Pandémie et élection
Ne voyez surtout pas, dans le titre de ce billet, une quelconque allusion à deux situations aussi désastreuses l’une que l’autre, loin de là mon intention. Il est vrai que l’on peut difficilement éviter ces deux événements, le premier, potentiel aux cent ans et le second prescrit à la fréquence des années bissextiles. Le seul lien ayant inspiré ce titre est tout simplement que ces deux événements sont venus perturber le calendrier d’une rencontre planifiée de longue date.
Fin 2017, j’avais soumis à la FQCC l’hypothèse de mettre en place un comité avec différents ministères afin d’aborder des questions ayant un impact sur la vie des caravaniers. Selon moi, un comité statutaire, se réunissant une fois l’an ou au besoin, aurait permis de s’entendre sur des concepts communs, ce qui se serait traduit par une plus grande harmonie dans les différentes directives balisant la pratique de notre loisir préféré. Sympathique à cette proposition, le directeur général, André Rivest, m’avait alors confié le mandat de concrétiser le projet.
Après maints contacts téléphoniques et autres communications plus officielles, nous avions une entente de principe de la part du gouvernement. La chose n’était pas simple puisque de nombreux ministères (Transport, Revenu, Tourisme…) et sociétés d’État (RAMQ, SAAQ…) étaient concernés à différents niveaux. Bref, mettre en place un canevas qui tient la route, élaborer un agenda, obtenir toutes les autorisations et réunir tout ce beau monde prend beaucoup de temps.
Arriva la pandémie et son confinement. D’un coup, tout se trouvait figé dans la glace : services gouvernementaux réduits à l’essentiel, recours au télétravail. En un instant la réalité cédait la place à une autre, virtuelle celle-là, à laquelle il fallait s’habituer. Avec le temps la pandémie s’estompa, du moins dans ses aspects les plus néfastes et, lentement la vie repris son cours. La planification du comité multisectoriel pouvait reprendre. Mais, survint alors le déclenchement d’une élection générale.
Ceux qui sont familiers avec la fonction publique savent qu’il existe une loi (non écrite) qui, en cas de période électorale, s’applique à tous les employés. Je la résume au plus simple : éviter à tout prix de faire des vagues qui pourraient venir troubler la campagne électorale. Ayant travaillé pendant quelques années au ministère de la Santé et des Services sociaux (c’était son nom à l’époque), un adage disait qu’en période d’élection, il fallait sortir les tournevis pour fixer les pattes de sa chaise au sol afin d’être certain de la retrouver une fois la tourmente passée.
Malgré son caractère presque farfelu, cet exemple témoigne de la grande instabilité causée par une campagne électorale. Non seulement la certitude d’un renouvellement de mandat du gouvernement en place n’est jamais acquise, mais même si elle se matérialisait, il se produirait immanquablement des changements dans la nouvelle distribution des charges ministérielles.
Dans une telle situation, la sagesse commande de reporter certains projets, pour connaître qui seront les nouveaux interlocuteurs ministériels, leur philosophie, leurs orientations et priorités. Il faut également savoir qu’un ministre, nouveau dans sa fonction, voudra s’entourer de personnes compétentes partageant sa vision des choses, sur lesquelles il pourra compter. Conséquemment, la venue d’un nouveau ministre se traduit souvent par la nomination d’un nouveau sous-ministre et de nouveaux sous-ministres. Il faut donc compter quelques mois avant que le tsunami déclenché par les élections s’estompe et que la vie gouvernementale reprenne un rythme plus normal.
Voilà donc pourquoi, de concert avec nos contacts de la fonction publique, nous avons reporté au printemps la poursuite du projet d’un comité multisectoriel. C’est à ce moment qu’il importe de se remémorer et appliquer les propos de Jean de la Fontaine : « Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage ».
Ouf! C’est le 11 septembre aujourd’hui
Michel Caron,
Voilà qui explique que mon billet vient tout juste de tomber, euh, mis en ligne.
Merci Paul pour cette histoire nous résumant le temps et l’énergie consacrés à un projet de retour à la case départ sans aboutissement!!!
Il y en a malheureusement bien d’autres selon les domaines.
On a l’impression de piétiner parfois.
Pas facile de faire avancer, progresser la société.