Museler celui qui ose mordre
Je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais le 28 août 2016, je signais sur ce blogue, un billet, intitulé Oser déranger où je parlais entre autres d’une série de huit articles écrits par Greg Gerber sur la piètre qualité des véhicules récréatifs. Si vous l’avez oublié, je vous invite à remonter temps en utilisant la section « archives », sur la gauche au bas de la page. Vous y trouverez d’ailleurs un lien menant directement à les articles en question.
Hier matin, comme je le fais chaque samedi, je lisais l’infolettre hebdomadaire RV Travel Newsletter (rvtravel.com) publiée par Chuck Woodbury, un collègue américain qui, lui non plus, n’a pas la langue dans sa poche. En éditorial, Chuck annonçait avec tristesse que gerber se voyait contraint de fermer son site RVdailyReport.com, le 21 juin, après 17 années d’existence. Depuis la publication des articles mentionnés ci-haut, les revenus publicitaires de son site n’avaient cessé de décroître.
Ne tolérant aucun discours critique envers leurs produits et leurs façons de faire, les fabricants avaient mis la pression et joué du coude avec succès pour que les vivres lui soient coupés. Il n’est donc pas exagéré d’affirmer que Gerber avait fait gerber les pontes américains du VR.
Dorénavant, aux États-Unis, la seule voix objective et à l’occasion discordante qui continuera de donner l’heure juste sur ce qui se passe dans l’industrie sera celle de Woodbury. Faut-il se surprendre de la chose puisque le milieu du véhicule récréatif en est un à très forte couleur républicaine ? La philosophie qui y prévaut est que, lorsque des points de vue différents surgissent, il faut rapidement prendre les moyens pour les faire taire. En ce domaine, l’exemple vient de très haut, d’une maison qui n’a de blanche que le nom.
De mon côté, je m’estime privilégié que mon blogue soit hébergé par la FQCC. Puisque la mission de cette association est totalement centrée sur les intérêts des caravaniers, je n’ai pas à faire de pirouette pour faire plaire à des commanditaires dont l’aval serait essentiel à la survie de ce blogue. La FQCC me laisse entière liberté dans mes propos. En contrepartie, si ce que j’écris ou dit égratigne un produit ou une entreprise, elle a toujours comme bouclier d’invoquer que je suis le seul responsable de mes propos. Je suis d’ailleurs très à l’aise avec ce fait et j’assume totalement ce que j’avance. Ceci dit, cela ne fait pas de moi un être infaillible, loin de là.
Ce que j’avance sur ce blogue, dans mes articles ou mes entrevues ne me place pas toutefois à l’abri de critiques, voire de menaces — voilées ou non — lorsque je transgresse la rectitude souhaitée et même exigée par l’industrie. D’ailleurs, je me souviens qu’à la suite de la diffusion du reportage de La Facture sur la qualité de fabrication des VR, m’être fait rabrouer par des commerçants jugeant que ma participation à l’émission leur portait préjudice.
Heureusement, malgré le fait que cette aventure avait momentanément généré des impacts négatifs pour le magazine de la part de certains commanditaires, plutôt que de me congédier comme certains le demandaient, la FQCC m’avait soutenu et cautionné mes propos.
Aujourd’hui encore, on me parle encore de cette fameuse émission. Un reportage dont les caravaniers semblent conserver un souvenir impérissable, heureux que leur réalité soit enfin apparue sous les projecteurs. De mon côté, en voyant le comportement de nos voisins, j’éprouve encore plus fierté à vivre au Québec, un endroit où on peut encore dire ce qui doit être dit et conserver le soutien par son organisation.
Au Canada, au Québec, c’est ce qu’on appelle de la démocratie et malheureusement nos voisins américains avec leur stupide Président républicain ne la respectent pas. Le droit de parole doit exister pour tous. sans exception.
