Minganie : La nouvelle route
En continuant notre route en Minganie, nous faisons étape à la rivière Manitou pour une courte randonnée vers le pied des puissantes chutes de ce torrent déchaîné. Une marche facile et un spectacle magnifique lorsque nous atteignons le bas des chutes et nous en approchons assez pour bien sentir leur énergie.
Étape suivante : le plus que charmant village de Longue-Pointe-de-Mingan, pour aller camper chez la famille Loiselle, au Camping de la Minganie. Situé directement sur la plage, le petit camping est le point de départ parfait pour parcourir le village à pied sur l’interminable promenade de bois qui épouse le rivage. C’est un véritable privilège de pouvoir camper ainsi en symbiose avec le golfe du Saint-Laurent, juste devant les îles de Mingan. À Longue-Pointe, on trouve plein de gîtes, de chalets, un petit resto sympathique, Le Macareux, et plusieurs belles choses dans les petites boutiques de souvenir. La confiture de plaquebière de Madame Loiselle est à goûter entre autres. On peut aussi visiter le superbe Centre de recherche et d’interprétation de la Minganie, dirigé par Richard Sears, qui présente les grands mammifères marins qui fréquentent le golfe.

Dans l’archipel
Au loin, dans le brouillard, on distingue un phare et sa lumière, comme suspendus au-dessus des eaux. C’est l’île aux Perroquets, l’habitat privilégié du coloré macareux moine. Le lendemain matin, les Loiselle, qui opèrent plusieurs bateaux de croisière dans l’archipel de Mingan, nous y conduisent dans une grande barque à partir de la plage de Longue-Pointe. La plupart des bateaux de croisières qui vont dans l’archipel partent de Havre-Saint-Pierre. C’est toujours touchant de débarquer sur une île où se dresse un grand phare et ses bâtiments. Là où des familles, des générations, ont passé toute leur vie dans l’isolement total. C’est une sensation impossible à décrire que de sentir les fantômes entre nous et les vestiges. Tout autour, les macareux voltigent sans gêne et on admire sans problème leur bec aux couleurs étonnantes. De plus, un petit rorqual vient nous saluer de tout près, ajoutant la cerise sur le sunday. Il sort à plusieurs reprises le long de notre embarcation dont le moteur est arrêté, ce qui nous permet de bien entendre son souffle et de l’admirer dans un silence immense.
La route dans la plaine
Après l’indispensable visite de l’église montagnaise de Mingan et nos hommages à son constructeur Jack Monoloy, nous atteignons Havre-Saint-Pierre pour la visite et une pizza aux fruits de mer orgiaque Chez Julie. On s’engage alors sur la nouvelle portion de route construite en plein marécage. Attention aux petits valons qui font sauter la vaisselle dans les armoires lorsqu’on roule en autocaravane. Baie-Johan-Beetz incarne toute la beauté de la Minganie. Devant les maisons blanches posées sur les rochers trône la célèbre résidence du naturaliste et artiste Johan Beetz, aujourd’hui proclamée monument historique. Sa visite constitue l’un des points forts du voyage. Son état de conservation est remarquable, tout comme les œuvres d’art ou le mobilier qui s’y trouve encore. La trace de ce personnage fabuleux qui l’a habité est encore tout à fait perceptible et on le sent bien vivant à travers les scènes de nature qu’il a peintes avec talent sur les murs et les portes.

Le village semble posé en plein environnement arctique, dénudé et si rocailleux qu’on n’a pas pu y installer de réservoir d’essence. Donc, pas de station-service. Depuis longtemps, la population a bénéficié d’un bout de route jusqu’à Natashquan pour aller s’approvisionner.

Natashquan, la muse
Presqu’au bout du chemin, à Natashquan, on comprend tout de suite la source de la poésie qui a alimenté l’œuvre de Gilles Vigneault lorsqu’on se promène sur la grève de la pointe aux Galets. La plage n’a pas de fin. La mer laisse des frissons sur le sable devant le petit groupe de cabanes qui donnent tout son cachet à ce panorama singulier. Et que dire du coucher de soleil à partir du quai : Un événement solennel !
Natashquan possède un superbe camping en bord de mer depuis que la route y vient. Il est possible de camper à Aguanish, à l’île Michon, à Baie-Johan-Beetz et la route se termine maintenant à Kégaska où l’on trouve également quelques opportunités de camping.
Au retour, je me suis aussi arrêté au Camping du Grand-Ruisseau de Rivière-Pentecôte, un endroit agréable, impossible à rater avec son phare, juste au bord de la mer et de la plage, histoire de prendre une dernière bouffée d’air salin et de grand espace.


Informations
- ATR Duplessis : 1-888-463-0808