Manger cru a ses vertus. Certains aliments ont tout avantage à être ainsi dégustés, sans autre modification, comme c’est le cas de plusieurs fruits et légumes, par exemple. D’autres, nécessitent ou sont bonifiés, à tout le moins, par un mode de cuisson quelconque. On vous présente les meilleurs choix. Certains vous surprendront !
Cuire ses aliments ne remonte pas d’hier. On attribue à la domestication du feu, il y a près de 400 000 ans, et à la cuisson des aliments, le fait que les espèces humaines du Pléistocène moyen ont vu leur cerveau se développer de façon importante. Ce n’est pas rien, ça ! Il faut dire que la cuisson aide à éliminer plusieurs éléments pathogènes et augmente la digestibilité (donc la disponibilité des nutriments) de la nourriture. Et pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable, s’est sûrement dit un de nos ancêtres éloigné, ou même plus rapproché. Ainsi sont nés des modes de cuissons variés ayant aussi pour but de simplifier la tâche, varier les choses et même de rehausser les goûts. Cuisson dans le poêlon (dans son jus ou sauté), au four, à l’étouffée (vapeur), grillades (gril, plaques de cuisson) ou dans l’eau ou l’huile (friture), les méthodes sont nombreuses et les variantes encore plus.
Il n’est donc pas surprenant que le campeur contemporain éprouve un plaisir à cuire ses aliments lors de ses sorties. Après tout, le combo tartinade de beurre d’arachide et confiture a ses limites… Et cuisiner à l’extérieur devient alors le top du top. À part le savoir-faire qui différencie l’apprenti cuistot du grand chef campeur, il y a un point commun à tout cuisinier qui travaille à l’extérieur : du matériel de cuisson adapté et une source de chaleur appropriée.
Que ce soit dans un camping aménagé ou au fin fond des bois, il faut que cette source d’énergie soit facilement disponible, en quantité suffisante et que le matériel de cuisson soit relativement compact et robuste pour supporter le transport et soit facile d’utilisation.
5 sources de chaleur à exploiter
Le gaz propane (de la petite bonbonne de 16 onces à celle de 20 livres ou plus) est de loin la source d’énergie la plus populaire. Ce gaz liquéfié est facile à transporter et offre une bonne densité énergétique (BTU ou kWh par volume). Si cuisiner au gaz à l’intérieur présente des risques d’incendie, mais surtout d’intoxication (au monoxyde de carbone, notamment) son utilisation à l’extérieur minimise ou élimine ces problèmes. Toutefois, le risque de voir la flamme s’éteindre ou vaciller au grand vent est amplifié.
À camper près du véhicule ou dans un camping aménagé, l’électricité est une source d’énergie des plus facile à utiliser et parmi les moins risquées. Le bois (sous forme naturelle ou en granules) ou même le charbon de bois (charcoal) sont des alternatives intéressantes, ancestrales, mais qui offrent une énergie plus difficile à contrôler. De plus, leur réserve peut s’épuiser rapidement. Si la fumée dégagée peut dans certains cas être souhaitable, dans d’autres, comme dans le simple cas de faire bouillir de l’eau sur un feu ouvert, elle peut donner un goût insipide aux aliments. Enfin, y aviez-vous pensé ? Le soleil peut devenir la source d’énergie pour faire cuire son repas (en plein jour, ça va de soi).
Deux options de cuisson traditionnelles
Cuisiner sur un feu de bois a ses adeptes et requiert vraiment peu de matériel. Il faut bien sûr travailler un peu plus fort qu’avec les autres méthodes. Ainsi, il faut ramasser le bon bois, attendre la braise, gérer l’évolution du feu et de la fumée et respecter les interdictions de feu à ciel ouvert, bien sûr. Au-delà des guimauves grillées, il est facile d’envelopper son repas dans du papier d’aluminium et d’enfouir le tout dans les braises. Voilà, c’est tout. On peut même omettre le papier d’aluminium pour faire cuire des épis de maïs dans la braise s’ils sont protégés par leurs feuilles. Voilà une façon bien traditionnelle de manger son blé d’Inde sans avoir d’assiettes à laver par la suite. L’utilisation d’une grille, dont on peut idéalement gérer la hauteur par rapport aux braises, permet plusieurs types de cuisson, que ce soit dans un chaudron rempli d’eau, un poêlon ou même directement sur le gril pour un steak digne des cowboys. Une broche suspendue quant à elle permet des grillades de style méchoui, qu’Obélix envierait.
Une autre option traditionnelle est d’utiliser des petits hibachis, inspirés des dispositifs de cuisson traditionnel japonais. Ce sont des accessoire simples et peu dispendieux. Imaginez un récipient de fonte dans lequel on dépose des briquettes de charbon de bois surmonté de grilles pour y déposer les accessoires ou les aliments directement. Le goût est très caractéristique mais la cuisson peut être longue et difficile à gérer. Il s’agit toutefois d’accessoires parfaits pour les piqueniques en famille qui durent…tout l’après-midi.
