Nouvelle génération
Il y a maintenant plus de trois ans, j’avais annoncé une nouvelle tendance se dessinant dans l’univers du caravaning. J’écrivais alors que le segment à plus fort potentiel de développement serait celui des petits véhicules récréatifs, particulièrement ceux de catégorie B et B+. Les plus récentes données de l’industrie concernant le volume des ventes de VR semblent semble indiquer que j’avais vu juste. Essayons un peu de décortiquer les causes de cette mouvance vers le petit format.
La cause la plus importante prend racine dans l’évolution de la démographie, particulièrement dans le poids que représente le segment de population qu’est celui des baby-boomers. Ce phénomène démographique lourd, initié par la fin de la dernière guerre mondiale et la prospérité nord-américaine qui suivit, fait en sorte qu’aujourd’hui, un nombre impressionnant de personnes atteignent l’âge de la retraite. Plus instruits et plus ouverts sur le monde que les générations les ayant précédées, ils ont depuis longtemps pris goût au voyage et à l’exotisme. Moins sédentaires que les caravaniers de longue date, ils affichent peu d’intérêt pour le camping de type saisonnier, lui préférant de beaucoup la mobilité et la découverte.
Plusieurs des caravaniers actuels considèrent leur véhicule récréatif comme une seconde maison ou un chalet. Cette perception les conduit souvent à vouloir recréer un confort similaire à celui que l’on trouve dans une habitation traditionnelle. Faut-il se surprendre alors que leurs véhicules récréatifs soient devenus de véritables maisons ambulantes et dans certains cas de véritables palaces avec toutes les commodités domestiques modernes ?
De leur côté, les baby-boomers s’intéressent à d’autres priorités. Leur soif de voyage et leur mode de vie s’accommodent souvent mal des gros véhicules encombrants qui imposent plusieurs compromis et obligent à remorquer un youyou pour visiter les environs ou se rendre en ville.
Ils préfèrent de loin voyager sans avoir à se soucier de la compatibilité des dimensions de leur véhicule récréatif avec certaines restrictions de la route. Libérés de tels tracas, ils peuvent à souhait modifier leur itinéraire et, si le cœur leur en dit, rouler ou stationner en plein centre-ville de toutes les grandes cités. Cette possibilité d’improviser rejoint deux de leurs valeurs les plus fondamentales, la liberté et le plaisir accessible.
Le caravaning est donc rendu à la croisée des chemins, à un transfert de génération entre deux types d’amateurs de VR. Les premiers, ayant débuté leur carrière en étant formés à l’école du camping sous la tente, ont petit à petit évolué dans leurs choix de véhicules récréatifs, souvent à la recherche d’un plus grand confort, au risque de limiter leur mobilité.
Les boomers eux, en moins grand nombre attiré par l’activité du camping, trouvent dans le VR un moyen souple et économique d’étancher leur soif de voyage. Ils sont donc très sensibles aux petits VR, capables de se faufiler partout. À leurs yeux, cette polyvalence, associée à un coût d’entretien modeste, compense amplement les restrictions imposées par l’exiguïté de leur volume intérieur. Je précise ici que, malgré l’utilisation du mot génération, l’âge des personnes en cause n’a rien à voir dans ce débat. Avant tout, c’est plutôt de deux philosophies dont il est question. Pour la première, le caravaning est un aboutissement alors que pour la seconde, il est plutôt un prérequis pour voyager autrement.
Je termine avec trois exemples de la popularité des petites autocaravanes. Le premier vous fera sans doute sourire par sa démesure tandis que les deux autres soutiennent bien les propos que je viens de vous tenir.
Aux États-Unis, la compagnie Airstream fabrique maintenant des véhicules de classe B. Même très onéreux (prix de base suggéré de 145 000 USD), ils dominent le marché étatsunien en terme d’unités vendues dans cette catégorie. D’ailleurs, l’an dernier, le fabricant d’autocaravanes de luxe Newell Coach (prix de base de 1,3 million USD) a conclu une entente pour la vente de ces Sprinter Airstream à ses clients. Newell Coach leur suggère en effet d’acheter un Sprinter Airstream et de le remorquer derrière leur gros mastodonte afin de s’en servir pour faire des escapades de quelques jours. Et ils en vendent ! Imaginez, conduire un VR si gros qu’il faille en attacher un autre derrière, plus petit, afin de pouvoir se rendre en des lieux difficilement accessible au premier.
Le géant européen Hymer annonçait récemment qu’il débutait la commercialisation en Amérique du Nord, d’un VR de classe B nommé Grand Canyon, lui aussi construit sur la base du Ram Promaster.
Plus près de nous, au Québec, le fabricant Safari Condo a le vent dans les voiles. En mars seulement, mois des grands salons de véhicules récréatifs, la compagnie beauceronne a vendu plus de 50 unités, un record. Même si, ce nombre impressionnant inclut des caravanes Alto vendues ce mois-ci, il est très majoritairement constitué d’autocaravanes de classe B.
Bonjour M.Laquerre,
Le géant Hymer arrive aux USA avec la plateforme du Ram promaster et non du Sprinter.
