La semaine dernière, j’avais la vague impression qu’en abordant la question de la télévision à l’extérieur du Québec mon billet serait populaire. Ce fut le cas puisque de lundi à jeudi, le nombre de lecteurs a presque doublé, en augmentation de 92,6 %. Nul doute que le prochain départ pour le sud de nos chanceux « snowbirds » a compté pour beaucoup dans le nombre de clics.

Comme promis, voici donc le second volet de ce sujet. Toutefois, avant d’aller plus loin, j’aimerais corriger une petite erreur s’étant glissée dans le texte de dimanche dernier. Lorsque j’ai parlé d’un satellite américain où ShawDirect avait loué de la bande passante, j’aurais dû spécifier qu’il s’agissait d’un satellite nord-américain. Certains ont compris que ce satellite était états-unien alors qu’en fait, il est canadien.

Lorsque ShawDirect a décidé de remanier sa programmation pour la rendre encore plus efficace, il était sans doute à des lunes (qui sont aussi des satellites) d’imaginer que des clients lui reprocheraient des impacts négatifs reliés à des accessoires de captation ne lui appartenant pas. ShawDirect ne peut être blâmé puisque les caravaniers possédant des coupoles récentes continuent de capter leurs émissions préférées. La faute est donc aux Winnegard et Explorer de ce monde.

Commençons par le cas de la coupole automatique Winnegard Trav’ler. Les caravaniers possédant une coupole automatique de cette marque fabriquée avant 2017 sont les plus affectés par les changements implantés par ShawDirect.

Pour plusieurs d’entre eux, la seule solution vraiment adéquate sera de faire changer le module interne qui contrôle le positionnement de la coupole puisque son algorithme interne ne lui permet plus de se stabiliser sur les satellites après les avoir détectés. De plus, plusieurs de ces appareils possèdent un LNB de type xKu (la proéminence située à l’extrémité du mat pointant vers le satellite). Malheureusement rendre la Trav’ler à nouveau fonctionnelle coûte environ 800 $. Certes, il s’agit d’un montant important à débourser, mais, considérant que cette mise à niveau sera valide pour six ans et probablement plus encore, ce déboursé augmentera les coûts annuels reliés au VR d’environ une centaine de dollars.

Il existe toutefois une technique permettant de mettre fin à la dérive de l’antenne ne pouvant trouver un satellite de ShawDirect auquel s’ancrer. Cependant, elle présente certaines faiblesses pouvant affecter la qualité de la réception.

Sans trop se perdre dans les détails techniques, il faut se rappeler que les satellites relayant les signaux télévisuels sont tous situés près du méridien séparant le Nord et le Sud du globe, autrement dit, l’équateur. Lorsque nous sommes au Québec, il est plus facile pour l’antenne de capter les signaux puisque, vus d’ici, ceux-ci sont plus bas sur la ligne d’horizon. À l’opposé, en Floride, beaucoup plus près de l’équateur, l’antenne doit pointer plus haut dans le ciel, rendant ainsi son positionnement un peu plus difficile.

Contrairement à la coupole d’Explorer, la Trav’ler ne possède qu’un mode, entièrement automatique. Il est donc impossible de l’ajuster manuellement. Lorsque le module désuet aperçoit un satellite utilisé par ShawDirect, il atteint une qualité de réception d’environ 60 %. À ce moment, l’écran de la télé affiche une bande orangée plutôt qui passe au vert lorsque la réception est optimale. Insatisfait de la qualité, après environ une minute, le contrôle automatique reprendra le balayage du ciel afin de trouver un meilleur signal. Il tournera ainsi sans arrêt. Il est toutefois possible de mettre fin à ce balayage perpétuel et de forcer l’antenne à rester sur le satellite capté.

Pour ce faire, l’utilisateur doit interrompre le processus d’accès au moment où l’antenne trouve un signal, même de piètre qualité, et ce avant qu’elle ne recommence à tourner. Il suffit alors de fermer le commutateur du décodeur et de le rallumer. L’antenne devra cependant se contenter de la faible qualité du signal imposé par l’utilisateur sans possibilité de raffiner son positionnement. La principale conséquence de ceci sera la perte du signal à la moindre pluie ou lorsqu’une branche de palmier secouée par le vent passera dans l’axe de vision de la coupole. Quelle frustration !

Développé au Québec, le système Explorer représentait sans doute le summum en matière de qualité et de fiabilité dans le domaine. La compagnie ayant cessé d’opérer il y a trois ou quatre ans, les propriétaires de ces antennes ne peuvent plus procéder à une mise à niveau de son système d’opération. Celui-ci est donc figé dans le temps. Malgré tout, l’Explorer, qui dispose de trois modes de fonctionnement — automatique, semi-automatique et manuel — est beaucoup moins vulnérable aux changements opérés par ShawDirect.

Pour continuer à capter les signaux provenant des satellites, le propriétaire d’une telle antenne doit oublier le mode automatique pour lui préférer le mode semi-automatique ou le mode manuel. Il est toutefois judicieux de choisir le mode semi-automatique, plus facile d’opération, mais surtout beaucoup plus précis en ce qui a trait à l’optimisation du signal.

Attention cependant, lorsque l’antenne s’arrête sur le satellite désiré, il faut éviter d’appuyer sur le bouton OUI pour confirmer et attendre sans rien toucher. Après quelques minutes, l’appareil mettra fin de lui-même au processus de recherche et demeurera sur le signal capté. Normalement, à partir de ce moment, vous devriez accéder à vos émissions préférées.

Je m’en voudrais de terminer ce billet sans remercier deux techniciens d’expérience m’ayant aidé à clarifier les méandres de ce problème et permis d’identifier les solutions possibles. Ce sont David Fiset d’Antenne satellite VR et Jean-Philippe Gallard de Cristal VR. Lors de nos entretiens, ce dernier m’a d’ailleurs confirmé avoir commandé et reçu plusieurs dizaines de modules pour mieux desservir les caravaniers désireux de mettre leur Trav’ler à niveau avant de partir pour le sud.

La semaine prochaine, je reviendrai une dernière fois sur ce sujet pour vous présenter trois autres solutions possibles, dont une très peu onéreuse.

D’ici là, comme toujours, je vous invite à me faire parvenir vos questions et commentaires ne se rapportant pas au sujet du jour à l’adresse suivante : plaquerre@campingcaravaningmag.ca.