Étrangement, il y a quelques jours, lorsque j’ai accédé au site www.reserveamerica.com afin de voir la disponibilité d’emplacements au Wekiwa Spring State Park, notre parc d’État préféré, au nord d’Orlando, plusieurs étaient listés comme libres. Ce très faible achalandage m’apparaissant comme un augure de tranquillité, je n’avais donc pas conclu à la nécessité de réserver.
Quelle ne fut pas notre surprise, en début de samedi après-midi, d’apprendre de la bouche du préposé du poste d’accueil, qu’il ne restait plus un seul emplacement de libre. « No kidding » lui dis-je, incrédule! Mais l’employé, tout désolé qu’il était, m’assura qu’il était sérieux. En douze visites à ce parc en 19 ans, c’était bien la première fois que l’on me refusait d’y camper.
Dépités par cette réponse, arrêtés dans le stationnement, Michelle et moi scrutions nos répertoires de camping afin de trouver une solution de rechange à proximité. Tout à coup, le préposé sort de sa guérite et m’annonce qu’un emplacement vient tout juste de se libérer. Étonné de ce revirement aussi inattendu qu’opportun, je me précipite à l’intérieur du poste d’accueil, bien décidé à ne pas laisser une telle chance nous échapper.
En entrant, je croise un type qui sortait. Il venait tout juste de demander au gardien de résilier son emplacement, car il devait quitter le parc plus tôt que prévu. Bénis des dieux, notre problème venait de trouver sa solution. Qui plus est, le seul emplacement vacant se trouvait justement dans notre boucle préférée. Que demander de mieux?
Habituellement, les véhicules récréatifs que l’on apperçoit dans les parcs d’État sont de dimensions modestes. Beaucoup de tentes-caravanes ou de tentes, quelques classe B ou C, ou des A pas trop gros. Surprise, notre voisin voyage dans un Prévost de 45 pieds. Encore plus surprenant, derrière son mastodonte, il traîne une remorque à deux niveaux qui fait bien 24 pieds de long. À l’avant, une partie surélevée accueille deux VTT à quatre roues. Sous ceux-ci, une grosse Harley comme il se doit. La partie arrière de la remorque est réservée pour une sorte de cart de golf à quatre roues motrices. Pour cet États-unien, pas question de quitter la maison sans ses jouets.
Tant qu’à parler de gros véhicules, au camping où nous étions hier, j’ai vu la plus grosse caravane à sellette qu’il m’ait été donné de voir à vie. Son propriétaire avec qui j’ai discuté était tout fier de m’apprendre qu’elle mesurait 47 pieds et pesait 33 000 livres. Fabriquée sur mesure, elle ressemblait plus à une remorque qu’à un traditionnel VR, ayant très très peu de fenêtres. En fait, je suis certain que la fenestration de notre ancienne Alto lui était de beaucoup supérieure.
Pour la remorquer, le bonhomme utilisait un tracteur de van à double essieux. Ce dernier, de style Peterbuilt, lui servait aussi à emporter son youyou sur deux rampes inclinées à 45 degrés entre la cabine et la sellette d’attelage. Un treuil à filin d’acier hissait son VUS Suzuki décapotable à bord. Sous les rampes, il lui restait encore assez d’espace pour y entrer sa grosse motocyclette à trois roues.
Au total son équipage mesurait 73 pieds, une longueur excédant la limite imposée par plusieurs États. Jamais, selon lui, cet excès ne lui avait encore causé de problème. En voyant passer un tel véhicule j’imaginais facilement le contrôleur se demander quelles substances hallicinogènes avaient bien pu être ajoutées à la pâte de ses beignets.
Il n’y a rien de trop beau pour la classe ouvrière.
Et dire que, des fois, on trouve notre classe A de 30 pieds un peu long.
si jamais je manquais d’essence, je lui demanderai de tirer mon alto, jusqu’au prochain poste d’essence…juste 17 pieds de plus…y sentira pas ça !!!