Un fidèle lecteur
Jean Leclerc,
Merci de m’avoir souligné cette erreur. Je savais pourtant que l’allemande Hymer avait adapté le Grand Canyon du châssis Ducato à celui de Promaster. Seule explication à ma méprise, mon trop grand désir de me retrouver dans un VR utilisant la plateforme Sprinter.
Bonjour M. Laquerre,
Un gros merci pour vos articles toujours intéressants.
Ce matin ns sommes contents de lire que la demande va de plus en plus vers les petits VR mais nous sommes énormément surpris de cela puisque ce n’est pas ce que représentait le salon du VR de Mtl.
Nous y allions pour voir des petits VR au niveau des roulottes et des motorisés mais il n’y avait à peu près rien. Que des gros mastodontes, c’était à notre goût vraiment désolant de voir ça, nous avions donc cru qu’une forte demande allait encore vers ce genre de VR. Faudra bien que les dirigeants de concessions finissent par s’apercevoir qu’il y a un autre type de clientèle.
Nous avons par ailleurs pu voir la belle évolution de Safari Condo, de beaux nouveaux modèles très ingénieux, bravo à ce produit québécois. Nous sommes bien heureux de savoir qu’ils ont su tirer leur épingle du jeu.
Lucie &Alain
Un autre bon article qui à mon avis n’est qu’une opinion personnelle parmi tant d’autres.
Certains aiment vivre à l’étroit, genre dans un condo de 800 pieds carrés tandis que d’autres préfèrent les grands condos ou les grandes maisons de 1800 pieds carrés et plus; ces mêmes gens choisiront leur véhicule récréatif, si il y a lieu, selon leur goût et le coût associé à cet achat.
Ceux qui ont eu le loisir ou la chance d’essayer différentes grandeurs et marques de vr, donnenront une bonne opinion du produit qu’ils ont en main à ce moment précis.
Que ce soit la mini roulotte Alto, le Scepter diesel ou ce classe B à essence, ils ont tous eu droit à l’opinion du propriétaire et tous ces vr avaient leurs défauts et leurs qualités.
À mon avis, le changement vers les plus petits motorisés sont dus en grosse partie à la hausse du prix du carburant mais ce ne sont pas tous les propriétaire qui ont la chance de louer ou d’emprunter certains véhiclules récréatifs et en faire l’essai pour un an ou deux; la majorité d’entre nous ont payé le gros prix et aujourd’hui, ces propriétaires sont pris avec ces gros mastodomes à moins des vendre à perte.
La qualité et le génie allemands, très interessant. Reste à connaitre le prix, le réseau de distribution, le service etc
Card
Normand B,
Vous ne m’en voudrez pas de ne pas être d’accord avec la fin de votre commentaire. Je trouve un peu mesquin de laisser entendre que je profite d’avantages hors du commun en matière de véhicules récréatifs. Depuis 1997, année où j’ai commencé à devenir caravanier à plein temps, jusqu’à aujourd’hui, sans exception, j’ai toujours acheté au prix du marché les véhicules récréatifs que Michelle et moi avons habités.
Il est donc faux d’insinuer que j’ai pu louer ou mettre à l’essai des véhicules pendant un an ou deux, alors que le commun des mortels doit se les procurer au gros prix, pour reprendre votre expression. Moi aussi, j’ai subi des pertes, parfois considérables, au moment de revendre mes VR, mais ce sont des choix que j’assume pleinement et qui répondaient à l’évolution de nos besoins.
Il m’arrive à l’occasion, dans le cadre d’un essai pour le magazine Camping Caravaning, d’utiliser un véhicule récréatif prêté. Ces essais routiers, à l’exception d’un seul, ne durent jamais plus que 3 à 5 jours, le temps d’en expérimenter les caractéristiques et d’en utiliser tous les accessoires. Quant à l’exception, elle s’est déroulée en Allemagne, en 2012, alors que la compagnie Westfalia m’avait autorisé un essai routier sans véritable limite de temps. Croyez-moi, j’en ai bien profité puisque j’ai ramené le camping-car quatre semaines plus tard.
Bonjour monsieur Laquerre,
Avez vous des chiffres sur les ratios de vente sur les différents types de vr ou une source que nous pourrions consulter?
Merci!
J’aimerais avoir votre opinion au sujet de la nouvelle tendance concernant le petit bouchon qu’on laisse échapper les eaux grises du VR. Etant un baby-boomer avec un esprit écolo. je trouve inconcevable de voir ces personnes être à l’aise avec ce comportement dans des campings où on est côte a côte. Merci de votre collaboration !
À Robert Dorais
Dépendant à quel endroit je suis campé, j’utilise occasionnellement ce système dans les parcs provinciaux ou « state park » des USA en plein bois lorsque je suis installé sur un espace sans égoût. Ce sont des eaux grises tout comme celles des utilisateurs de tentes ou tentes-roulottes qui lavent leur vaisselle à plein ciel et déversent les eaux grises directement sur leur terrain ou tout près.
p.s. utiliser un boyau vert qui se dissimule bien dans le tapis naturel
@Normand
J Je vais me trouver un boyau vert.
Peu importe la couleur du tuyau, j’utilise toujours les stations de vidange. Après on se questionne sur l’arrivée de réglémentation qui ne sera sans doute pas à notre avantage.