
New Orleans, je l’ai souligné la semaine dernière, profite beaucoup de l’affluence des touristes. Son « French Quarter », célèbre dans le monde entier, constitue sans l’ombre d’un doute, le centre d’attraction principal de cette ville au lointain passé francophone.
Aujourd’hui, ses racines françaises se résument surtout à des noms de rues dont la prononciation est très souvent massacrée par les États-Uniens. De toute façon, la plupart d’entre eux n’ont absolument aucune idée de la signification de ces noms.
En fait, le « French Quarter » tient plus du piège à touristes que du patrimoine historique. Boutiques à souvenirs (pour la plupart fabriqués en Chine), bars d’effeuilleuses, tripots de toute sorte s’insèrent entre des restaurants de qualité fort inégale.
Ainsi que l’un d’entre vous me l’avait suggéré, je me suis rendu au bar de Pat O’Brien gouter au coquetel qui, selon la légende, a fait la notoriété de la maison. J’ai trouvé cette boisson, un Hurricane, bien loin d’être aussi intense qu’un ouragan dont il tire pourtant son nom. Le rhum y était beaucoup trop dilué dans le jus de citron et le jus de fruits de la passion. De loin, j’ai préféré le Sazerac, une autre boisson locale à base de bourbon et beaucoup plus musclée.
En circulant sur la rue St. Peter, très achalandée elle aussi, nous fûmes abordés par un taupin, véritable armoire à glace, du genre que tu ne voudrais pas rencontrer dans une ruelle sombre à minuit le soir. En moins de temps qu’il ne le faut et dans un langage à l’accent incompréhensible du Sud déformé par l’absence de la moitié des ses dents, il s’adressa à mon gendre pour lui offrir de cirer ses chaussures.
Avant même que Pierre n’ait le temps de décliner son offre, le gorille verse un liquide visqueux sur ses espadrilles et commence à frotter pendant environ une dizaine de secondes, limitant son travail à la seule empeigne des souliers. Se relevant, il exige 20 $ (vous avez bien lu, il y a effectivement un zéro) pour son labeur, un travail inachevé et baclé.
Pris au dépourvu et sans doute impressionné par la carrure de l’individu qui enlevait toute envie de négocier, mon gendre s’exécuta, conscient toutefois de s’être fait arnaquer.
Une fois le billet arraché de ces mains, bon prince, le monstre confirma à mon gendre qu’il venait de se faire avoir tout en lui conseillant, à l’avenir, d’être plus aux aguets, car ils étaient une vingtaine sur la rue à utiliser le même stratagème. Philosophe, avec le sourire, Pierre nous déclara que 20 $ pour une telle leçon n’était pas si chère payé. Il comparait sans doute aux entourloupettes de certains conseillers financiers.
En s’éloignant un peu du French Quarter, il est possible de trouver des endroits pour le moins surprenants. C’est ainsi que nous avons découvert un petit bar au 623 Frenchmen Street. Il en sortait une musique qui attira notre attention. Un pianiste désabusé, mais oh combien talentueux, variait les genres musicaux, passant du classique au ragtime en saluant le blues. L’endroit était presque vide, trois ou quatre personnes sans plus. Les choses allaient cependant changer brusquement.
The Spotted Cat Music Club peut à peine loger une soixantaine de personnes.
À 16 h, comme chaque mercredi, un type y fit son entrée pour donner gratuitement un cours de danse aux personnes intéressées un cours de Swing. Quelques minutes plus tard, l’endroit était plein à craquer. À n’en pas douter, il s’agissait d’habitués et surtout de grands amateurs de danse, même si certains d’entre eux n’avaient manifestement aucune parenté avec Fred Astaire.
Le pianiste ayant cédé la place à un quintette de musiciens dans la jeune trentaine : contrebasse, trompette, saxo, guitare et trombone. Soudainement tout explosa ! Même si les danseurs étaient au minimum quatre au mètre carré, ils réussissaient tant bien que mal à copier les pas du professeur. Le cours dura environ une heure.
