Parlons physique
Puisque je reviendrai du Portugal dans le milieu de la semaine qui s’amorce, je vous livre aujourd’hui un texte que j’ai programmé juste avant de quitter le pays. J’y aborde sur le plan de la science physique les différentes forces qui s’appliquent aux véhicules récréatifs lorsque ceux-ci se déplacent. Évidemment, je ne tiendrai pas compte de la plus importante, la gravité, puisque celle-ci est toujours présente que le VR soit en mouvement ou non.
On peut distinguer six forces différentes créant un stress sur la structure et l’ensemble d’un véhicule récréatif qui se déplace. Tous les VR, incluant la déclinaison complète des caravanes jusqu’à l’autocaravane, en passant par la caravane portée doivent composer avec ces forces.
Connaître leurs effets permet de cerner les parties du VR particulièrement vulnérables au stress et met en évidence l’importance d’un entretien préventif minutieux. À noter que, de tous les véhicules récréatifs, ceux de classe B, à cause de l’homogénéité et de la rigidité de leur structure, offrent la meilleure résistance au stress causé par ces forces.
De ces six forces, les trois premières que l’on peut qualifier de droites ou directes imposent un stress moindre au véhicule. Évidemment leur effet est grandement conditionné par l’importance de la force exercée. Plus complexes et impliquant diverses torsions, les deux suivantes mettent la structure et surtout les joints entre la toiture, les murs et le plancher à plus rude épreuve. Quant à la dernière, elle touche plus spécifiquement les caravanes portées.
Force 1 : la verticale
À chaque cahot de la route, tout véhicule récréatif est soumis à un mouvement de bas en haut et vice versa. Cette force, sans doute la moins dommageable des six, crée une pression verticale répartie uniformément sur la structure. Dans ce cas, les pneus et la suspension du véhicule absorbent la majeure partie des effets de la secousse ; la résistance des matériaux utilisés dans la structure s’occupant du reste.
Force 2 : le mouvement avant-arrière
Chaque fois qu’un véhicule se met à rouler, une force inverse à sa direction touche sa partie frontale et son arrière. Cette force est la même que celle que l’on ressent dans une voiture qui accélère rapidement ou encore lorsque l’avion dans lequel on se trouve prend son envol. Lors d’une décélération ou d’un freinage, l’inertie pousse les passagers vers l’avant du véhicule et produit un effet similaire sur la structure. Dans une telle situation, les murs latéraux, dont la surface est plus importante que celles de l’avant et l’arrière, amenuisent les effets du stress.
Force 3 : le déplacement latéral
Chaque fois, par exemple qu’une bourrasque de vent frappe le côté d’un véhicule récréatif, celui-ci a naturellement tendance à se déplacer dans la direction où le pousse le vent. Si cela peut représenter un inconfort à la conduite, cette force a relativement peu d’impact sur la solidité du véhicule.
Force 4 : la torsion latérale
Lorsque les roues d’un seul côté du VR entrent en contact avec une bosse ou un obstacle, son châssis ainsi que sa structure subissent un mouvement de torsion. Si, à ce moment, on se plaçait à l’arrière du véhicule, on verrait le haut du VR osciller brusquement de gauche à droite. Ce phénomène est également ressenti par le conducteur et les passagers lorsque le véhicule franchit en diagonale un dos d’âne. Lorsque la roue avant gauche heurte l’obstacle en premier, les personnes sont projetées vers la droite et quand vient le tour de la roue de droite la secousse les pousse dans l’autre sens.
Cette force dont l’épicentre est au niveau du châssis du VR se répercute et s’amplifie sur les murs latéraux, beaucoup moins robustes, elle touche ainsi de plein fouet les joints reliant la toiture aux murs.
Force 5 : l’effet berceau
Même si l’on franchit un dos-d’âne dans un axe perpendiculaire parfait, le châssis subit une tension de l’avant à l’arrière et inversement que l’on pourrait comparer au mouvement d’un berceau. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une torsion au même titre que la force 4, ce stress est lui aussi problématique pour les joints d’étanchéité.
