Ne pas oublier l’argent qui dort
On le constate souvent, il est beaucoup plus facile d’acheter quelque chose que de demander un remboursement. Cette vérité s’applique également à certains produits dits de garantie prolongée. Je vous rapporte aujourd’hui l’expérience vécue par un caravanier qui, au moment de l’achat de sa caravane, avait souscrit à une protection prolongeant de six années celle déjà consentie par le fabricant du VR. Au total, son véhicule était couvert pour sept ans.
Dans le contrat signé, une clause spécifiait qu’à l’expiration de la protection, le propriétaire n’ayant fait aucune réclamation pouvait être remboursé du montant versé pour l’acquisition de cette garantie prolongée, jusqu’à un maximum de 2 000 $. Suivait l’énumération de 19 points couverts par cette protection. Les lister ici serait trop long, mais sachez qu’ils couvraient à peu près tout ce qui peut briser dans une caravane. S’ajoutaient aussi à la protection d’autres éléments que l’on pourrait qualifier de dommages collatéraux : remorquage, perte d’aliments, frais de subsistance et, sous certaines conditions, frais de transport aérien. Bref, la totale.
Pour avoir droit de réclamer le déboursé initial, le propriétaire du VR devait ajouter 250 $ à la prime déjà prévue au contrat. Ce que notre acheteur fit sur le champ. Chanceux, durant les sept années qui suivirent, aucune réclamation pouvant être remboursée par la protection ne fut effectuée. Avec les années, le propriétaire du VR en vint même à oublier l’achat de cette fameuse prolongation de garantie.
Un bon matin, l’hiver dernier, sa femme se souvint que la garantie prolongée comportait une clause de remboursement si aucune réclamation n’avait été formulée. Tout sourire, notre caravanier fouilla dans ses archives et retrouva le fameux contrat. Il contacta alors le concessionnaire lui ayant vendu cette protection pour lui demander à être remboursé.
Une réponse négative ne se fit pas attendre. Le concessionnaire lui indiqua qu’une clause de son contrat spécifiait que la demande de remboursement devait être formulée dans les 60 jours suivant l’expiration de la protection. Or, celle-ci avait pris fin plusieurs mois plus tôt. Son sourire disparut d’un coup.
J’ai contacté un courtier de plus de 30 ans d’expérience, aujourd’hui à la retraite, mais qui prend encore plaisir à décortiquer les contrats de ce genre. Il m’a souligné qu’une telle pratique contrevenait à l’article 1437 du Code civil du Québec. Ce même article fut immédiatement cité par un avocat consulté par la suite.
Aujourd’hui, l’assureur continue de nier le bien fondé de la demande et, de son côté, le caravanier envisage d’autres moyens pour obtenir gain de cause. Ce dernier a d’ailleurs promis de me tenir informé de tout nouveau développement.
Moralité, si vous souscrivez à une protection long terme, veuillez lire en entier toutes les clauses qu’elle contient avant de la signer, mais surtout, inscrivez dans le calendrier de votre téléphone, de votre tablette et de votre ordinateur la date de son expiration. De cette façon, il vous sera possible de récupérer l’argent déboursé si, bien sûr, une clause prévoit cette mesure.
Suggestions:
Lorsque le vendeur vous offre une garantie prolongée et qu’il attend votre signature le stylo à la main dites-lui de vous donner le contrat que vous apporterez chez vous pour le lire à tête reposée et que vous lui reviendrez avec une réponse dans quelques jours. Beaucoup de personnes sont gênées de lire tout le contrat pendant que le vendeur attend et signe le contrat sans l’avoir bien lu. Vous pourrez alors peser les pours et les contres de la pertinence du contrat..chez vous sans pression.
Personnellement on utilise encore un bon vieil agenda papier et dans les dernières pages on note certaines choses qu’on recopie année en année (anniversaires, événements importants et justement des reports comme décrit ci-haut). On en a deux actuellement soit la location « gratuite » d’un récepteur télé et d’un cellulaire « gratuit » mais dont la gratuité prendra fin…si on n’avise pas NOUS-MÊME la compagnie à l’expiration du 2 ans de grâce. Si on les avise nous-même la gratuité est prolongée d’un autre 2 ans. Et on sait que l’agenda papier ne nous laissera jamais tomber un matin et qu’on perdra tout en refusant de s’allumer comme tous les foutus appareils électroniques de la vie moderne.
L histoire ne dit pas,,,si la personne en question avait fait sa reclamation a temps…il y aurais peu etre eu d autre arguments de la part du vendeur ..comme exemple…la cie qui etait responsable de cette assurance n existe plus…mais le vendeur a toucher sa commission…
On amène ça à l’émission de télé »la Facture »? Trop d’échappatoires dans ces polices d’assurances – je me tiens loin de ça! Et que dire des commissions élevées payées au vendeur…