Ça y est, depuis vendredi après-midi, Michelle et moi sommes redevenus des êtres normaux, du moins dans le sens où nous habitons un domicile fixe comme la très grande majorité des gens. Depuis que nous avons quitté la Floride pour nous rendre au salon de l’industrie du VR, à Louisville, Kentucky et même ces derniers jours, le beau temps nous a accompagnés tout au long de ce périple de 3 000 km. Par contre, au sortir de l’auto, hier après-midi, j’ai trouvé que -8 °C était pas mal plus froid que les 27 degrés réchauffand au même moment le nord de la Floride. Je n’avais qu’à rester dans le Sud, je sais…
J’ai été très touché par tous les commentaires et témoignages reçus à la suite de mon billet de la semaine dernière. Dans l’ensemble, ils révélaient beaucoup de compréhension face à notre nouvelle orientation. Toutefois, j’ai perçu une certaine ambiguïté dans l’esprit de certains en lien avec mon avenir de chroniqueur et même de caravanier. Des courriels me sont aussi personnellement parvenus, demandant de préciser un peu plus mes intentions. Certains même voulaient précisément savoir si la maladie, une des causes les plus fréquentes menant à l’abandon de la vie nomade, pouvait avoir été un facteur de décision.
Rassurez-vous, notre intention de mettre fin à notre vie de nomade à plein temps n’a pas été dictée par un quelconque problème de santé. Non, nous avions tout simplement envie de voir la vie autrement. Bien sûr, nous allons continuer à pratiquer le caravaning, mais, à un rythme différent, entrecoupé de pauses d’une durée variable, au gré de notre fantaisie.
Pas question non plus de résilier mes fonctions de rédacteur en chef du magazine Camping Caravaning et encore moins de mettre fin à ce blogue. Ce n’est pas parce que je ne le pratique plus durant toute l’année que le caravaning a cessé de me passionner, bien au contraire. Je suis d’ailleurs persuadé que notre nouveau style de vie va m’amener à une plus grande diversité d’expériences qui ajoutera à ce que j’ai appris durant ces 15 années sur la route. Il est des moments où, changer l’angle de son regard sur la réalité, permet d’en saisir des nuances jusqu’alors dans l’ombre.
Comme je le disais au début de ces lignes, il me faut maintenant apprivoiser la vie sédentaire, sa routine, mais aussi ses opportunités. Hier matin, je regardais un cargo remonter lentement le Saint-Laurent et passer tout près de l’île Sainte-Hélène. Simultanément, des automobiles, pressées d’arriver je ne sais où, roulaient dans les deux sens sur l’autoroute 20. Par la fenêtre, je voyais aussi Montréal, son port, ses gratte-ciel, le pont Jacques-Cartier et, en arrière-plan, le Mont-Royal. Bien au chaud dans mon condo, à siroter un café allongé, je me plaisais à penser que ce paysage n’avait rien à envier à d’autres, plus lointains. D’ailleurs, au même moment, je suis certain qu’en Arizona ou dans le sud de la Californie, un type, regardant le désert par sa fenêtre, devait se dire qu’un jour, il aimerait bien visiter ma région. On dirait que changer de décor fait partie des besoins humains. Après tout, durant les vacances d’été, les Gaspésiens viennent visiter la métropole alors que les Montréalais prennent la route pour Gaspé, Percé ou Chandler !
La semaine prochaine, des nouvelles du salon de Louisville.
Il y a beaucoup de plaisir à rêver au prochain voyage.
Comme à se souvenir de ceux qu’on a fait.
Bon retour, que l’enracinement sédentaire vous soit profitable à vous et Michelle.
Aux plaisirs d’une rencontre et je continuerai à vous lire sachant que vous partagerez vos expériences avec générosité comme toujours.
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt vos commentaires sur le nomadisme. Nous pratiquons le camping/caravaning depuis plusieurs années, en Westfalia, Safari condo et maintenat en Winnebago View. J’ai souvent été tentée par le nomadisme à temps plein mais la principale raison pour ne pas plonger est le désir de voir d’autres horizons en tout temps de l’année. Etre obligés de rester au Québec tout l’été n’est pas une option pour nous. Je comprends donc parfaitement votre désir de voir une autre « nature » et je vous souhaite le temps de faire l’Alaska et l’Orégon ou de retourner en Europe…qui sait. Etre sédentaire n’est pas une prison, c’est une ouverture sur d’autres voyages. Bonne chance et bonne continuité et je continuerai de lire vos chroniques avec plaisir.
Contente que votre blogue se poursuive. J’aimerais savoir si dans votre décision, l’obligation de vivre l’hiver Québécois qui passe du froid polaire à la pluie verglaçante en quelques heures vous a un peu titillé. Avouons-le, si, à la retraite, nous ne sommes pas adeptes de sports d’hiver, çà peut être long et l’enrouillement est à nos portes.
Dans mon cas, çà fait presque 3 ans que je suis à la retraite et mon idée était faite depuis belle lurette de ne pas m’imposer ces hivers et toutes les contraintes qui y sont liées. Je voulais surtout rester active en faisant du vélo, de la marche, de la natation et sortir en sandales sans avoir à enfiler bottes et bougrine.
Durant mes années de travail, j’ai fait plusieurs voyages dans les Antilles, fait la traversée du Canada, une dizaine de séjours en Europe, Maroc, Tunisie, Turquie…Les attentes, les procédures dans les aéroports et les décalages horaires me pesaient beaucoup à la fin.
Alors, sans être »Full-Timer », j’ai peut-être fait un choix à l’opposé du vôtre en passant ,maintenant à la retraite, mes hivers dans le sud des USA …Et peut-être que dans une dizaine d’années, je me raviserai. La vie est un changement perpétuel!
Bon retour chez-vous.
Fiou!
Je suis bien contente de savoir qu’il n’y a pas de maladie dans votre coin, que vous continuer à bloguer, à voyager autrement.
N’empêche que ça sera surement une adaptation…on part 3 semaines, on reviens et on se sent un peu « déphasé » pendant quelques jours…
Je nous souhaite encore de belles années ! Autant à vous qu’à nous !
Bonne continuité ! À vous et à votre douce !