Obtus à la recherche d’aventure et de dépaysement
Non,le titre de ce billet ne provient pas de la section des annonces classées. Il m’a simplement été dicté par l’actualité touristique québécoise de la semaine.
Nous avons tous lu et entendu ces élus de municipalités gaspésiennes faire état de comportements disgracieux de la part des vacanciers qui ont orienté leur boussole vers la péninsule ou la Côte-Nord. La frontière des États-Unis fermée, les Maritimes refusant les touristes québécois, un volume important de la clientèle vacancière devait faire une croix sur les plages de la Nouvelle-Angleterre et trouver rapidement une destination de remplacement.
La dénonciation de ces élus et dirigeants d’organisations touristiques fut livrée avec beaucoup de tact et de nuances, tout à l’opposé du manque de savoir vivre des envahisseurs. Le doigté de leurs propos laissait toutefois entrevoir la complexité du dilemme engendré par cette situation déplorable.
Pour des régions comme la Gaspésie, la Côte-Nord et d’autres, le tourisme joue un rôle aussi important qu’essentiel à leur santé économique. Les grandes vacances d’été, c’est un peu leur manne à eux. Ensachées dans un échéancier aussi court qu’intense, ces semaines revêtent la même importance cruciale que le temps des récoltes pour le fermier ou la saison du homard pour le pêcheur.
Chacun doit besogner rapidement et très dur pour engranger les provisions requises pour survivre aux longs mois qui suivront. Comme c’est toujours le cas, entre les hautes marées d’automne et le mois de juin de l’an qui suivra, les touristes sont loin de se bousculer sur le quai pour se rendre en bateau à Île Bonaventure ou photographier le Rocher percé.
Le message de ces porte-parole touristiques devenait d’autant plus difficile à livrer qu’il ne devait pas heurter la sensibilité des gentils touristes, mais seulement cibler les désagréables bougons. Mission accomplie, le message a passé. De là à dire que la situation va se corriger rapidement, on verra.
Personnellement, et je ne crois pas être le seul, je me suis senti interpelé par l’appel au respect du message. Pourtant, dans tous mes voyages, je me fais un point d’honneur de réduire à son minimum l’empreinte de mes déplacements et de mes séjours. S’ensuivra-t-il un risque pour les caravaniers respectueux formant la très très grande majorité d’être perçus de la même façon que les déviants ? Probablement pas, je l’espère ; du moins une fois terminées les vacances de la construction. Difficile toutefois d’en avoir la certitude.
Nous vivons dans un monde binaire où seuls le blanc et le noir dominent. Les gros titres de la semaine ont fait une fois de plus la preuve de ce triste postulat moderne. Pourtant, en y pensant bien, il est relativement facile de trouver des explications à l’éclosion de ce nouveau phénomène en matière de comportement de camping.
Bien sûr, je passe outre la congestion découlant des nombreuses interdictions dans les destinations possibles et le manque de ressources d’hébergement dans les régions. Disparu le voyage d’été en Europe, sur les plages américaines ou dans les Maritimes.
Le Coronavirus, par la méfiance et la perte de confiance qu’il a créées envers les transports collectifs et les lieux de rassemblements comme les restaurants, les bars et les salles de spectacles, en a contraint plusieurs à se tourner vers de nouvelles façons de voyager. Les commerçants de VR, de vélos et de matériels de camping ou de plein air peuvent en témoigner, tellement ils peinent à répondre à la demande.
S’improviser du jour au lendemain adepte du camping et du caravaning sous-entend nécessairement un manque d’expérience et de connaissances. Tête baissée plusieurs ont jeté leur dévolu sur ce mode plutôt alléchant de voyager. Les plus conscients des coûts associés au caravaning et sans doute aussi les moins fortunés se sont naturellement tournés vers la tente. Rouler vers l’Est et voir le golfe était tout ce qui importait. Pas le temps de réfléchir sur les comportements civiques, de respect, de politesse et de bienséance à adopter. Bof, c’est le temps des vacances, à nous la liberté, les abus et les folies !
S’imaginant sans doute que la Gaspésie leur appartenait en propre, ils se sont installés un partout en laissant des traces bien visibles de leur présence derrière eux. Déçue de se sentir envahie de la sorte et de constater un tel manque de respect, une personne de la région m’a avoué que jamais lorsqu’elle vient dans la région de Québec, Montréal, Sherbrooke ou Gatineau elle n’oserait aller planter sa tente sur la pelouse ou squatter pour dormir le perron d’un résident de ces villes. Pour elle, il était tout simplement impossible de comprendre le comportement de ces citadins.