Par la suite, ayant pris gout aux steppettes, les élèves demeurèrent sur place et continuèrent à se trémousser à souhait. Manifestement, plusieurs de ceux-ci n’en étaient pas à leurs premiers pas. Accoudés au bar, nous n’avions qu’à profiter du spectacle. Assurément, le Spotted Cat nous reverra lors de notre prochaine visite à New Orleans.
Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais, il y a fort longtemps, dans un dessin animé de Mickey Mouse, la célèbre souris se trouvait sur un bateau à vapeur propulsé par une roue à aubes. Sur le pont supérieur, une sorte d’orgue jouait de la musique en laissant sortir de la vapeur de ses tuyaux. Quelle ne fut pas ma surprise de voir ce bateau, le Natchez Steamboat, amarré au quai à New Orleans. Mieux, l’orgue tonitruait ses mélodies pour la plus grande joie des badauds, dont moi-même. Il n’en fallait pas plus pour que nous décidions d’une ballade sur ce vestige d’une autre époque.
Tranquillement, le bateau laissa le quai pour une promenade de deux heures sur le Mississippi. Heureusement qu’un narrateur nous décrivait les environs en ajoutant quelques éléments historiques, autrement cette « croisière » aurait été d’un calme plat, pour ne pas dire plate.
Visiter la Louisiane sans faire une excursion dans les bayous serait accepter de passer à côté d’un des aspects les plus pittoresques de cet État. Pour ajouter au charme, quoi de mieux que de s’y promener dans un « airboat », à condition, bien sûr de porter des oreillettes pour diminuer le niveau sonore de l’hélice et son moteur.
Plusieurs entreprises se font compétition pour attirer les marins d’eau douce. Un peu au hasard, nous avons opté pour Swamp Adventures, un choix que nous n’avons pas regretté.
Plutôt que de payer pour le service d’une navette qui nous aurait pris à New Orleans pour nous amener au point de départ, à environ 25 minutes de la ville, nous avions choisi de nous y rendre par nos propres moyens et ainsi, à quatre, économiser 80 $.
En revanche, au lieu de prendre un bateau à 16 passagers, nous avons arrêté notre choix sur un plus petit, à six places. Plus habile à se faufiler entre les arbres, ce bateau à fond plat en valait le coup.
De toute évidence, celui qui nous servait de guide-capitaine-pilote avait grandi dans les bayous qu’il connaissait comme sa poche, euh !, je veux dire sa piscine. Tout au long de la ballade, il nous servit un véritable cours de biologie marine, sur les alligators, leur habitat, leurs habitudes et leurs valeurs familiales, pour peu que l’on puisse utiliser ce terme dans leur cas.
D’une stabilité à toute épreuve, comme le serait un radeau, ces bateaux d’aluminium vont partout, même si pour ce faire, ils doivent avancer littéralement sur de la boue. Une autre ballade que je vous recommande et qui demeurera mémorable.

Bonjour à vous,
Il est vrai que le tour de bateau est assez decevant, par contre dans les bayous quel spectacle. C’est le coup de coeur de mon conjoint l’an dernier. Nous avions choisi le tour avec M.Norbert Leblanc,à ST-Martinville, près de Lafayette. Il a dejà fait le National Geographique avec ses bayous.
Vous nous rappelez de bons souvenirs.
Bonne continuité de voyage,
Michelle et Denis
bonne photo
on voit la satisfaction avant l’apéro.
Permettez moi de vous revenir sur le sujet des cartes de crédit refusées à la pompe faute de code Zip adéquats.
J’ai du téléphoner à mon émetteur de carte (Master Card) pour leur demander de changer temporairement mon adresse de facturation pour celle du RV Park où je passe l’hiver. De retour au Québec, je devrai faire l’inverse. Et ça marche!
Continuez de nous informer, nous vous suivons avec intérêt.
J’ai bien ri en lisant l’arnaque du cireur de chaussures. J’ai eu l’expérience à Kusadaci en Turquie, en 1989. Le gars voulait 10 $ pour avoir ciré mes « shoe-claques ». Mon épouse est venue à mon secours de façon agressive et a négocié pour 2$(Plus cher pour des chaussures blanches). Donc on négocie le prix avant!
Bonne route,
Texas Rémi