Navarre, FL
Lorsque l’on regarde de loin, il est pratiquement impossible de percevoir toutes les nuances qui composent ce que l’on observe. S’ajoute à cette difficulté, la propension du cerveau à construire une image globale et rapide qui servira de base au souvenir qu’il en gardera. Cela est également vrai lorsque l’on voit une personne pour la première fois, des chercheurs ayant trouvé qu’il suffit de seulement une vingtaine de secondes pour fixer l’impression que l’on gardera de celle-ci. Il en va de même pour un paysage ou un événement, notre perception aime ce qui va vite pour mieux passer à autre chose.
Cependant, en s’accordant plus de temps, on découvre des particularités, des nuances qui, autrement, seraient demeurées imperceptibles. Prendre le temps d’apprivoiser les choses contribue à la richesse de nos souvenirs. Cette façon de faire permet de donner une signification au moment vécu et d’augmenter l’intensité du souvenir qu’on en gardera. On peut rouler sur une autoroute traversant une forêt, mais comme cette information ne touchera qu’un seul de nos sens, ce moment deviendra vite oublié. À l’opposé, si l’on gare sa voiture pour aller marcher, ne serait-ce que quelques instants dans cette forêt, alors là, le souvenir prendra de l’importance. Les odeurs, les couleurs, le bruit de la brise dans les feuillages, le chant des oiseaux ou le cri d’un écureuil, le goût d’une framboise cueillie au passage opéreront de concert pour construire et ancrer ce souvenir au plus profond de nous.
En dépit de son caractère de psychologie à cinq cents, ce préambule illustre bien ce dont je veux vous parler. Vue de loin, la région du Panhandle de la Floride apparait comme un tout. Pourtant, lorsque l’on s’en approche et s’y attarde, il devient facile de percevoir des nuances, des caractéristiques et des valeurs propres aux gens qui l’habitent et de se familiariser avec le rythme de vie propre à ce coin de pays. C’est alors que la richesse du voyage s’incarne et prend toute sa signification. Aussi, après avoir parlé du comté de Walton (Destin, Fort Walton Beach), je me déplace aujourd’hui légèrement vers l’ouest, dans le comté de Santa Rosa, principalement à Navarre, sa plus grande communauté.
Étrange, ce qu’une distance de 25 kilomètres peut créer comme changement, car, même si le rythme de vie observé à Destin et ses environs est relativement calme, cette tranquillité augmente encore d’un cran à Navarre. Ici, les gens arborent une attitude très relaxée face à la vie. Ils semblent prendre plaisir à en savourer chaque instant.
En quittant le Destin West RV Resort, nous avons obliqué à droite sur la US-98 surnommée Miracle Strip Parkway et roulé jusqu’au Emerald Beach RV Park. Un emplacement à entrée directe, le 50, nous y attendait pour deux jours. Ce camping est classé comme le deuxième plus beau de la Floride. Reflétant bien sa région, il se veut à dimension humaine avec seulement 71 emplacements dont plus de la moitié à entrée directe.
En pénétrant dans l’office, la chaleur de l’accueil des employés témoigne immédiatement du calme, de la qualité des installations et de l’entretien paysager impeccable auxquels on s’attend d’un camping aussi bien côté par ceux qui le fréquentent. Les emplacements, disposés en diagonale pour en faciliter l’accès, donnent l’impression au plus néophyte des caravaniers de manœuvrer comme un expert.
Au bout du camping, cinq ou six emplacements jouxtent le Santa Rosa Sound, un bras de mer qui s’étire sur plusieurs kilomètres jusqu’à la baie de Pensacola. Fait à noter, une longue jetée permet aux amateurs de pêcher le poisson qui leur servira de souper ; difficile de manger plus frais. Quant aux baigneurs, ils ont le choix entre piscine et plage privée qui borde l’eau salée, toutes deux à quelques mètres de leur VR.
Ne voulant pas que ce billet devienne trop long, j’arrête ici continuerai ce sujet la semaine prochaine, à moins bien sûr que l’actualité ne vienne encore une fois m’imposer un nouveau sujet. D’ici là, vous n’avez qu’à vous imaginer que j’ai arrêté ce texte parce qu’il me fallait installer la caravane sur son emplacement et effectuer les branchements requis. On s’en reparle sous peu…
Entre-temps, n’oubliez pas de m’acheminer vos commentaires ou questions s’éloignant du sujet du jour en utilisant l’adresse courriel que voici : plaquerre@campingmag.ca. Ce sera pour moi un plaisir de vous lire ou de vous répondre.
J’ai déjà hâte à dimanche prochain…
J’aime beaucoup votre préambule. Il peut s’appliquer à tellement d’expériences vécues! Cette année, avant de quitter la Floride, je me suis dit, là, il faut que tu t’imprègnes de la chaleur, des odeurs, des couleurs car ce n’est pas demain la veille que tu vas revivre ça! Je n’ai qu’à fermer les yeux pour ces souvenirs remontent! J’évite ainsi de trop pester contre la température car je me considère chanceuse d’avoir pu en profiter.