De plus, il ne faut jamais mêler la business et la politique …
En lisant vos propos entre les lignes, je comprend que votre situation et le Québec n’est pas différent du reste de la terre, juste à moindre mesure. Ainsi, vous dites qu’on a exigé votre renvois, donc les menaces étaient là, que votre franc parlé a momentanément affecté les revenus du magazine, et que plusieurs années plus tard on vous reparle encore de cette émission. Maintenant, supposons que l’on est pas dans notre village gaulois qu’est le Québec, que votre émission aurait été vu par les 350 millions d’habitants, que vous auriez visé directement les grands constructeurs de VR qui étaient établis sur votre territoire, surement que la donne aurait été différente. Avons nous des constructeurs de VR très imposants au Québec, Safari condo? Prolite? New west? Aucun n’aurait de levier politique ou monétaire assez important afin de censurer vos propos, mais soyons clair, le reflex serait le même.
Martin Leduc,
Je comprends bien votre raisonnement, mais je ne suis pas tout à fait d’accord avec votre conclusion. La réaction suscitée suscité à la suite de la diffusion de La Facture reposait sur le fait qu’il s’agissait d’une critique générale de la piètre qualité des véhicules récréatifs. Elle menait en cause une très grande partie de l’industrie.
Souligner les défauts d’un produit en particulier, comme je l’ai fait en de maintes occasions, ne produit une réaction de la même ampleur et les conséquences sur la publicité s’en trouvent minimes. De plus, lorsque la critique ne touche qu’un seul fabricant et son revendeur, cela a généralement tendance à réjouir la concurrence qui, ne se sentant pas concernée par ce qui est dénoncé, peut même prendre à témoins les propos de l’article ou du reportage pour démarquer ses propres produits et en favoriser la vente.
Que de fois, j’ai vu des commerces utiliser des articles du magazine Protégez-vous pour tirer profit de leurs évaluations.
Heureux de voir que les choses ont changées. Voici quelques années, j’avais qualifié d’incompétent le vendeur qui avait vendu une caravane portée pesant 2,400 lb au proprio d’un Ford F-150. J’avais reçu une lettre a l’effet que » jamais on ne qualifierait un commerçant d’incompétence » Alors on protège nos membres ou le commerçant?
En voulant faire grief aux scribes des médias spécialisés en les taxant de nuire à leur industrie, certains acteurs de celle-ci admettent ainsi implicitement que leurs produits qu’ils s’évertuent à vendre aux consomateurs peuvent être déficiants. (sic) En congrès cette semaine, j’ai assisté à un atelier « marketing » où l’on invitait les entreprises à ne pas chercher à effacer les commentaires négatifs sur les diveres plateformes tels Trip Advisor ou avis Google, mais plutôt de savoir en tirer profit en y répondant de façon constructive avec parfois, une certaine admission que le client pouvait avoir raison. Dans ce nouveau monde de la communication, jouer à l’autruche en ne réagissant pas de front à la critique présente un effet pervers préjudiciable aux entreprises. Personellement, je lis beaucoup les critiques et quand je vois qu’une entreprise a pris le soin de répondre, cela annhile souvent la critique et augemente la crédibilité de l’entreprise.
Et pour M. Gerber, n’allez surtout pas interroger les “stables genius” CEO’s de l’industrie du VR amââricain… Parions qu’ils vont tous répondre à l’unisson : “NO obstruction, NO collusion” !!!!
🙂
Bonjour M Paul
Je ne crois pas ce que vous dites dans le dernier paragraphe du blogue.
( La fierté de vivre au Québec, un endroit où ont peu encore dire ce qui doit être dit, et conserver un soutien ! !)
Je suis abonné à la revue Française Le Monde du Camping-car..je dois dire qu’il y a peu ou pas du tous de commentaires critiques sur les camping-cars. Eux aussi ne veulent pas déplaire au commanditaires. Alors que l’on connaît la propension des français à chialé sur tous.
On va voir des positions tranchées ou critiques sur les aires de services trop Cher ou iqui chargent pas à la carte selon les services utilisés ou sur les municipalités qui mettent des bâtons dans les roues des camping-cars (style stationnement).
Pour avoir des vrais évaluations des motorisés il faut aller sur des forums.
Dan
Cette maladie des revues spécialisé qui font que transcrire tout les communiqués de presse des compagnies est partout.