Dans les années 50, les gens de la ville considéraient les gens de la campagne et des régions comme des gens simples, pour ne pas dire simplets. Est-il possible que notre société ait si peu évolué 70 ans plus tard ? La société, sans doute pas, mais des individus oui.
Chaque été, durant les vacances de la construction, il est courant d’entendre parler d’abus ou de manque de civisme en matière de camping. L’Assemblée nationale étant au repos et plusieurs politiciens en vacances, les journalistes, n’ayant rien d’autre à se mettre sous la dent, en sont souvent réduits à faire leurs choux gras des écarts de conduite des citadins en vadrouille dans les régions. Cette année cependant, les campings-Walmart ont cédé la première page des journaux aux bougons envahisseurs.
Moi qui envisageais une virée sur la Côte-Nord vers la mi-août, je me questionne sur l’accueil qui me sera réservé. Une chose est certaine, je me ferai encore plus discret qu’à l’habitude afin de rassurer mes hôtes.
Le juste équilibre de cette société a été rompue et voilà ce qui arrive, une dérive dans les comportements d’une tranche de cette population. Je demeure dans la Montérégie et même ici les villes ont du mettre en place des règlements afin de contrôler les excès. La plage de Hudson, secret bien gardé pas la population locale a été littéralement assaillie par les gens de partout, tellement que le conseil de ville a dû fermer la plage à tout accès à défaut d’avoir une amende de 50$. Au même endroit j’ai vue une clôture improvisé en bois fait par un voisin dudit parc avec des affiches « propriété privée » et « Interdit de passer », semblerais que le propriétaire du terrain en question devait être tanné de chasser des visiteurs sans scrupules de son terrain. Les gens sont partout, les haltes-repos sont pleines, le moindre petit accès à un cours d’eau est sollicité à outrance. Vivement que la fin des vacances approche, il est assez désagréable de visiter les régions dans ces conditions. Pour cette année, nous choisirons des campings plutôt calmes avec moins d’activités qui risque d’attirer les foules, même au risque de payer plus cher, la tranquillité d’esprit en vaut la chandelle.
Ne pas oublier que c’est habituellement environ entre 5% et 10% des gens qui causent entre 90% et 95% des problèmes.
C’est ici juste pareil comme ailleurs. Et ces gens font que les 90% restants sont pénalisés à cause des ces 5 à 10%.
C’est triste, mais c’est ça.
Pourquoi des commentaires effacés? Il n’y avait rien d’offensant me semble!
Dans la plupart des reportages j’ai trouvé les journalistes bien paresseux. Ils ont suivi la mode des reportages des années passées. C’est à dire faire du bashing facile sur les campeurs.Les journalistes ont fait aucune recherche minimum. Je suis pas prêt à dire que la faute est 100% sur les campeurs.
Il était évident que le Québec touristique serais super achalandé. Ca prenait pas la tête à Papineau pour deviner ca. Les municipalités ne m’ont pas impressionné dans leurs efforts pour accommoder cette horde fantastique de touristes . Manque de poubelles,ramassages standard comme dans le temps où il y a pas de touristes, manque de services de sécurité ,manque d’emplacements pour dépanner les campeurs qui sont en overflow etc etc
Si on veut garder nos touristes chez nous ça demande un effort et de l’organisation. Si les autres pays sont capables de bien nous recevoir on devrait être capable aussi.
Il semble bien que certains commentaires aient disparus du blogue cette semaine. On m’a appris aujourd’hui que des techniciens externes, responsables de l’entretien et de la mise à jour des différents sites de la FQCC sont à l’oeuvre.
J’ai personnellement perdu mes accréditations d’accès durant ce ménage printanier. Heureusement, qu’en tentant d’accéder au site d’édition du blogue, je me suis rendu compte que j’étais embarré dehors. Heureusement, avec de l’aide, une solution temporaire a été trouvée. Ah, les joies de l’informatique!
Même mon nom habituel, Paul Laquerre, est temporairement devenu admin.
Bien, Admin Laquerre, on a vu pire comme nom ! :-)))))))