publié en septembre, ce qui laissera suffisamment de temps aux caravaniers pour arrêter leur décision quant à un voyage dans le sud et magasiner leur assurance voyage.
Conclusion : à venir…
Je reconnais qu’il se dégage des éléments que je viens de présenter un certain pessimisme. Il est vrai que la conjoncture actuelle ne m’apparait pas indiquée pour prendre la route des États-Unis à l’automne. Je suis moi-même en profonde réflexion sur ce que je ferai en novembre. S’il me fallait décider aujourd’hui, avec ce que je sais et que j’observe, je dirais que je vais surement renouer avec l’hiver québécois après l’avoir fuit pendant des dizaines d’années.
Mais cela est ma décision du 7 juin. Je crois cependant approprié de me garder une petite gêne, car, lorsque les journées se feront plus courtes et que les bernaches entreprendront leur migration, il se pourrait bien qu’un virus encore plus fort que le corona-19 me force à remettre mon choix en question.
Chaque chose en son temps ; aujourd’hui, c’est le non qui m’habite. Si l’hypothèse d’une possible d’une deuxième vague de la Covid-19 continue de planer au-dessus de nos têtes, dans la mienne, la menace d’un doute automnale constitue une certitude bien réelle et inévitable. Malheureusement, je devrai m’y résigner car, pour ce type de virus, jamais un vaccin n’existera.
M. Laquerre, je partage entièrement votre opinion et votre reflexion. Pour moi, aucun voyage aux USA avant 2022, voir 2023 et si et seulement si la situation s’améliore radicalement et ce, en débutant par l’expulsion du pouvoir de l’autre (je ne veux même pas le nommer…) en novembre.
Pour cet été, voyage au Québec uniquement. Là dessus, j’ai un petit commentaire. En septembre, nous allons en Gaspésie et ensuite sur la côte Nord au Paradis Marin. Est-ce que quelqu’un peut m’expliquer pourquoi le traversier entre Matane et Baie-Comeau (oui, le nouveau navire) accepte les VR mais il sera interdit d’avoir des bonbonnes de propane. Pas seulement les bonbonnes fermées, INTERDICTION d’en transporter avec le VR. Je me demande ce qu’ils ont fumé… Et où est le lien entre les bonbonnes de propane et la Covid19 ? Aussi, le traversier entre Trois-Pistoles et les Escoumins est inopérant pour toute la saison. Un moment donné…
Pour nous, le gros point sera si tRump perd la présidence. Il pourrait clamer des tricheries, refuser de quitter le poste et faire appel à ses supporteurs pour prendre les armes, on ne sait jamais. Donc pas pressés d’y aller l’hiver prochain.
En ce qui concerne le commentaire de Claude B, l’interdit du propane à bord des traversiers semble ridicule alors que la Société vente l’usage du gaz naturel liquifié en tant que carburant. Hors la pression du GNL est grandement plus élevée que la pression du GPL. J’ai deux réservoirs de propane de 450 L sur le côté de ma maison et je dors sans crainte…
https://www.traversiers.com/fr/a-propos-de-la-societe/gaz-naturel-liquefie/
Bonne analyse de la situation m. Laquerre. Vous préparez un dossier sur la migration hivernale, bonne chance, les éléments que vous mentionnez qui sont en cause ici sont très volatils et personne ne peut prévoir dans quelle direction ils vont évoluer. Prenez pour exemple cette semaine, l’Ontario qui se pétait les bretelles d’avoir moins de cas de covid qu’au Québec depuis le début, doit maintenant vivre avec des décès à la hausse et dépasse maintenant le Québec en terme de décès quotidiens liés à la covid19. Tout un revirement de situation. J’ai bien peur que la situation, devenue plus normale pendant l’été au Québec, redevienne difficile l’automne venu. Le retour des travailleurs massivement dans les bureaux, les écoles et garderies bondées de jeunes, les transports collectifs remplis de gens, l’apparition de la grippe saisonnière qui vient compliquer l’identification des cas de covid19. Même si début septembre est au beau fixe, j’ai bien peur de vivre une autre débandade en octobre-novembre. Pour ce qui est des manifestations, elles sont le résultat d’un mouvement populaire qui est alimenté par le confinement qui a canalisé l’énergie et l’attention des gens sur n’importe quel enjeux, du moment qu’on puisse sortir et sentir qu’on fasse partir d’un groupe. Ça ne durera pas plus que quelques semaines et les gens retournerons à leur petit train-train. On n’en est pas à notre première vague populaire qui s’essouffle, qu’est-il arrivé de toutes ces personnes qui se versaient des chaudières remplit de glaces sur la tête afin de supporter la recherche sur la maladie SLA il y a 7 ans? Qu’est-il arrivé de tous ces endroits où l’on pouvait faire des sauts en bungy(corde élastique) partout au Québec dans les années 90?
