Mobilisation = résultats
La semaine dernière, le monde du caravaning fut frappé de plein fouet par une secousse sismique. L’épicentre venait de l’assemblée législative de l’État du Maine. Les parlementaires avaient sur leur bureau un projet de loi visant à interdire tout stationnement de nuit dans les espaces commerciaux de l’État. Les propriétaires de terrains de camping salivaient de plaisir à la seule pensée de mettre la main sur l’hébergement des milliers de caravaniers qui, chaque été, visitent ce coin de pays.
Dans leur enthousiasme ils avaient cependant oublié de tenir compte d’une variable importante, la mobilisation des caravaniers eux-mêmes. Misant sans doute sur les délais très courts entre le dépôt du projet de loi et son adoption, le lobby des campings négligea de considérer que la planète tourne à la vitesse du web.
À peine déposé pour discussion, le projet de loi se retrouva en ligne. La vigilance des regroupements de caravaniers, des forums et des sites web dédiés au caravaning fit connaître à tous la terrible menace qui pointait à l’horizon.
Lettres, courriels et pétitions arrivèrent de partout pour dénoncer ce qui était qualifié d’atteinte à la liberté des caravaniers. D’aussi loin que l’Arizona, le Colorado ou la Californie, des caravaniers menaçaient de revoir leurs prochaines destinations afin d’en exclure le Maine.
L’intention du Maine constituait un certain danger pour les caravaniers. Si elle avait été adoptée, elle aurait sûrement incité d’autres États à revoir leur hospitalité à la baisse. Déjà, par le passé, de pareilles tentatives avaient surgies ailleurs. Chaque fois, la puissance du nombre de caravaniers à s’y opposer avait fait reculer les politiciens.
Cette fois encore, le stratagème a fonctionné. À elle seule, la personne qui avait initié le projet de loi admettait avoir reçu plus de deux cents courriels. Au bureau du gouverneur John Baldacci, plusieurs centaines furent également enregistrés et ce, sans compter toutes les protestations qui furent acheminés aux autres membres de la législature.
Dans tout ce tollé, les caravaniers ne furent heureusement pas les seuls à manifester leur mécontentement. Ils purent compter sur le support de plusieurs propriétaires de pistes de course automobile.
Ne pouvant plus accueillir les caravaniers lors des week-ends de courses, ces derniers craignaient d’être obligés de fermer si la législation était adoptée. Soulignons que certaines pistes de courses tiennent près de 40 événements durant l’année et que, chaque fois, 50 à 100 VR profitent de leur hospitalité.
Inutile de dire que l’infâme projet de loi n’a pas été sanctionné. En fin de journée, mardi dernier, il a tout simplement pris le chemin des oubliettes. Toujours habiles à se tirer d’affaires, plusieurs politiciens ont admis qu’au départ, les impacts d’une telle restriction n’avaient peut-être pas été analysés dans leur ensemble. Ouais Ouais, on repassera !
La morale de cette histoire est que l’action directe des caravaniers constitue le meilleur rempart contre les abus qui assaillent notre loisir préféré. Puissions, nous Québécois, apprendre et appliquer cette leçon venue de nos voisins.
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