Ontario/Lac Supérieur – Vue d’en haut…
Nous avons réservé trois nuits au camping du parc provincial Sleeping Giant, ce qui nous donne deux journées entières à consacrer au plein air, dont la seconde à la randonnée pédestre.
Le sentier le plus populaire du parc est le Top of the Giant qui nous amène sur la tête du Géant endormi. Comme nous avons cru, au départ, qu’il ne s’agissait que d’une distance de 7,4 km, notre curiosité envers les cimetières nous a fait débuter la journée par une courte randonnée de 2 km vers le Silver Islet Cemetery qui a accueilli une soixantaine de personnes en 1880 et 1937. L’intérêt particulier de l’endroit me semble d’abord être l’originalité des sépultures qui se composent d’une épitaphe de bois entourée d’une haute clôture également de bois. Ensuite, ce qui rend ce cimetière particulièrement lugubre et saisissant s’avère son état de conservation. La plupart du temps, les lieux de sépulture anciens se trouvent en terrain dégagé. Celui-ci a carrément été pris d’assaut par la forêt, d’énormes bouleaux ayant poussé au centre de la dépression de la fausse. Ou des arbres ayant littéralement soulevé ou écrasé les aménagements.

Top of the Giant
Ensuite, de retour au départ des autres sentiers, là même d’où nous sommes partis pour aller voir le rocher Sea Lion. Ici commence un exercice mathématique qui nous jouera un tour. Le piquet indicateur mentionne une distance de 7,4 km pour le Top of the Giant. Nous allons jusqu’à croire qu’il s’agit de l’aller-retour. Nous découvrirons plus tard qu’il s’agit en réalité de la distance pour atteindre le début du sentier du sommet. Un 7,4 km ennuyant, sur un sentier plat, assez large pour les 4 roues du parc et sans points de vue, sinon quelques fenêtres sur le lac Supérieur.

La suite s’étire sur 3,3 km jusqu’au premier belvédère sur le lac et 0,9 pour le point de vue sur la baie Thunder. Sans nous y attendre au départ, nous avons conséquemment cumulé environ 23 km de rando, soit plus de 31 000 pas et 92 étages de dénivellation. Mettons qu’on avait hâte d’arriver ! Mais on l’a fait !

Au total, la randonnée pédestre nous a déçus pour le manque de points d’intérêt et la confusion du mode d’évaluation des distances, différentes des normes internationales. Le kayak nous a toutefois enchantés de même que le camping qui est exceptionnel.
Combien ?
Le prix des campings des parcs provinciaux reste cependant relativement élevé, à 42 $ par jour sans services, 54 $ avec service plus taxes et 9,73 $ de frais de réservation. Comme je le mentionnais précédemment, les emplacements avec service offrent seulement l’électricité, les bornes pouvant se trouver à 30 mètres du VR. L’eau et la vidange sont disponibles sur le site. Plusieurs des campings sont trop isolés pour capter un signal téléphonique et aucun n’offre l’Internet.
Canyon Ouimet
Le début de journée est encore déprimant avec ses nuages, le vent et la pluie délicate. Il se prête très bien à la route. Mais nous n’avons qu’une cinquantaine de kilomètres à faire pour atteindre l’intersection du canyon Ouimet puis une douzaine sur le chemin qui mène au stationnement de ce site gratuit qui fait partie des parcs provinciaux, sans camping toutefois.

Un court sentier de 800 mètres, doté d’un joli ponceau, conduit au premier belvédère perché au-dessus de cette très profonde et longue faille d’effondrement (1 000 km). Les parois extrêmement abruptes plongent vers un lit rocailleux qui s’est affaissé par-dessus un long couloir souterrain creusé par la fonte des glaciers. Un phénomène naturel original et des plus intéressants.
Thunder Bay
La ville de Thunder Bay, tout au bout de notre circuit sur le pourtour canadien du lac Supérieur, est de loin la plus importante du circuit avec environ 110 000 habitants. Sa vocation portuaire et industrielle se devine de loin visuellement sur la Transcanadienne. Le tout premier arrêt de cette étape urbaine est le parc où se trouve le Mémorial Terry Fox ainsi que le belvédère qui surplombe Thunder Bay, la ville, la baie et ses îles, dont le Sleeping Giant vu de son flanc ouest.

Terry Fox, précédemment amputé d’une jambe, entreprend en 1980 son Marathon de l’espoir pour amasser des fonds consacrés à la recherche sur le cancer. Il débute à St John’s, Terre-Neuve, une traversée du Canada à la course. Mais il doit abandonner le 31 août à 4 km de Thunder Bay. Le monument sera inauguré en 1982, quelques jours avant le premier anniversaire de son décès.
À notre arrivée en ville, nous avons voulu explorer le centre-ville, à la recherche d’une rue agréable, de restaurants et terrasses… Sans succès. Nous nous sommes finalement arrêtés dans un resto généraliste puis sommes ensuite passés à la microbrasserie Sleeping Giant pour faire provision de leur excellente stout et d’une très bonne rousse très houblonnée, Mr Candehead.
Direction Comfort Inn pour redécouvrir le plaisir de la douche et d’un bon lit. Ce qui nous amène à essayer un bon petit resto chinois situé tout près, le Canton, où nous retournons le lendemain pour le dîner hebdomadaire de dim sum.
Le lendemain, nous nous rendons au parc provincial Kakabeka Falls pour admirer son impressionnante chute de 28 mètres sur la rivière Kaministiquia. L’endroit est particulièrement significatif puisqu’il a été « découvert » par un explorateur français au 17e siècle puis s’est retrouvé sur l’itinéraire des Voyageurs, qui alimentaient les postes de traite de l’Ouest depuis Montréal et qui rencontraient ici un des pires portages de toute leur route en termes de dénivellation. Le sentier de portage extrêmement escarpé, que chacun montait et descendait avec 180 livres de charge sur le dos, attelé à son front, est toujours existant et les marcheurs peuvent l’emprunter. D’autres courts sentiers proposent divers points de vue sur la chute et le canyon. Le parc dispose également d’un camping.

Le reste de la journée sera consacré au pratico-pratique, puisqu’il faut bien faire son lavage, alors que les buanderies sont closes dans la plupart des campings. Faire l’épicerie alors qu’on a accès à des commerces dignes de ce nom. Et faire un peu de ménage dans notre maison sur roues avant de prendre le chemin du retour qui sera parsemé de presque autant d’arrêts que l’aller.
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