Force 6 : le glissement
Une fois installée dans la caisse d’une camionnette, une caravane portée repose sur sa base. Bien que l’avant de celle-ci soit souvent appuyé sur le bord de la boite qui jouxte la cabine, il n’en va pas de même pour ses côtés qui ne bénéficient d’aucun support de retenue. Conséquemment, si elle n’est pas arrimée à la perfection, la caravane portée peut glisser légèrement d’un côté ou de l’autre de la camionnette avec comme conséquence un déplacement du centre de gravité de l’ensemble. Bien que peu courant, ce phénomène peut affecter le comportement routier de la camionnette et avoir un effet sur la sécurité de sa conduite.
En modifiant ne serait-ce que momentanément la géométrie et l’équilibre d’un véhicule récréatif, ces six forces poussent souvent à la limite la qualité de son assemblage et celle des joints d’étanchéité. Certes, sur le coup, rien n’y paraît, chaque fois que ce processus revient, la solidité du VR en prend un coup. De là l’importance d’inspecter régulièrement, au minimum deux fois par année pour un véhicule dont l’utilisation est saisonnière. Lorsque le véhicule est utilisé toute l’année, il faut doubler ces inspections, si l’on souhaite s’éviter de sérieux problèmes.
Ne pas oublier que les classes B sont tout de même les plus petits motorisés des classes existantes telles que les B+, C et A et par le fait même, les B sont plus aérodynamiques par leurs dimensions réduites, car ils sont les motorisés les plus bas et les plus courts; c’est tout à fait normal, selon moi que ces classes B soient plus rigides dus à leur petitesse.
Également cela confirme que plus on possède d’ouverture telle des extensions (slide), moins la caravane est rigide.
De là, le besoin d’avoir un bon chassis solide pour les classe B+ et C et Ford en a un.
Concernant les classes A, malheureusement Ford n’est pas à la hauteur avec ses chassis pour les motorisés de plus de 33 pieds et des poids de plus de 18,000 lbs à vide. À mon avis, les chassis F53 de Ford raccordés à leur suspension mécanique sont inadéquats pour les motorisés de plus de 33 pieds.
Il faut alors aller vers les « pushers », qui sont beaucoup plus dispendieux, pour avoir le bon chassis, la bonne mécanique et une suspension à air pour avoir cette rigidité et tenue de route tant recherchées.
En revenant à la suspension des gros motorisés, le meilleur atout serait d’avoir une suspension indépendante avec 4 ou 8 ballons, ce qui est offert sur les modèles haut de gamme de « pusher » dans la lignée des Newmar, American Coach, Thor ou de Tiffin, pour ne nommer que ceux-là.
Le chassis SPARTAN est l’un des chassis utilisés par plusieurs fabricants de « pusher » avec sa suspension IFS (Indépendant Front Suspension).
Ouais, je n’aborderai jamais plus les dos d’âne de la même façon…
T’as raison Bray, il faut presque faire un arrêt obligatoire à ces dos d’âne et même à toutes les traverses de chemin de fer du Québec et sans oublier lorsqu’on traverse nos nombreux ponts traversant notre beau fleuve… le MTQ n’a aucune maudite notion comment faire des joints d’expansion…
Ils devraient aller suivre des cours au Vermont ou dans l’État de NY, eux aussi ont du gel, mais les traverses et les joints sont mauditement mieux faits.
le MTQ n’a aucune maudite notion comment faire des joints d’expansion…
Ils devraient aller suivre des cours au Vermont, dans l’État de NY au Yukon et en Alaska eux aussi ont du gel, mais les traverses et les joints sont mauditement mieux faits. Les responsables des traverses de chemin fer aussi devraient suivre une formation
Oui Paul, tes explications tiennent très bien la route contrairement aux motorisés, et les fabricants les connaissent très bien eux aussi. Donc cela ne les excuse pas pour nous fournir des véhicules d’aussi piètre qualité. Bien entendu je ne compte pas sur toi et FQCC pour les critiquer car beaucoup d’entre eux font vivre la FQCC et son journal. Je roule en motorisé depuis 1971 et présentement j’ai un ford transit 2016 c’est mon onzième, donc j’en ai vu de toutes les couleurs.
Sans rancune, continue tes croniques car je les trouve très pertinentes.