Le brûleur au gaz
Pour une cuisson plus aisée, il est possible de se procurer un simple brûleur au gaz monté sur un châssis de métal. Ce modèle, avec un espace de cuisson de 16 x 16 po ne gagnera pas des concours de design ni de beauté, mais est robuste, économique et compact.
Le barbecue portatif
Bien qu’il soit possible (certains le font) d’apporter en camping le barbecue au gaz que l’on utilise à la maison, vous conviendrez que le pied volumineux et non repliable, sans compter le volume et le poids total de la bête sont des éléments rébarbatifs. Mais le goût des aliments ainsi cuits et la polyvalence dans les modes de cuisson font des barbecues portatifs des accessoires hautement désirables. Alors, on choisira un petit appareil léger sans pieds (ou avec des pattes repliables, sans base comme telle) en acier inoxydable plutôt qu’en fonte. Le modèle Olympian 5500 de Camco offre une surface de cuisson de 180 po2 et une puissance de 12 000 BTU/hre. Avec un poids de 26 livres seulement et une construction tout en acier inoxydable 304, il peut être connecté à une bonbonne portative ou à celui du véhicule (des adaptateurs sont requis). Le Grill 2Go X200 de Char-Broil offre de son côté la polyvalence du gaz mais sans les flambées qui noircissent la viande en proposant un chauffage à l’infra-rouge. Construit d’acier inoxydable et de porcelaine il offre une puissance de 9 500 BTU/h. Intéressant comme option.
La plaque de cuisson
Pour des galettes de viandes à hamburger ou les oeufs du matin, plusieurs préfèreront l’option d’une plaque de cuisson. La petite plaque de 17 po de la compagnie Blackstone offre assez d’espace pour cuisiner sans être trop encombrante. Un brûleur en H fourni 12 000 BTU/h et une méthode pour accumuler le gras simplifie les opérations. Il est intéressant de remarquer qu’une option avec pattes et même une électrique sont disponibles.
Le fumoir
Pour les vrais mordus de ce goût de fumée inimitable, et ceux ayant de l’espace et du temps pour cuisiner, un fumoir est un accessoire qu’on ne peut remplacer aisément. Chez la compagnie Pit-Boss, plusieurs petits fumoirs verticaux sont offerts. Dans la série 3, le modèle Red Rock offre 720 po carré de grilles recouvertes de porcelaine, un contrôle permettant de gérer la température entre 100 et 320 F et une grande fenêtre pour suivre l’évolution des opérations. Ce modèle fonctionne au gaz mais d’autres sources d’énergie sont aussi disponibles, comme l’électricité et même, les granules de bois.
Un deux-en-un techno
Pour ajouter une touche high-tech à des méthodes de cuissons ancestrales, il faudra se tourner vers FirePit + de la compagnie Biolite. C’est tout à la fois un contenant pour circonscrire un feu ouvert afin de réchauffer l’ambiance d’une soirée et un barbecue fonctionnant au bois ou même au charbon de bois grâce à un ventilateur qui assure un apport en oxygène suffisant pour une combustion complète, facile et sans fumée (ou presque). Équipé d’une grille, l’appareil est compact et pèse environ 20 livres. Bonus tout à fait contemporain, une application Bluetooth permet même de contrôler la flamme à distance.
Un four alimenté à l’énergie solaire
Impressionnés ? Attendez. Sorti tout droit d’un film de science-fiction apocalyptique, le très futuriste Fusion, de la compagni est un four alimenté par l’énergie solaire. Grâce à deux miroirs paraboliques, l’intérieur de la chambre de cuisson peut atteindre 400oF. Plutôt pratique en Arizona ou en Californie, la source d’énergie est plutôt limitée le soir venue, me direz-vous. Pas d’inquiétude, l’appareil, hybride de nature, peut aussi fonctionner grâce à du courant continu (12V). Wow, préparer à manger n’aura jamais été aussi distrayant !
Et il y a plus !
Et dire que l’on n’a même pas parlé de fours, de cuits-vapeur, de friteuses et de TOUS les accessoires inimaginables que l’on peut ajouter sur une source de chaleur, comme ces fours à pizza ou plaques de cuisson en pierre. Mais bon, vous avez compris que ce n’est pas parce que l’on est en camping à profiter du grand air que l’on doit forcément manger la même chose de la même façon. Il faut savoir joindre l’utile à l’agréable. Allez, mettez votre tablier, ça va chauffer ! Buon appetito !
Texte et photos : Dany Coulombe
Camper au Québec 2023
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