La vie en camping a déjà été plus simple. Il fût un temps où les campeurs couchaient en tente sur un lit de branches de sapin, cuisinaient et se chauffaient au feu de bois et passaient leurs courtes soirées à regarder le feu tout en fumant leur pipe. Bon…j’exagère un peu, mais vous me voyez venir avec mes gros sabots.
Le campeur d’aujourd’hui utilise plusieurs accessoires qui sont non seulement énergivores mais nécessitent en plus des formes d’énergie différentes. Au feu de bois s’ajoute maintenant la combustion du propane et la consommation d’électricité (courant continu et alternatif). Être branché au secteur dans un camping aménagé permet de palier à nos besoins en électricité sans trop se poser de questions, mais il en est autrement en autonomie complète. C’est dans ces moments que l’énergie solaire peut venir à notre rescousse.
Les équipements sur le marché
Depuis quelques années, les panneaux solaires ont la cote et les choix ne cessent d’augmenter, ainsi que leur performance. Pour mieux comprendre et faire un choix éclairer, il est impératif de couvrir quelques notions de base. Premièrement, on parle ici de cellules photovoltaïques, c’est-à-dire de cellules qui convertissent directement l’énergie lumineuse en courant continu. C’est donc très différent des panneaux solaires thermiques visant à réchauffer l’eau de la piscine! Il existe trois types de panneaux photovoltaïques : les monocristallins, les polycristallins et les amorphes (ou souples).
Les monocristallins sont les plus dispendieux et les plus performants. On les reconnaît à leur couleur noire. On les utilise donc dans des applications où l’espace est restreint. Les polycristallins, à la couleur bleutée, sont un peu moins efficaces et requièrent plus d’espace pour une puissance semblable mais leurs coûts moindres en font des panneaux intéressants. Les panneaux souples, ou amorphes, sont quant à eux moins durables, moins performants (ils ont un rendement d’environ 6% contre 10 à 17% pour les cristallins) mais sont les plus économiques, les plus légers et fonctionnent bien par temps nuageux. Il faut toutefois faire attention dans cette généralisation. Des panneaux souples de CIGS (cuivre, indium, gallium et sélénium) sont, par exemple, plus performants que les monocristallins par temps nuageux et moins polluants à fabriquer.
La puissance des panneaux est une autre caractéristique importante. Si une puissance de 5 à10 Watts peut suffire à recharger (lentement) un téléphone cellulaire, il faudra vraisemblablement 15 W ou plus pour une tablette. Un ordinateur portable quant à lui, nécessite non seulement une puissance encore plus grande (de 25 à 50 W) mais aussi l’utilisation d’un onduleur, puisqu’il consomme du courant alternatif (CA). Si une puissance plus grande est toujours mieux en raison du temps de recharge plus court, entre autres, le prix lui, monte alors en flèche.
La qualité des cellules mais aussi leur assemblage a un impact sur la performance du panneau. S’il est évident qu’un panneau fonctionne à son maximum alors qu’il est exposé à un soleil ardent avec un angle de 90 degrés et que la performance est moindre par temps nuageux et nulle la nuit, saviez-vous que certains panneaux portatifs cessent complètement de fonctionner lorsqu’il y a un ombrage momentané, comme le passage d’un gros nuage noir? Il faut alors le repartir manuellement ! Dans d’autres cas, faire de l’ombre sur une section seulement du panneau peut réduire le fonctionnement du panneau en entier en raison de la façon dont les cellules sont assemblées.
Les voltages et ampérages de sortie sont généralement assez standardisés en fonction des besoins des petits appareils comme les cellulaires et les tablettes (5 V et entre 1,3 et 2,5 A) mais les types de prises sont quant à elles très différentes. Une prise USB classique (A ou B) est différente d’une C ou même d’une prise Lightning (propre à Apple). Souvent, les compagnies de panneaux solaires sérieuses offres des adaptateurs ou des fils à prises multiples. Il faut juste s’assurer de la compatibilité de l’ensemble avant de partir!
Il y a aussi des considérations plus mécaniques comme le poids, le volume, la robustesse et la facilité d’usage. De façon générale, plus le panneau est puissant et performant, plus il est lourd et volumineux (et dispendieux, est-il besoin de le rappeler…). Les panneaux polycristallins sont les plus volumineux (et donc lourds) alors que les amorphes sont les plus légers et faciles à ranger. Si on prévoit utiliser le panneau régulièrement et dans des conditions difficiles (pluie, sable…) il peut être intéressant d’opter pour un article ayant un indice de protection suffisant (IP) et un cadre robuste.
Cela étant dit, suffit-il de se procurer un panneau solaire portatif pour ensuite partir l’esprit tranquille sachant que l’on peut recharger nos petits appareils électroniques et ainsi appeler maman pour la rassurer ? J’aurais tendance à dire que si vous êtes du genre patient, très patient, peut-être. Il faut comprendre que la recharge est une opération très lente…et ce, même par temps ensoleillé. La pratique la plus courante consiste plutôt à s’équiper en plus d’un petit accumulateur (batterie rechargeable). Ainsi, en partant de la maison avec un accumulateur pleinement chargé, on a l’assurance de pouvoir redonner vie rapidement à nos appareils, puis, tout en prenant le temps nécessaire, recharger l’accumulateur pour une prochaine utilisation. Lors de vos recherches, vous remarquerez donc que la plupart des compagnies offrent des systèmes complets panneaux/accumulateur et même, dans certains cas, des onduleurs, pour les appareils nécessitant du courant alternatif (CA) comme le portable ou le chargeur à batteries AA ou AAA. Et qu’en est-il de ces petits panneaux solaires assemblés sur l’accumulateur même ? Leur puissance minimale en fait un appareil pour les situations d’urgence seulement. Ainsi, après quelques heures d’exposition, on peut ajouter juste assez d’énergie au cellulaire pour faire le 911.
Comme dans bien des domaines, être informé permet de faire les bons choix. Mais avouons que dans le cas présent, le sujet n’est pas simple! Pour éviter les déceptions, il faudra d’un, avoir des attentes réalistes, et de deux, faire confiance à des compagnies sérieuses et bien établies, au risque de payer un peu plus. Je termine avec une liste de telles compagnies. Bonne réflexion !
Pour info :
goalzero.com
us.anker.com
ca.renogy.com
gpelectric.com
Par Dany Coulombe
Camper au Québec 2022
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