Les exemples de petits moutons suivant le groupe ne manque pas, mais on peut certainement y voir une tendance, celle de revenir à la normalité rapidement.
M. Laquerre, seulement 3 réponses sur votre sujet en un peu plus de 24 heures. Je m’attendais à une avalanche de réponses avec le sujet traité ! Je crois que vous avez passé le KO à plusieurs… LOL!!!
Claude B,
Moi, ce qui m’a mis KO, ce fut de voir surgir un message mettant en garde les lecteurs que le site avait été piraté par des individus malfaisants avec comme objectif de récupérer leurs informations personnelles ou financières. Cela a suffit pour faire fondre le volume de lecteur.
Au début, je ne parvenais pas à comprendre la raison de la baisse catastrophique du nombre de lecteurs. Étais-je d’un coup sec, devenu un «has been» à la même vitesse que le Dr Arruda m’avait appris que j’étais un vieux ? Bref, j’étais presque rassuré lorsque j’ai enfin compris que je n’y étais pour rien et que l’informatique a aussi ses faiblesses.
Malheureusement, cette panne a durée jusqu’à ce matin, lorsque le programmeur de la FQCC l’a réparée.
Reste maintenant à voir si les commentaires vont se faire plus nombreux.
Merci à vous de vous être soucié de cette dépression passagère.
Monsieur Laquerre votre blogue n’a été piraté par des individus malfaisants, le serveur sur lequel votre blogue est hébergé avait seulement un certificat de sécurité périmé ce qui causait un problème d’accès. Personne ne peut récupérer des informations personnelles lorsque ce problème surgit.
Michel,
Je sais très bien que mon blogue n’a pas été piraté et qu’il ne s’agissait que du certificat de sécurité qui n’avait pas été renouvelé. Je présume que cet oubli est imputable au fait que les bureaux de la FQCC sont fermés depuis plusieurs semaines.
Dans ma réponse à Claude B, j’ai simplement fait allusion au message qui surgissait lorsque plusieurs lecteurs ont tenté d’y accéder. Voici d’ailleurs le texte exact apparaissait alors:
«Ce site web semble contrefaire http://www.campingcaravaning.ca pour subtiliser vos données pesonnelles et financières. Retournez à la page précédente.»
Je comprend facilement qu’une telle mise en garde en ait rebuté plusieurs, avec tout ce que l’on entend à propos des fraudes en ligne.
J’espère que cette précision ne servira pas de prétexte à une dérive inopportune qui nous amènerait loin du sujet abordé dans mon actuel billet. Je suis certain que vous comprendrez.
Quoi qu’il en soit, frontières ouvertes ou pas, vaccin ou pas, notre décision est prise, pas de voyage vers le Sud pour janvier 2021. Nous redécouvrirons notre bel hiver québécois en famille dans un chalet quelque part. On est quand même fait fort.
M. Laquerre, le voyage virtuel est a nos portes….commandez votre bain tourbillon!!
Bien d’accord avec vous qu’il n’y a pas de vaccin pour contrer l’envie irrésistible de foutre le camp vers le sud en novembre! Dans mon cas, c’est tellement viscéral! Cependant, on n’a pas le choix d’attendre et voir de quelle façon la situation évoluera, tant politique que COVID! Une année, à une semaine du départ vers la Floride, Pierrôt a éprouvé un malaise, duquel a découlé une grosse chirurgie à coeur ouvert. Il va sans dire, pas de sud cette année-là et nous avons survécu! Nous survivrons encore également, j’en suis certaine!
Bonjour M. Laquerre, merci de partager vos connaissances et opinions. Nous avions une vacance de trois semaines prévue aux USA cet été, et la dernière décision des gouvernements Canadien et US de garder la frontière fermée encore un mois vient de tuer ce projet….Le problème, c’est que tous les campeurs québécois se tournent vers les terrains de camping québécois, et qu’il est quasi-impossible de trouver des sites décents pour une durée de deux semaines. Faudra sans doute attendre après la pédiode des vacances de la construction pour espérer passer un bon moment en famille dans un camping de chez nous.
Bon été à tous !
Je me demande ce qu’on vas faire. Notre résidence est notre motorisé. Si les frontières restent fermer en novembre, nous devrons nous trouver un logement pour l’hiver. Ce seras pas facile de trouver à la dernière minute. rester dans notre VR cette hiver et stupide quand il feras -20. Et ou pourrons stationner notre VR. Pour ce qui est de notre assurance, c’est déja régler. Il couvre pour le Covid. En espérant qu’il ouvriront en novembre, cela réglerait bien des soucis